L'Assemblée nationale a adopté
en première lecture un projet de loi transposant six
directives et une décision européennes en matière
de télécommunications et de communication
audiovisuelle, qui était examiné en procédure d'urgence.
Les groupes UMP et UDF ont voté pour ce texte présenté
par Nicole Fontaine, la ministre déléguée à l'Industrie,
et Jean-Jacques Aillagon, le ministre de la Culture,
. Les socialistes et les communistes ont voté contre.
Le
texte présenté par le gouvernement a été retouché par
de nombreux amendements, dont l'un a permis aux députés
d'alléger le contrôle des tarifs de France Télécom tel
qu'il avait été adopté lors du vote de la loi de confiance
dans l'économie numérique (Lire l'article
JDN du 09/01/04). Ce contrôle est supprimé pour
les "services technologiquement innovants", au premier
rang desquels l'ADSL, "sauf s'il est porté atteinte
aux objectifs poursuivis".
Autre
domaine sur lequel la discussion a permis de revenir
sur les décisions prises lors de l'examen en deuxième
lecture de la LEN, la facturation à la seconde. Imposée
en janvier, elle est devenue optionnelle. Un amendement
- soutenu par le gouvernement - énonce que "tout consommateur
peut, lors de la souscription, opter pour une offre
facturée à la seconde, dès la première seconde, hors
éventuellement un coût de connexion". Les députés ont
par ailleurs restreint l'utilisation des coordonnées
des abonnés au téléphone mobile (les opérateurs devront
obtenir leur consentement préalable avant toute inscription
dans l'annuaire).
En revanche, coté Internet,
l'amendement de Patrice Martin Lalande visant à corriger
la rédaction de l'article sur la responsabilité des
hébergeurs a été rejeté. La règle adoptée en la matière
avait provoqué un déluge de critiques, notamment de
la part des FAI (Lire l'article
JDN du 14/01/04).
Malgré son nom, le Paquet Télécoms
a surtout pour effet de modifier plusieurs règles du
secteur de l'audiovisuel. Trois amendements du gouvernement
organisant les obligations de transport ont notamment
été adoptés. L'un oblige les diffuseurs à reprendre
gratuitement les chaînes publiques, le suivant autorise
toutes les chaînes gratuites à demander à être reprises
sur tous les réseaux distribution (câble, ADSL, satellites)
moyennant paiement.
Mais surtout, le troisième
amendement permet aux chaînes de choisir ou non d'être
reprises sur les réseaux, alors que plusieurs diffuseurs
(Canal+, le Groupe AB, Free, Noos) demandaient que les
éditeurs soient obligés de fournir leurs chaînes à ceux
d'entre eux qui en feraient la demande. TF1 ou M6 peuvent
donc refuser d'être diffusés sur CanalSatellite ou bien
sur le service Free TV. La mesure avait été soutenue
par Jean-Jacques Aillagon, le ministre de la Culture
et de la Communication. Interrogé par Le Monde, Michaël
Boukobza, le directeur général adjoint du groupe Iliad,
a estimé que "cette décision tue la distribution".
"Notre enjeu est de faire comprendre
au gouvernement qu'il a créé un déséquilibre phénoménal
entre les distributeurs et les éditeurs", a affirmé
de son coté, toujours au Monde, Patrick Leleu,
le président de Noos. Prochain rendez-vous le 13 avril
au Sénat. Mais d'ici là, les déclarations, prises
de position et entretiens divers ne devraient pas manquer.
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