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| LE NET |
| Antoine Duarte (Yahoo France) : "Nous devenons le leader mondial des services de shopping" |
| En rachetant Kelkoo, Yahoo compte appliquer en Europe sa stratégie américaine. Aux Etats-Unis, Yahoo Shopping est aujourd'hui numéro un.
(29/03/2004) |
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Après le moteur de recherche Inktomi en décembre 2002 (235 millions de dollars), le service de liens sponsorisés Overture en juillet 2003 (1,6 milliard de dollars), Yahoo acquiert le comparateur de prix Kelkoo pour 475 millions d'euros (576 millions de dollars). En réalité, le réseau de portails tisse sa toile pour se prémunir de ses concurrents Google et Microsoft. Antoine Duarte, directeur exécutif de Yahoo France, revient sur cette stratégie et sur l'impact de l'acquisition de Kelkoo pour Yahoo Europe.
JDN.
Pourquoi avoir racheté Kelkoo ?
Antoine Duarte. On pourrait dire que cela coule de source. Quand on regarde les raisons pour lesquelles les internautes vont sur le Web, il y a deux motivations principales. D'une part l'e-mail, sur lequel nous sommes fortement positionnés, et d'autre part le e-commerce, où nous n'avions pas de réponse suffisamment complète en Europe, contrairement aux Etats-Unis où Yahoo Shopping [lire l'article du 24/09/03, ndlr] est déjà leader dans ce domaine. Partant de là, nous avions deux options : soit nous lancer nous-mêmes dans la comparaison de prix, soit nous rapprocher d'un acteur majeur du secteur. Yahoo a opté pour la seconde solution en choisissant Kelkoo, le numéro un européen dans ce domaine.
Comment a été fixée la valorisation de Kelkoo et quel sera l'impact du rachat sur le chiffre d'affaires de Yahoo ?
Le montant du rachat a été fixé à 475 millions d'euros, en cash pour éviter la dilution d'actions. Cette somme s'explique par l'importante trésorerie de Kelkoo et par le fait que le groupe soit bénéficiaire. En 2003, Kelkoo a réalisé un chiffre d'affaires de 42 millions pour un bénéfice de 11 millions d'euros. Mais plus qu'un impact immédiat sur le chiffre d'affaires, l'acquisition de Kelkoo est un pari sur l'avenir. Selon une étude menée par Forrester Research, le chiffre d'affaires du e-commerce en Europe devrait atteindre les 40 milliards d'euros et doubler ensuite tous les deux ans pour représenter près de 170 millions d'euros en 2009. Kelkoo étant un acteur majeur du marché, il devrait récolter pleinement les fruits de cette expansion.
Par ailleurs, nous voulons faire fonctionner au maximum les synergies au sein du groupe Yahoo. Le portail est là pour apporter une réponse au besoin d'image des annonceurs par le biais de son espace publicitaire. Les attentes en matière de liens sponsorisés ont été apaisées par le rachat d'Overture l'année dernière. Il ne nous manquait plus qu'un échelon pour compléter le tableau avec Kelkoo, qui permet de répondre aux attentes des marchands.
Et en terme d'audience, quel sera l'impact pour Yahoo Europe ?
Kelkoo touche un peu moins de 10 % des internautes européens. Je pense que cela va permettre à Yahoo Europe de gagner 4 % de couverture sur le taux de pénétration auprès des internautes européens. Mais je tiens à préciser qu'il ne va pas y avoir de fusion : la marque Kelkoo va continuer à exister, tout comme Overture a gardé son indépendance par rapport à Yahoo. Nous faisons partie d'un même groupe, mais les équipes du comparateur de prix restent en place et son président, Pierre Chappaz, conserve la tête de la société. |
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