TELECOMS–FAI
Les opérateurs mobiles virtuels appelés à la rescousse au nom de la concurrence
Au moins sept pays européens accueillent des MVNO en Europe, dont les figures emblématiques sont Virgin Mobile au Royaume-Uni et Télé2 à un niveau international. En France, le marché s'y prépare... bon gré, mal gré.   (09/06/2004)
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(Tableau modifié le 18/06/04) Ce sera certainement l'un des sujets télécoms les plus brûlants au deuxième semestre 2004 : l'introduction d'opérateurs mobiles virtuels (Mobile Virtual Network Operator, MVNO) sur le marché français. Ce nouveau type d'opérateur en France est dit "virtuel" car il commercialise des offres de téléphonie mobile sans posséder de réseaux télécoms en propre. Il exploite une capacité de minutes télécom que les opérateurs mobiles (comme Orange, SFR ou Bouygues Télécom) peuvent vendre en gros. Selon Reuters, les pouvoirs publics mettent la pression pour dynamiser le marché de la téléphonie mobile jugée peu concurrentielle.

Après le coup d'éclat de Patrick Devedjian, ministre délégué à l'Industrie, sur ce sujet fin mai, l'Autorité de régulation des télécommunications (ART) émet des signaux pour favoriser l'émergence de MVNO en France. Une prochaine consultation publique liée à un "marché pertinent" dans les télécommunications pourrait donner l'occasion de lancer le débat officiellement. Parmi les premiers prétendants pour exercer cette activité en France figurent le distributeur de services télécom Phone House (propriété du groupe britannique Carphone Warehouse) et Télé2 France.

Fin 2002, Télé2 a tenté de signer un accord MVNO avec Orange France. Faute de compromis, ce dossier a été transmis à l'arbitrage de l'ART, qui a désavoué l'opérateur télécom en évoquant des raisons règlementaires. On recense quelques inititiaves timorées d'accords proches du MVNO sans être aussi poussés : en 2001, la start-up Transatel, qui commercialise des services GSM, a signé avec Bouygues Télécom. Pour le grand public, SFR et Universal ont développé dans la même période un pack "Universal Mobile Music" ciblant une clientèle jeune. Depuis, l'offre a mué en une offre plus généraliste rebaptisée "SFR Le Compte". Au final, Bouygues Télécom a annoncé il y a dix jours qu'il reprenait l'offre "Universal Mobile" pour son propre compte (cf article du 28/05/04).

En Europe, les offres pionnières MVNO sont apparues dans les années 2000-2001. L'une est souvent prise comme référence : Virgin Mobile, inaugurée au Royaume-Uni en novembre 99, a fêté son quatre millionième client en avril dernier. En septembre 2002, la cabinet d'analyses S & V Brothers recensait une quarantaine de projets MVNO en Europe, éparpillés dans treize pays. De grands opérateurs de téléphonie mobile ont participé à la vague MVNO soit directement sur leurs marchés domestiques respectifs soit par l'intermédiaire de filiales à l'étranger : Vodafone au Royaume-Uni, Sonera en Finlande ou Telia en Suède.

Dans un autre pointage plus récent effectué par Omsyc et repris par Le Monde dans son édition du 11 mai, les MVNO grand public étaient identifiés dans sept pays en Europe.

Localisation des MVNO en Europe
Pays
Pourcentage des abonnés MVNO /Parc global de clients mobiles
Exemples de MVNO
Danemark
20 %
Telmore, Télé2
Royaume-Uni
8 %
Virgin Mobile
Norvège
12 %
Sense, Télé2
Pays-Bas
4 %
Télé2
Suède
3 %
Sense
Autriche
2 %
Télé2
Finlande
moins d'1%
Télé2 (lancé en février 2004)
Source : Omsyc

L'un des plus grands contributeurs européens dans ce domaine n'est autre que le groupe Télé2 AB, maison-mère suédoise du réseau télécom éponyme présent dans 23 pays. Il s'est positionné en qualité de MVNO dans les trois pays scandinaves mais aussi aux Pays-Bas, en Allemagne et en Autriche. Le groupe télécom projette également de se positionner en qualité de MVNO en Belgique.

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Les prétendants MVNO ne manquent pas en Europe : un groupe comme EasyGroup afficherait des ambitions européennes en la matière. Dans certains cas, le régulateur local des télécommunications intervient pour donner un coup de pouce. C'est le cas en Irlande : l'Office of the Director of Telecommunications Regulation a constaté l'absence de concurrence suffisante sur le marché des mobiles. La déclinaison locale de l'ART exige que les deux principaux opérateur - Vodafone et O2 en l'occurence - favorisent des accords de roaming avec des acteurs télécom de moindre importance et tente d'ouvrir le marché à des opérateurs virtuels.
 
 
Philippe GUERRIER, JDN
 
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