Après dix ans de quasi gratuité sur Internet, Météo France passe au payant avec le lancement, aujourd'hui même, de la nouvelle version de son site Meteo.fr. Pascal Venzac, responsable marketing chez Météo France revient sur le rôle d'Internet dans la stratégie de Météo France et sur les raisons de ce changement de modèle.
JDN.
Quel rôle joue Internet dans votre stratégie ?
Pascal Venzac. De manière générale, Internet est un canal crucial pour nous, car le volume de connexions devient de plus en plus important. Pour être plus précis, il joue trois rôles qui correspondent aux trois missions de Météo France. Il nous permet d'abord, comme les autres médias, de diffuser vers le grand public les informations relatives à notre mission de service public et de sécurité civile. C'est le cas, par exemple, des procédures de vigilance en cas d'événement climatique important comme de fortes chaleurs, ou des tempêtes.
Notre deuxième mission est l'assistance à l'aéronautique en France. Dans ce cadre, Internet nous permet de diffuser une information très spécifique sur des sites dédiés exclusivement à cette communauté et aux compagnies aériennes. Enfin, le troisième pan de notre activité concerne des services payants qui sont soit des informations grand public que l'on retrouve dans la presse, à la télévision, sur Minitel ou sur Audiotel, soit des informations spécifiques aux professionnels, comme les agriculteurs, le BTP ou les sociétés d'autoroute. Dans ce cas, le Web nous permet, grâce à des extranets, de diffuser des informations dédiées aux grandes entreprises.
Pourquoi ce passage au payant ? Quelle opportunité cela représente-t-il ?
Dans le cadre de notre troisième mission qui consiste à promouvoir des services météo moyennant finance, il est très important pour Météo France d'avoir des systèmes performants. Mais, cette partie de notre activité qui demande des moyens croissants est totalement autofinancée. D'où la nécessité de passer à un système payant. Le modèle économique basé sur les recettes publicitaire sur lequel nous avions initialement tablé n'a pas fonctionné. Or, il est important pour Météo France, comme pour les autres sociétés qui diffusent des informations météo sur Internet, d'avoir un modèle économique stable.
La concurrence avec d'autres acteurs comme MétéoConsult vous inquiète-t-elle ?
Non, pas spécialement. La concurrence a toujours du bon. D'ailleurs, nous la vivons depuis déjà longtemps en France comme à l'étranger. Dans l'Hexagone, nous avons une position de leader. Et il est de notre rôle de veiller à ce que le marché de la météo ne diminue pas en raison d'un volume de services gratuits trop important.
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