Les espoirs de reprise perçus début d'année 2004 sur le front du capital-risque IT se sont essoufflés au cours du deuxième trimestre. Selon l'indicateur JDN/Benchmark
Group, 35,41 millions d'euros ont été investis
dans les sociétés high-tech entre avril et juin derniers. Au total, sur les six premiers mois de l'année, ce sont 127,9 millions d'euros qui ont été levés. Un montant quasiment égal à celui atteint sur le premier semestre 2003, période au cours de laquelle 127,8 millions avaient été injectés.
Année par année, évolution
des levées de fonds IT sur le premier semestre...
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S1
2004
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S1
2003
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S1
2002
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Total
(millions
d'euros)
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127,90
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127,82
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210,65
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...et sur le deuxième trimestre
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T2
2004
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T2
2003
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T2
2002
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Nombre
d'opérations
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12
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17
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24
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Montant
moyen (millions
d'euros)
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3,03
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3,87
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3,24
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Total
(millions
d'euros)
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35,41
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65,82
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77.70
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Source
: Indicateur Benchmark Group/Journal du Net, juin 2004
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Reste qu'avec 35,41 millions d'euros levés, le deuxième trimestre 2004 marque un sérieux coup de frein (-62 %) par rapport aux trois premiers de l'année, où 92,49 millions avaient été apportés. En comparaison annuelle, le deuxième trimestre 2004 apparaît également en recul, mais cette fois de 46 %. Entre avril et juin 2003, 65,82 millions d'euros avaient été investis dans les sociétés IT.
Le montant moyen des investissements au cours du deuxième trimestre 2004 a été de 3,03 millions d'euros, contre 3,87 millions un an auparavant et 4,48 au premier trimestre 2004. Au cours des trois derniers mois, le plus petit tour de table a été levé par L4 Logistics (solutions de préparation de commandes au détail), à 950.000 euros, le plus gros, par Arkadin (solutions de services d'audio et de téléconférence) avec 6,6 millions d'euros, juste devant la société EVE (CAO électronique), qui a levé 6 millions.
L'analyse des professionnels du capital-risque se confirme donc : le volume d'affaires continue de baisser par rapport aux années précédentes, avec néanmoins des dossiers de qualité, mais avec un ticket d'entrée revu largement à la baisse. Les opérateurs choisissent la prudence et préfèrent désormais investir en plusieurs fois des montants limités à quelques millions, voire à quelques centaines de milliers d'euros, attendant que la société fasse ses preuves.
Répartition
par stade d'intervention des investissements
(pourcentage sur le nombre d'opérations)
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T2
2004
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T2
2003
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1er
tour
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25,0
%
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35,3 %
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2ème
tour
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41,7 %
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47,1 %
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3ème
tour
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16,7 %
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11,8 %
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4ème
tour ou plus
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8,3 %
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0 %
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Source
: Indicateur Benchmark Group/Journal du Net, juin 2004
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S'il reste difficile de connaître les parts précises du capital des sociétés détenues par les investisseurs, on constate par ailleurs que ces parts sont plus importantes que les années précédentes, passant de quelques pour cents à plusieurs dizaines de pour cents. Un phénomène qui traduit une baisse générale de la valeur estimée des entreprises, et peut-être un retour à des niveaux de valorisation plus rationnels.
Dans cette même logique de prudence de la part des investisseurs, on constate que les premiers tours, qui représentent un quart des opérations au deuxième trimestre, interviennent plus tard que de coutume dans la vie de l'entreprise, bien après la phase d'amorçage, environ deux ans après leur création. Là aussi, les opérateurs laissent le temps aux entreprises de faire leurs preuves.
Les
trois plus importantes levées du deuxième trimestre
2004
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Entreprise
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Activité
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Montant
(millions d'euros)
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Stade
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Arkadin
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Solutions d'audio
et de téléconférence
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6,6
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2ème
tour
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EVE
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CAO électronique, vérification fonctionnelle
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6,0
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2ème tour
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Baracoda
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Solutions de lecteurs de code-barres avec techno Bluetooth
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5,0
|
2ème tour
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Source
: Indicateur Benchmark Group/Journal du Net, juin 2004
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Comme pour les trois premiers mois de l'année, le deuxième trimestre a vu passé une majorité d'affaires d'éditeurs de solutions logicielles, et à forte coloration industrielle. Seuls Arkadin et le site Franceretraite font partie de secteurs distincts et directement en lien avec Internet (voir la liste des levées de fonds de ce trimestre). Rien, a priori, dans le secteur des télécoms.
Du côté des investisseurs, les fonds institutionnels sont toujours très présents et actifs. Spef Ventures, lié à la Banque Populaire, est intervenu sur trois opérations : Baracoda (5 millions d'euros), IDTECT (2,75 millions) et Xiring (3 millions). Siparex Ventures sur deux des plus importantes opérations : Baracoda et EVE (6 millions) ; et le Crédit Lyonnais PE également sur EVE et sur L4 Logistics (950.000 euros).
Sur ces trois derniers mois, on constate par ailleurs un regain d'intérêt des investisseurs et fonds privés. Les gérants du FCPR1 de Cita Gestion, jusque-là plutôt discrets, ont participé coup sur coup à deux levées de fonds : L4 Logistics et Synerway (2 millions d'euros). Enfin, des business angels ont fait leur entrée dans le capital d'Arkadin, le site Franceretraite ayant également attiré plusieurs investisseurs et structures privés.
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