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Piratage vidéo : les internautes français ont la main lourde
L'industrie américaine du cinéma publie une étude internationale sur le téléchargement illégal de film. C'est en Corée que le phénomène est le plus répandu. En deuxième position arrive la France.   (12/07/2004)
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Après l'industrie du disque, c'est au tour de l'industrie cinématographique de s'inquièter de la montée du piratage. La MPAA (Motion Picture Association of America) a décidé d'enquêter sur les habitudes de téléchargement illégal des internautes abonnés au haut débit. Le lobby des studios hollywoodiens a mené une étude auprès de 3.600 utilisateurs dans huit pays différents (Australie, Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Italie, Allemagne, Japon et Corée du Sud). Au final, un internaute sur quatre a déjà téléchargé au moins un film de manière illégale. Et à ce petit jeu, les Français sont plutôt précoces.

Les chiffres du piratage de films dans huit pays
(abonnés haut débit)
Pays
Population internaute ayant déjà téléchargé illégalement des films
dont pourcentage des pirates qui achètent moins de vidéo/DVD
Etats-Unis
24 %
13 %
Royaume-Uni
20 %
12 %
Allemagne
19 %
15 %
France
27 %
19 %
Italie
20 %
14 %
Japon
10 %
10 %
Corée du Sud
58 %
52 %
Australie
18 %
17 %
Total
24 %
26 %
Source : Etude le l'OTX pour la MPAA, juillet 2004.

La Corée du Sud remporte le César du pays à plus forte population de pirates : 58 % des internautes coréens téléchargent illégalement des films en ligne, dont un tiers déclare aller moins souvent au cinéma ou acheter beaucoup moins de vidéos et de DVD. D'après cette enquête, la France se classe en deuxième position, avec près de 27 % des abonnés haut débit qui déclarent avoir déjà téléchargé au moins une fois un film sur Internet.

Au total, sur les huit pays étudiés, 17 % des pirates estiment qu'ils vont moins souvent au cinéma. 26 % d'entre eux estiment également qu'ils achètent moins de vidéos et de DVD. L'étude souligne le lien direct qui existe entre le téléchargement illégal et l'impact négatif sur le marché légal de la vente de films. La MPAA indique par exemple que la fréquentation globale des salles de cinéma a baissé de 4 % en 2003. Mais, pendant ce temps, les ventes et les locations de DVD ont augmenté de 50 %.

Dans son rapport, la MPAA qualifie le piratage de fichiers vidéo "d'épidémie globale en croissance" et souligne les risques de généralisation de ces pratiques du fait de la démocratisation des connexions haut débit. Parmi les trois quarts des internautes qui n'ont jamais téléchargé illégalement des films en ligne, 17 % avouent avoir l'intention de passer à l'acte dans les douze prochains mois. Sur l'ensemble des pirates interrogés dans les huit pays, 56 % déclarent vouloir continuer à télécharger des fichiers vidéos.

Les pirates semblent ne pas éprouver de remords. 72 % d'entre eux pensent qu'il est légitime de télécharger gratuitement un film si celui-ci est sorti en location ou en vente. Concernant les motifs qui pourraient les dissuader de télécharger des films, les pirates invoquent la trop longue durée du téléchargement (46 %), la mauvaise qualité des copies (45 %), l'illégalité (45 %) et l'éthique (21 %).

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La MPAA n' a pas encore décidé de poursuivre en justice les pirates en ligne. Le lobby des studios de cinéma américains adopte pour le moment une stratégie pédagogique d'explication sur les risques encourus par les internautes. Pour ce faire, la MPAA lance une campagne publicitaire mondiale contre ces pratiques qui sera diffusée dans les salles obscures.

 
 
Emilie LEVEQUE, JDN
 
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