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Les fonds d'investissement n'hésitent pas à parier gros sur les jeux pour mobiles. Après l'éditeur de jeux InfraWorlds, qui a réalisé une premier levée de fonds de 1,35 million d'euros en février dernier (lire l'article JDN du 23/02/2004), son concurrent In-Fusio concrétise cette fois son sixième tour de table depuis 1999. Six mois de négociations avec plusieurs investisseurs américains ont été nécessaires pour boucler l'opération. Au final, la société française a persuadé le fonds new-yorkais Insight Venture Partners d'ajouter 22,5 millions d'euros au 23,4 millions déjà apportés ces dernières années par Banexi Ventures, Partech International, VPSA et Innoven Partners.
"Ces fonds seront utilisés pour développer l'activité de la société outre-Atlantique, explique Yann Mondon, directeur marque et communication chez In-Fusio, notamment par le biais d'acquisitions stratégiques comme celle du studio de création de jeux Cybiko, réalisée en novembre 2003." Dans un premier temps, In-Fusio devrait donc investir une partie des fonds levés en vue d'accroître les revenus générés par sa filiale américaine. Une filiale qui représente aujourd'hui 10 % de son chiffre d'affaires.
L'éditeur de jeux pour mobile envisage également de stimuler ses activités en Chine d'où sont issus 12 % de son chiffre d'affaires. In-Fusio n'exclut pas de rechercher des investisseurs ou d'acquérir des sociétés en Chine. Un rythme de croissance soutenu qui pourrait mener l'entreprise tout droit vers une introduction en Bourse. "L'éventualité d'une IPO n'est pas d'actualité, coupe Yann Mondon. Mais nous allons suivre de près l'entrée de notre concurrent américain Jamdat sur le Nasdaq en septembre prochain."
Avec un chiffre d'affaires de 11,3 millions d'euros en 2003, In-Fusio est profitable et pourrait prétendre faire son entrée sur le Nouveau marché. La société rejoindrait ainsi son concurrent Gameloft, fililale d'Ubisoft, qui affichait, au premier semestre, un CA consolidé de 8,7 millions d'euros. Historiquement, Gameloft proposait des jeux en ligne mais cette activité, en plein déclin, ne génère plus que 6% de ses revenus (lire l'article JDN du 13/05/2003).
In-Fusio, quant à lui, tire 60 % de ses revenus du téléchargement de jeux et 40 % des services interactifs qu'il fournit, une activité en forte croissance. Il est le seul acteur du marché à assurer une gestion des communautés de joueurs, ses outils lui permettant de contrôler le trafic et de livrer des statistiques. Le fournisseur de services organise également des jeux concours par SMS pour le compte d'opérateurs.
En filigrane, In-Fusio se prépare à l'arrivée des mobiles de troisième génération. Depuis le début de l'année, l'entreprise teste un prototype de jeu et étudie les possibilités offertes par la nouvelle technologie, notamment pour le développement d'offres multi-joueurs et en 3D. Toutefois, l'éditeur reste prudent. "Nous attendrons que les téléphones 3G soient au point et qu'un certain seuil de rentabilité soit atteint avant de lancer nos offres", souligne Yann Mondon.
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