La saison estivale, marquée par une baisse de l'audience Internet, est propice aux expérimentations pour nombre de sites. Parmi eux, le site d'information américain Forbes.com a mis en place, pour l'été, un nouveau type de liens promotionnels basé sur la technologie de la société Vibrant Media. Déjà utilisé par près de 200 sites, dont Computing.net et Experts-exchange.com, il consiste à insérer des liens, directement dans le contenu éditorial, sur des mots-clés achetés par des annonceurs. Quand le lecteur passe le curseur de la souris au dessus de ces liens, soulignés d'un trait double pour les distinguer des liens internes au site, un pop-up contenant le message publicitaire, apparaît.
Plusieurs différences de taille existent entre cette nouvelle forme de publicité et les liens promotionnels déjà existants; De prime abord, le lien n'est pas identifié comme étant commercial, avant l'affichage du pop-up. De surcroît, un mot-clé est associé à un annonceur unique, et non plus à plusieurs, comme c'est le cas des liens sponsorisés traditionnels. Ce qui n'est pas sans soulever certaines interrogations. "Ce modèle publicitaire n'en est qu'au stade de l'expérimentation, explique au New York Times, Jim Spanfeller, président de Forbes.com. Nous n'essayons pas d'effacer la ligne séparant l'éditorial de la publicité mais nous recherchons où se situe cette ligne."
Le site d'information, qui est le premier journal en ligne à tester ces nouveaux liens intégrés, précise également que ses rédacteurs ne connaissent pas à l'avance la liste des mots-clés achetés par les annonceurs, et que toute utilisation trop récurrente d'un mot-clé, dans les articles, pourrait entraîner son bannissement. Au terme de la période de test, Forbes.com envisage, par ailleurs, de sonder ses lecteurs sur le modèle publicitaire expérimenté.
Cette nouvelle forme de liens publicitaires peuvent soulever malgré tout quelques inquiétudes, tant au niveau de l'indépendance du site face à cette nouvelle forme publicitaire (le site "suggérant" l'emploi de certains mots-clés plutôt que d'autres à ses rédacteurs) qu'au point de vue des internautes qui ont déjà du mal à différencier aujourd'hui les liens payants de la recherche classique. Les intérêts des internautes étaient d'ailleurs déjà au coeur des préoccupations de la Federal Trade Commission (FTC) en 2002. Elle avait alors demandé aux moteurs de recherche de préciser plus clairement quels liens étaient sponsorisés sous peine de poursuites pour publicité déguisée (lire l'article du 04/07/2002).
Nul doute que la FTC devrait se pencher également sur cette nouvelle forme de liens payants. |