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LE NET |
Eric Favey (Crepac) : "Le Net permet d'aller plus loin que son propre petit territoire local" |
L'Université d'Eté de la Communication fête sa 25ème édition à Hourtin, autour du thème «Territoires». L'occasion pour l'organisateur de livrer son analyse des évolutions de la manifestation et de ses spécificités en 2004.
(24/08/2004) |
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L'Université d'Eté de la Communication, qui a lieu chaque année
à Hourtin, fête son vingt-cinquième anniversaire ce mois-ci
avec un thème qui se veut rassembleur : les "Territoires". Les
débats commencent lundi 23 août, pour se terminer le 26 août.
Pour cette édition 2004, la manifestation prend encore de l'ampleur,
avec 6.000 à 7.000 visiteurs attendus et 450 intervenants. Eric
Favey, président du CREPAC (Centre régional d'éducation permanente
et d'action culturelle) depuis 3 ans, revient sur les évolutions
marquantes d'Hourtin depuis sa création, et sur les spécificités
de cette édition anniversaire.
JDN. Pour quelle raison avez-vous
choisi le thème des "Territoires", pour ce 25ème anniversaire
?
Eric
Favey. Pour une raison essentielle : ce qu'on appelle la
mondialisation, qui est largement liée aux questions d'information
et de communication, génère beaucoup d'instabilité dans la population.
Les gens se réjouissent de voir le monde à leur portée, et en
même temps le vivent d'une manière douloureuse, à travers un
sentiment de guerre perpétuelle ou des délocalisations d'entreprises.
Depuis deux ou trois ans, on assiste beaucoup à l'utilisation
du terme de territoires. Ce qui nous a semblé intéressant, c'est
de voir comment les territoires peuvent constituer le lieu pour
faire face à une mondialisation "aterritoriale", comment ils
peuvent servir à relier les populations, et comment l'information
et la communication jouent un rôle primordial dans ces questions
pour les populations, et ce dans deux domaines : pour comprendre
l'évolution du monde, et pour communiquer, afin de renvoyer
une image positive d'elles-mêmes et leur permettre de ne pas
se renfermer sur elles-mêmes. Pour résumer, au moment ou tout
le monde est noyé dans une masse d'information, les territoires
sont l'occasion à la fois de re-localiser les territoires et
de ne pas s'y enfermer. C'est une continuité avec le sujet de
l'année dernière, les "Identités".
Quelle est la place des
TIC dans cette édition ?
Premièrement, dans l'articulation
technologies et territoires, il y a peut-être une dimension
supplémentaire cette année. Si on prend l'exemple des collectivités
territoriales, en France, quelques une se sont risquées dans
des expériences de télévision ou de radio locale, à des fins
de communication institutionnelle surtout. Il nous semble intéressant
de voir comment les responsables de collectivités, aujourd'hui,
investissent dans les technologies de l'information et de la
communication pour donner la parole à leurs administrés. Par
rapport à la question territoriale, le Net ajoute une facilité
d'usage et permet d'aller beaucoup plus loin que son propre
petit territoire local. La deuxième chose, c'est que, ici comme
ailleurs, on ne parle plus aujourd'hui de nouvelles technologies,
car elles sont intégrées à la vie quotidienne. Au lieu de présenter
les dernières nouveautés, nous avons donc décidé de donner la
priorité aux applications, aux contenus et aux usages. C'est
pour cette raison que pour la première fois, nous sortons du
filaire sur le site d'Hourtin et avons mis en place un réseau
haut débit multi-technologies, utilisant le satellite, la boucle
locale radio et les courants porteurs en ligne. Plutôt que de
faire un stand Wi-Fi, nous proposons aux participants de s'en
servir. Cela doit aussi relayer des questions pour les débats.
Que retenez-vous de ces 25 années,
en termes d'évolution des débats et de faits marquants ?
On considère que ces 25 ans ont été
coupés en trois tranches. Au début des années 80, Hourtin était
surtout une façon de faire se rejoindre les débats sur la télévision
et les débats sur le cinéma. Ensuite, pendant une deuxième période,
la manifestation a beaucoup versé sur la question des médias
en général. Dans les années 90, les débats ont beaucoup tourné
autour de questions d'ordre technologique, économique et politique,
c'est la troisième période. Or, depuis deux ou trois ans, le
public et les partenaires nous disent qu'on a fait le tour des
débats économico-politiques. En 2000, le thème était "Liberté,
égalité fraternité", en 2001 c'était "Notre vie" : donc plutôt
des thèmes sur les valeurs. Je suis quasi certain qu'on ouvre
un cycle nouveau, sur les contenus et les usages, sur tous supports.
Autrement, on peut remarquer que des fils conducteurs ont jalonné
les débats au fil des ans : les thèmes de la responsabilité
ou de l'éducation, par exemple. |
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