Malgré les progrès réalisés ces dernières années en matière
logistique, le dernier kilomètre reste le principal point
d'achoppement de la livraison des colis aux particuliers.
En effet, en dépit de systèmes d'information pointus permettant
de fixer avec finesse des plages de livraison, en zone urbaine,
moins de 50% des colis seraient remis à leur destinataire
lors de la première présentation. Le point relais colis est
une solution bien connue à ce problème, mais ses limites sont
aujourd'hui soulignées par la croissance du commerce en ligne.
C'est ce constat qui a conduit la société E-box à proposer aux transporteurs et aux
particuliers une solution automatisée de distribution de colis.
Le principe d'e-box est de mettre à disposition de ses clients
et partenaires des coffres automatisés et mutualisés, accessibles
24h/24 et 7 jours sur 7, situés dans les lieux de vie et de
passage, permettant de stocker des colis pour une durée déterminée.
"Il
s'agissait de trouver un lieu de stockage accessible à la
fois aux livreurs et aux destinataires, afin de résoudre le
problème de la rencontre, explique Antoine Mercier, gérant
et cofondateur de la société. Notre offre s'adresse à des
clients qui sont dans une problématique de coût, qu'ils soient
particuliers, professionnels indépendants ou employés d'une
grande entreprise."
La solution développée par E-box n'a pas d'équivalent en France,
en revanche des offres de ce type existent ailleurs en
Europe. En Allemagne, Siemens, qui propose un système similaire,
est sur le point de conclure un accord avec Otto Versand,
vépéciste multicanal d'envergure internationale, se plaçant
ainsi en concurrence avec Deutsche Post.
Le local pilote, rue de Belzunce
à Paris
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Le business model de E-box est triple : dans le premier cas
de figure, la société loue un équipement et des services associés
à un logisticien, et assure la gestion technique du système.
La base de données clients reste alors chez le partenaire,
et le serveur E-box n'héberge que les bases de données techniques
et des affectations. Dans le deuxième cas de figure, la location
s'adresse à des réseaux de points-relais. Enfin, E-box peut
également s'ériger en opérateur direct de points relais, et
vendre ses services aux particuliers sous forme d'abonnement
annuel.
Un
code barre à tout faire, 24h/24, 7 jours sur 7 |
Dans tous les cas, pour l'utilisateur, le fonctionnement
est simple. Une carte équipée d'un code barre permet à la
fois de pénétrer dans le local et de s'identifier à la borne
qui se trouve à l'intérieur (un automate communiquant via
Internet avec les serveurs E-box). Celle-ci communique à l'abonné
ou au livreur le casier qui lui est affecté ainsi qu'un numéro
de transaction, délivre des reçus et sert même de terminal
de paiement en contre-remboursement. Le système technique gère le verrouillage
des casiers, détecte la présence de contenu non enregistré,
et envoie des alertes par mail ou par SMS aux destinataires
dès qu'ils ont reçu un colis.
Pour l'instant, E-box se fixe comme objectif commercial
à la fin 2004 la signature d'un contrat de location avec une
poste européenne, et 150 abonnés en direct à son premier site
pilote, situé rue de Belzunce dans le 10ème arrondissement
de Paris. Le lancement commercial de cette offre a lieu à
la rentrée, à partir du 1er septembre, et l'abonnement
est fixé à 35 euros par an. Souscrit en ligne, il comprend
la livraison de 15 colis, tout colis supplémentaire étant
facturé 1,5 euro.
Pour commercialiser ses abonnements, la société table sur la
communication de quartier et le bouche à oreille. Pour commencer,
elle se contentera d'accords locaux passés avec les transporteurs.
"Nous comptons sur la création d'un cercle vertueux amorcé par
les clients, pour convaincre à terme transporteurs et marchands.
"Sachant que les clients de la VAD reçoivent en moyenne
13 colis par an et que les internautes commandent plus que la
moyenne, nous pensons que notre objectif est raisonnable", confie
Antoine Mercier. Entre 60 et 80 abonnements sont nécessaires
pour rentabiliser un local offrant une capacité d'une vingtaine
de casiers.
La société compte aujourd'hui 15 associés, dont trois permanents.
A la fin de l'année, elle cherchera à procéder à une augmentation de
capital afin de le porter à 400 000 euros. |