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Paul Guédon (Futurinfo) : "70 % des problèmes de l'administration électronique sont organisationnels"
Les rencontres Futurinfo 2004 abordent la question de la modernisation de l'e-administration. Paul Guédon, Commissaire des rencontres, insiste sur le besoin de mutualiser et de coopérer entre services publics.   (06/09/2004)
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La deuxième édition des Rencontres de l'administration électronique, Futurinfo 2004, a lieu du 6 au 8 septembre à La Rochelle. Elles est organisée par Arantis, un organisme associatif créé en 2000 par le Conseil régional de Poitou-Charentes, qui s'est fixé pour mission d'aider les collectivités locales à s'approprier les TIC. 600 personnes sont attendues cette année, pour participer aux 50 ateliers et dialoguer avec une centaine d'intervenants. Le commissaire des Rencontres, Paul Guédon, évoque les problématiques qui seront abordées pendant ces trois jours.

JDN. Le thème de Futurinfo 2004 tourne autour de la modernisation de l'e-administration. De quelles modernisations ont besoin les services publics en ligne ?
Paul Guédon. 70 à 80 % des problèmes que rencontre l'administration électronique sont organisationnels, pour 20 à 30 % de problèmes techniques. Le véritable enjeu de l'e-administration, c'est la modernisation et l'amélioration des procédures, pas des techniques. Il ne s'agit pas de donner de la puissance à quelque chose qui ne fonctionne pas très bien ! La modernisation, c'est d'abord prendre en compte l'usager. Il faut qu'on lui offre une ligne complète de services. Après, c'est aux différentes administrations et à leurs back-offices de s'organiser entre eux. Il faut mettre autour de la table les différentes parties concernées, pour remettre à plat les processus. Ainsi, la modernisation des services publics n'aura pas uniquement pour résultat des économies de papier ou de ressources humaines, mais aussi la suppression, par exemple, de nombreuses procédures effectuées en doublon, que ce soit en interne ou entre divers organismes publics. Si on se contente d'informatiser des procédures qui se faisaient sur le papier, on se prive de les rationaliser. Le gros problème, c'est que souvent, les collectivités se contentent de reproduire les actions d'autres collectivités, en se bornant à reprendre les mêmes logiciels. Elles passent sur l'étape de l'étude préalable, et c'est dommage.

Les collectivités ont-elles les moyens de réaliser cette modernisation ?
Au niveau technique, les petites communes rurales n'ont pas de moyens suffisants. Pour les départements, les régions ou les agglomérations, à première vue, cela apparaît toujours comme un budget supplémentaire. Mais si, au préalable, on fait une étude de réingénierie des procédures, cela suscite des économies. C'est juste que le bilan ne doit pas se faire à court terme, sur le coût de l'investissement informatique initial. La question est aussi celle de la mutualisation. De plus en plus, on voit des cofinancements de plates-formes. Ce qui implique de négocier des développements pour plusieurs collectivités. Parfois, il manque des supports juridiques pour piloter ce type de plate-forme commune. Par exemple, quelle est la collectivité qui va héberger les données ? Le syndicat mixte n'est pas toujours une solution adaptée. D'ailleurs, l'ADAE réfléchit avec le Conseil d'Etat à la création d'un groupement d'intérêt public adapté aux problématiques de l'administration électronique.

Au niveau humain, ce qui manque aujourd'hui, c'est que les directions opérationnelles des collectivités s'approprient les technologies. Le DSI, lui, connaît bien les fonctionnalités mais pas les préoccupations du métier. Parfois, c'est un peu un dialogue de sourd. Il faudrait que les directions opérationnelles montent en puissance, qu'elles comprennent ce qu'est un workflow ou un mécanisme de base de données, afin de pouvoir formaliser un cahier des charges. Sinon, la tentation est grande d'acheter une plate-forme toute faite, parfois peu adaptée.


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Quelles sont les collectivités les plus en avance en matière d'e-administration ?
Nous avons réalisé un baromètre, avec la Lettre du Cadre Territorial, pour évaluer les projets des différentes collectivités. Globalement, on retrouve toujours les mêmes intervenants, les mêmes collectivités en pointe. Si l'administration électronique a progressé très vite, cette progression reste très liée à des hommes, qui sont des catalyseurs, qui ont su séduire et emporter l'adhésion. Les types de collectivités les plus en avance ne sont en général pas les régions, qui fournissent moins de services aux usagers. On retrouve plus souvent des villes ou des départements pilotes. L'essentiel, c'est qu'à la base, il y ait une volonté politique. Avec cette volonté, même des collectivités toutes petites peuvent être en pointe, telles que Gluiras.
 
 
Raphaële KARAYAN, JDN
 
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