La recomposition du secteur du câble en France se précise, vers toujours plus de concentration. Les câblo-opérateurs Noos et UPC France, tous deux filiales du groupe Liberty Media, seront réunis en 2005 en une seule société. La nouvelle entité ainsi créée comptera près de 1,8 million d'abonnés pour un chiffre d'affaires global évalué à 400 millions d'euros. Le duo Noos-UPC promet d'ores et déjà l'ultra haut débit à 30 Mbits/s sur le câble pour 2005 ainsi qu'une offre triple play (télévision, Inernet, VoIP).
La cession par Suez de Noos au groupe UnitedGlobalCom (UGC), est officielle depuis le 1er juillet dernier. UGC, qui appartient au groupe de communication Liberty Media, était déjà présent en Europe par le biais de sa filiale UPC.
"Les deux sociétés [Noos et UPC, ndlr] vont rester, pour l'instant, distinctes, mais elles parleront d'une seule voix et pourront coordonner leurs actions", a déclaré Patrick Leleu, PDG de Noos et d'UPC France, dans une interview accordée à La Tribune et publiée lundi 4 octobre. Quant à savoir si la nouvelle entité prendra le nom de Noos, d'UPC ou si une toute nouvelle marque sera créée, "la question n'est pas tranchée".
Première concrétisation de la fusion : l'union de l'exécutif. Patrick Leleu vient tout juste d'être nommé PDG d'UPC France en sus de ses fonctions à la tête de Noos. Jack Milakoff et François Marie, respectivement directeur général et directeur financier de la filiale française de Liberty Media, occupent désormais ces mêmes fonctions au sein de Noos.
Par la suite, "le projet est de faire converger les offres et les marques en 2005", a indiqué Patrick Leleu à La Tribune. 30 Mbits/s, c'est le débit que sera susceptible d'offrir l'année prochaine les réseaux câblés UPC (Chello) et Noos, grâce notamment à l'évolution de la norme Docsis, norme standard de transmission de données par câble dont les dernières versions permettent d'atteindre du très haut débit.
Patrick Leleu refuse de dévoiler le montant des investissements à réaliser. En revanche, il a précisé les potentialités envisagées des hautes performances de son réseau câblé. "Nos réseaux sont prêts pour la télévision haute définition, quelle que soit la norme qui sera retenue", a-t-il affirmé. Enfin, Noos-UPC devrait développer une offre triple play, associant la télévision, l'Internet haut débit et, une nouveauté pour Noos, la téléphonie sur IP. UPC France a, lui, été l'un des pionniers en matière d'offre triple play, en offrant téléphonie sur le câble via une technologie propriétaire dès 1999.
Dans un tel marché en renouveau, la fusion Noos-UPC ne laisse pas les autres acteurs sans réaction. Un rapprochement entre France Télécom Câble et NC Numéricable, respectivement deuxième et troisième du secteur après Noos, pourrait devenir réalité d'ici les prochaines semaines. Selon la rumeur, une instance de concertation s'est tenue le 30 septembre dernier concernant le rachat
des activités câble de France Télécom et Canal+ par le consortium
formé par le fonds d'investissement Cinven et le câblo-opérateur Altice.
A ce sujet, Patrick Leleu n'a pas exclu, dans ses déclarations à La Tribune, "qu'au-delà de la constitution de deux groupes, il y ait un rapprochement ultérieur. Il y a une logique. Mais nous n'en sommes pas là."
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