La CGT et la CFDT présentent de nombreux points communs.
Du moins sur Internet. Les sites Web des deux confédérations
syndicales, dont les premières versions ont vu le jour
la même année, en 1997, ont tous deux été relancés cet
été. Le lancement des nouvelles versions, très
complètes en termes d'informations et de services proposés,
est l'occasion de faire le point sur la présence Internet des deux confédérations.
Sur
le site de la CGT, tout comme sur celui de la CFDT, une large
place a été donnée à l'information
avec, au programme, de l'actualité sociale, de l'actualité syndicale,
des informations pratiques et des communiqués. Cette primauté donnée à l'information assure un renouvellement quotidien de la page
d'accueil des deux sites. Un choix qui épouse les objectifs poursuivis par les deux organisations. "Nous
cherchons à faire d'Internet un outil situé au coeur de notre
système d'information et de communication, explique
Philippe Deracourt, chargé de projet Internet à
la CGT. Le but de la refonte était d'avoir un site
centré sur l'actualité, dans lequel nous mettons
à disposition du plus grand nombre le maximum d'informations
dont la CGT dispose. Au final, il s'agit de gagner en efficacité,
en raccourcissant les délais entre la production d'un
document et sa diffusion."
Même son de cloche à la CFDT, où l'on souhaite laisser également une large place à l'actualité. "Le premier
objectif est d'être hyper réactif, grâce
à ce moyen d'information supplémentaire, analyse Véronique
Blanc, rédactrice en chef du site. Internet
est un moyen complémentaire aux autres médias
et aux contacts directs, pour informer sur nos positions,
pour encourager l'actions syndicale et pour aider les salariés
à défendre leurs droits."
CGT.fr
|
|
CFDT.fr
|
|
Nombre
d'adhérents*
700.000 |
. |
Nombre
d'adhérents*
873.000 |
|
Dates
clefs sur Internet
V1 en 1997,
V2 lancée au cours de l'été 2004 |
|
Dates
clefs sur Internet
V1 en 1997,
V2 lancée au cours de l'été 2004 |
|
Services en ligne
Actualités, agenda, salle de presse, 2 newsletters (lettre
d'information et communiqués), tracts, infos pratiques
(droits, vie quotidienne...), présentation du syndicat,
chiffres-clés, publications, formulaire
de demande d'adhésion, espace militant. |
|
Services en ligne
Actualités, agenda, salle de presse, 2 newsletters (lettre
d'information et communiqués), tracts, infos pratiques
(droits, vie quotidienne...), présentation du syndicat,
chiffres-clés, publications, formulaire
de demande d'adhésion, international. |
|
Niveau
d'activité online*
Demandes d'adhésions : environ 900 reçues via le site et en l'espace de six mois, sur un total de 30.000 adhésions enregistrées.
Nombre d'inscrits aux newsletters : 1.000 reçues
durant les deux premières semaines suivant le lancement
de la V2
Record de visites : conflit des retraites.
Budget Internet : 5 % du budget communication.
|
|
Niveau
d'activité online*
Demandes d'adhésion : 3 à 4 reçues
par jour via le site.
Nombre d'inscrits aux newsletters : 3.800 pour les communiqués
et 4.000 pour la lettre d'information hebdo
Record de visites : conflit des retraites avec plus de 800.000
connexions dans le mois.
Audience 2003 : 1,7 million de visiteurs
uniques, 10 millions de pages vues. |
|
Nombre
de sites Internet
25 entre les Unions départementales et les
branches professionnelles. |
|
Nombre
de sites Internet
35 entre les Unions régionales et départementales, et les
fédérations professionnelles. |
|
Prestataires
Hébergement : en interne
Graphisme : Boréal
Réalisation : E-Dnet |
|
Prestataires
Hébergement : Sodexi
Réalisation et graphisme : en interne |
*Sources
: déclarations des syndicats |
La réactivité visée par les deux confédérations sur Internet
trouve un écho favorable auprès des syndiqués
et du grand public. Des pics de connexions significatifs
ont ainsi été constatés en mai 2003, au moment des négociations
sur la réforme des retraites.
La CFDT affirme d'ailleurs avoir été le site
syndical le plus consulté au cours de cette période avec près de 800.000 connexions dans le mois.
Curieusement, face à cette hégémonie de l'actualité, les objectifs de visibilité
et de recrutement de nouveaux adhérents passent au second plan dans la stratégie online. "Internet peut constituer le premier
contact essentiel pour adhérer, mais il ne remplace
pas l'action syndicale sur le lieu de travail", estime
Philippe Deracourt de la CGT. Malgré tout, un formulaire de demande d'adhésion
est disponible sur les deux sites. Des formulaires qui n'offrent toutefois pas la possibilité
de régler la cotisation en ligne. Via ce canal, les deux confédérations recrutent plus d'une centaine d'adhérents chaque mois.
Vient alors une question, délicate : la conversion des adhérents en internautes. Dans ce domaine, la comparaison entre les deux sites est des plus complexes. D'une part, en raison de l'opacité des
effectifs "offline" (la CFDT se présente comme la première organisation
syndicale, et la CGT comme le premier réseau syndical).
D'autre part, la CGT ne souhaitant pas communiquer
ses chiffres d'audience. La CFDT revendique pour sa part 1,7 million de visiteurs uniques sur l'année 2003. On peut penser que la CGT, traditionnellement plus ouvrière, offre un niveau d'audience moins volumineux.
Un domaine sur lequel les deux sites divergent : les choix techniques. Tandis que le site de la CGT a fait le choix d'une structure dynamique, celui de la
CFDT a opté pour le statique. "Cela nous permet de développer de
nouvelles rubriques et d'effectuer des mises à jour
plus rapidement", souligne Véronique
Blanc. Sur l'externalisation des fonctions supports les deux confédérations s'opposent également. La CGT a fait développer son site par des partenaires externes (Boréal et E-Dnet) mais assure l'hébergement en interne. A l'inverse, la CFDT a développé son site elle-même mais s'appuie sur Sodexi pour l'hébergement.
Dans les mois à venir, la bataille Internet entre les deux confédérations se livrera au niveau départemental
et local, selon la capacités des réseaux à
créer leurs propres sites. A ce sujet, les deux organisations
soulignent le manque de moyens humains et financiers de certaines
fédérations, et l'importance de l'initiative individuelle,
même si quelques projets sont mis en oeuvre pour aider
à la création de sites. La CGT réfléchit
notamment à des sites clés en main, dans le but
de mutualiser les coûts d'investissement. A la CFDT, Véronique
Blanc a rédigé un guide de la création
de site.
|