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Affaire Afnic-EuroDNS : les noms de domaine restent bloqués
La justice a décidé de rétrocéder à leur propriétaire les noms de domaine victimes de cybersquatting. Le reste du dossier sera jugé en décembre.   (16/11/2004)
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L'affaire opposant le registrar EuroDNS à l'Afnic n'est pas vraiment réglée. La semaine dernière, les deux parties ont été entendues par le tribunal de grande instance de Versailles, qui a choisi de scinder sa décision en deux devant la complexité du dossier. Un dossier qui s'est ouvert le 21 octobre dernier, lorsque l'Afnic (Association française pour le nommage Internet en coopération) a décidé de bloquer près de 4.500 noms de domaines enregistrés par Laurent Nunenthal, le représentant en France de la société EuroDNS. L'afnic estimait que Laurent Nunenthal agissait en prête-nom pour des sociétés qui auraient dû être les titulaires directs des noms concernés. EuroDNS a alors décidé d'attaquer l'Afnic en référé.

Le tribunal, qui a mis sa décision en délibéré au 14 décembre, s'est d'ores et déjà prononcé pour le transfert direct des noms de domaine de sociétés ou de marques vers les sociétés concernées et qui se disent victimes de cybersquatting. Ce cas concerne pour l'instant une soixantaine de sociétés, certaines ayant même témoigné lors du référé (Lastminute, Société Générale, Neuf Telecom, Free ou encore SFR). EuroDNS s'est engagé à restituer ces noms et, à l'avenir, à faire de même pour tout nom suspecté de cybersquatting ou de typosquatting.

"Notre position n'a pas changé : nous sommes l'intermédiaire technique, nous ne faisons qu'enregistrer des noms de domaines pour des clients en nous soumettant aux décisions administratives lorsqu'il y a un problème de piratage, affirme Xavier Buck, directeur général d'EuroDNS. Et suite cette affaire, nous devons affronter de nouveaux abus : certaines marques réclament des noms de domaines que nous n'avons même pas enregistrés et une société nous réclame un nom qu'elle détient déjà !"

En décembre prochain, le tribunal devra trancher sur le reste de l'affaire. EuroDNS réclame toujours 75.000 euros de dommages et intérêts pour ses clients qu'il estime lésés par le blocage des noms. Sur ce point, l'Afnic indique que "contrairement à ce que demandait EuroDNS, le juge n'a pas opté pour le déblocage des noms de domaine avant la deuxième partie de la décision". Le registrar se plaint également de la méthode utilisée par l'Afnic, qui a pris, selon lui, unilatéralement la décision d'un blocage. "Et pendant ce temps, nos clients continuent de perdre de l'argent", lance Xavier Buck, qui ne compte pas s'arrêter là.

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EuroDNS prévoit en effet de porter l'affaire devant la Cour européenne, "pour juger le fond", c'est-à-dire le problème de l'accès de sociétés étrangères aux noms de domaines en ".fr". Pour le registrar, le blocage se situe à ce niveau et nécessite d'être réglé par le droit européen. La disposition de la charte, selon laquelle les sociétés qui veulent réserver un nom de domaine en ".fr" doivent justifier d'une raison sociale en France, serait aux yeux d'EuroDNS unique en Europe et aurait pour but de décourager les sociétés étrangères de réserver des noms en ".fr". Le feuilleton continue et n'est peut-être pas prêt de s'achever.

 
 
Nicolas RAULINE, JDN
 
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