Créée il y a cinq ans à l'initiative du Réseau des villes
Rhône-Alpes, du Conseil régional, de l'Etat en région (Direction
régionale de l'industrie, de la recherche et de l'rnvironnement
et Délégation régionale à la recherche et à la technologie),
ses principaux financeurs, l'association Rhône-Alpes Numérique
développe des missions autour du développement des NTIC. Jean-Philippe
Malicet, son directeur, évalue le dynamisme de la high-tech
dans la région de Grenoble.
JDN.
Quel est l'ampleur du secteur NTIC en Isère ?
Jean-Philippe Malicet. L'Isère détient l'une des
premières places régionales dans le secteur technologique,
à égalité avec le département
du Rhône, avec près de 30.000 salariés, soit
7 % des emplois du département. On compte sur ce secteur
deux principaux pôles de compétences : les
micro et nanotechnologies, et les technologies du logiciel.
La compétence grenobloise dans le logiciel est la conséquence
d'une tradition de collaboration entre la recherche, la formation
et les entreprises. Le secteur des NTIC a commencé
à se développer depuis l'implantation du Commissariat
à l'énergie atomique (CEA) à Grenoble,
il y a une trentaine d'années. STMicroelectronics
est l'un des premiers acteurs à avoir ouvert un site
en Isère, baptisé Crolles 1. Récemment,
un deuxième site, Crolles 2, a été ouvert
en partenariat avec Phillips et Motorola.
Ces
grands acteurs ont-ils joué un rôle de locomotive ?
Tout à fait : lvenue de ces grands
acteurs, ainsi que la fusion entre la recherche, la formation
et l'industrie, ont favorisé le développement
d'entreprises high-tech. L'un des plus beaux exemples de réussite
est à ce titre Soitec, spin-off du Laboratoire d'électronique
et technologie de l'information ETI (Leti) de Grenoble, qui
produit et commercialise du silicium sur isolant. On peut
également citer Kelkoo,
dont la technologie de recherche shopping est née de
l'Institut de recherche en informatique et en automatique
(Inria) de Grenoble. D'autres noms célèbres
sont issus de la région grenobloise, tels que Cap Gemini
ou Teamlog.
Quel
est le rôle des collectivités locales dans l'accompagnement
du secteur des NTIC ?
L'initiative
publique la plus importante est le projet de création d'un
pôle d'innovation baptisé Minatec, dont la maîtrise
d'ouvrage relève du Conseil général de
l'Isère. L'objectif est de créer le premier
centre d'excellence en Europe pour les micro et les nanotechnologies.
L'Etat, la région Rhône-Alpes, la ville de Grenoble,
la communauté d'agglomérations Grenoble-Alpes-Métropole,
la CDC, l'Institut polytechnique de Grenoble et le CEAO sont
également partenaires de ce projet. Le pôle d'innovation
Minatec représente un investissement d'environ 152 millions
d'euros, réparti entre les Collectivités locales (50 %),
le CEA (21 %), l'Etat (8 %), ainsi que des apports
privés (près de 15 %).
Les
collectivités locales se sont-elles investies quant au développement
des infrastructures ?
L'Isère
est un département très bien équipé
en infrastructures télécoms, notamment dans
le Nord du fait de la proximité de Lyon. Fin 2004,
90 % de la population de l'Isère était
couverte par le réseau ADSL. Mais il reste bien sûr
des zones non couvertes en haut débit, notamment les
zones montagneuses. C'est pourquoi le Conseil général,
en partenariat avec la région, a initié des
délégations de service publique pour la construction
d'un réseau haut débit. Ces projets d'infrastructures
concernent également les espaces publics numériques.
Comment
caractériseriez-vous les grands atouts du département
pour les sociétés technologiques ?
Le principal atout de l'Isère
est sa forte tradition de coopération et de collaboration
entre les universitaires, les chercheurs et les entreprises.
La richesse des contacts est un point essentiel. Il est important
de souligner la grande compétence scientifique de Grenoble
et du département en général, grâce
aux universités et centres de recherche. La proximité
de Lyon, deuxième ville de France, dynamise l'activité.
La proximité également
avec la Suisse n'est pas négligeable, car nos entreprises
traitent avec de nombreux clients résidant de l'autre
côté de la frontière. |