Après les liens contextuels, popularisés par l'offre Adsense de Google, voici les textes sponsorisés contextuels. Reprenant le principe des liens publicitaires contextuels, un nouveau produit lancé par Daooda et Datops, baptisé Adintext, pousse la logique un peu plus loin en affichant les messages commerciaux, non pas en marge de la page contenant les mots-clés définis par l'annonceur, mais en surimpression sur ces mots-clés. Les annonces sont donc non seulement adaptées au contenu de la page, mais directement intégrées dans celui-ci, afin de maximiser le ciblage et le taux de clic. Un mécanisme qui devrait séduire les annonceurs, mais qui pourrait irriter les internautes.
La solution de Datops Daooda, société créée ad hoc, est pour l'instant en phase de test auprès de sites visant une audience féminine. Et au regard des résultats observés, elle se révèle déjà prometteuse selon ses promoteurs. "Le taux de clic des tests est compris entre 0,5 % et 3 %. Pour le lancement, nous tablons sur un taux de 0,5 %, sachant que le taux de clic moyen sur le programme Adsense est de 0,04 %", indique Michael Amar, président de Daooda.
Un taux de clic qui tient pour une part à un meilleur ciblage, la technologie mise au point par Datops permettant d'analyser un texte pour en saisir le sens. Mais il découle aussi certainement à la confusion entretenue par l'affichage, les textes sponsorisés se présentant comme des liens standards. Avec un tarif basé sur un système d'enchères et de coût par clic, qui devrait selon Michael Amar être équivalent aux tarifs de Google Adsense, le retour sur investissement s'annonce donc, sur le papier, dix fois supérieur à celui des liens contextuels traditionnels.
Au-delà de l'efficacité commerciale, le président de Daooda voit dans cette solution publicitaire d'autres avantages plus pratiques. Il souligne notamment l'importance de ne plus être tributaire des requêtes des internautes, et la possibilité technique d'intégrer à une campagne de textes sponsorisés l'intégralité d'une base XML, composant, par exemple, un catalogue. Dans ce cas, le système fait correspondre automatiquement les mots de la base avec les occurrences trouvées dans les pages de contenu des sites supports.
| Jusqu'à trois annonceurs par mot-clé |
Concrètement, du côté éditeurs, l'installation de la solution consiste à insérer un javascript dans le code des pages sur lesquelles les liens devront apparaître. Il est possible de paramétrer le nombre d'insertions par page, Daooda préconisant 10 liens au maximum par page. Du côté de l'internaute, le texte sponsorisé s'apparente à première vue à un lien hypertexte banal. Au passage de la souris sur le mot, une fenêtre apparaît avec le message du ou des annonceurs (jusqu'à trois par fenêtre). Ce message peut comporter un texte, une image, du Flash ou encore un champ à remplir.
Adintext devrait être lancé d'ici deux à trois semaines, tout d'abord sur les univers féminin et sportif. "Pour que le lancement soit un succès, explique Michael Amar, il faut développer en parallèle un portefeuille d'annonceurs et d'éditeurs corrélés. Dans ce but, nous avons choisi deux secteurs délimités, qui ne comprennent pas un trop grand nombre d'acteurs et dont le potentiel publicitaire est important." Pour parvenir à leurs fins, Datops Daooda peut s'appuyer sur la centaine d'annonceurs et la cinquantaine d'éditeurs du réseau de Daooda.
Adintext vient en effet compléter l'offre de ce dernier, qui se partage entre son réseau de shopping au clic (espace shopping en marque blanche et mini-boutiques intégrées dans des espaces publicitaires) et une activité de revente de solutions de adware (logiciels qui affichent des fenêtres publicitaires sur les navigateurs en fonction des informations comportementales collectées sur la machine d'un internaute), pour Claria notamment. Adintext fait donc faire un pas de plus à Daooda sur le marché de la publicité contextuelle, qui ne correspond à présent qu'à 30 % de son chiffre d'affaires, égal à 2,2 millions d'euros en 2004. En se positionnant comme le premier entrant sur le marché des textes sponsorisés en France, la société espère sans doute aussi bénéficier de l'intérêt suscité par ses homologues américaines. En juin dernier, ContextWeb, éditeur d'une solution similaire, a levé 9 millions de dollars pour son deuxième tour de table. |
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