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JDN Finance |
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Lancement réussi pour le titre Rue du Commerce |
L'action du cybermarchand a connu une première journée faste sur Eurolist, gagnant 11,54 %. Mais le titre doit s'inscrire dans la durée.
(03/10/2005) |
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La révélation du litige entre deux des plus grands acteurs de la
vente en ligne de matériel high-tech n'a visiblement
pas perturbé les premiers pas en Bourse de Rue du Commerce.
Le jour de son introduction sur Eurolist, Rue du Commerce se
voyait en effet assigné en justice par son rival LDLC
pour publicité comparative illicite et concurrence déloyale,
à cause d'un tableau présentant les offres de
différents sites marchands. Un préjudice qui s'élèverait,
selon LDLC, à plusieurs millions d'euros. Mais les investisseurs
n'en ont que faire puisqu'ils ont massivement sollicité
l'offre de Rue du Commerce, dont le titre a grimpé de
11,54 % pour son premier jour de cotation, pour s'établir
à 17,40 euros. "Le marché sait juger, souligne
Gauthier Picquart, PDG et fondateur de Rue du Commerce. Et là,
il a jugé que cette affaire était insignifiante."
Les chiffres de l'IPO de Rue du Commerce |
Chiffre d'affaires 2004 (en millions d'euros)
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178,0
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Résultat net 2004 (en millions d'euros)
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7,8
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Prix d'introduction de l'action (en euros)
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15,6
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Valorisation de la société au 29/09 (en millions d'euros)
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167,4
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Part du capital placé sur le marché
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41,27 %
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Source
: AMF, 2005 |
Des premiers
pas plutôt réussis, donc, sans tomber toutefois
dans l'euphorie. "Si l'on avait gagné 30 %
le premier jour, on aurait pu craindre un effet spéculatif,
analyse Gauthier Picquart. Mais là, ce n'est que le reflet
d'une grosse demande." Cette hausse s'est effectuée,
en outre, dans un contexte dynamique, près de 1,5 millions
de titres étant échangés dans la journée.
La réalité du marché a donc confirmé
l'optimisme qui avait entouré l'introduction en Bourse
de l'e-marchand cette semaine. L'offre faite aux institutionnels
(90 % du capital placé) avait été
souscrite 11,9 fois et la partie réservée au grand
public 7,9 fois. Ce qui avait fixé le prix d'introduction
de l'action à 15,60 euros, dans le haut de la fourchette
des prix proposés.
Ce prix valorisait la société, au moment de son introduction, à 167,4 millions d'euros. "Un chiffre assez raisonnable, selon Gauthier Picquart, car la valeur de Rue du Commerce est à venir. L'objectif n'était pas de fixer une valeur délirante, mais de nous permettre de progresser peu à peu." Les fonds levés grâce à cette IPO se sont d'ailleurs limités à une dizaine de millions d'euros, qui permettront essentiellement à l'entreprise d'assurer son développement sur les marchés italien et espagnol. Selon ses dirigeants, Rue du Commerce dispose d'un modèle rentable, qui croît sans gros besoin financier.
La société compte néanmoins, grâce à cette opération, développer son niveau d'activité. Elle espère, cette année, faire un peu mieux que la croissance globale de l'e-commerce. Sur le premier semestre 2005, elle situe la progression de son chiffre d'affaires entre 42 et 43 %. À ce rythme, le chiffre d'affaires 2005 devrait donc largement dépasser les 250 millions d'euros. Puis atteindre, à terme, un niveau compris entre 500 millions et un milliard d'euros. C'est en tout cas l'objectif de la direction, qui affirme que le marché devra se multiplier par trois ou quatre d'ici cinq ans.
Après LDLC et eBizcuss, Rue du Commerce vient donc renforcer l'armada des marchands d'informatique en ligne cotés, alors que GrosBill, dont on supputait les velléités d'entrer également sur le marché, a choisi de se faire racheter par le groupe Auchan. Une situation qui, selon Gauthier Picquart n'entraînera pas obligatoirement une réorganisation forcenée. "Aujourd'hui, peu d'acteurs sont rentables sur ce marché, donc peu sont intéressants. Prendre du chiffre d'affaires, c'est bien, mais cela ne construit pas de valeur", remarque le PDG de Rue du Commerce, qui souhaite ainsi faire taire les rumeurs de rachat et celles sur les vues de sa société sur certains de ses concurrents.
Les autres valeurs du secteur cotées sur Euronext ont, elles, connu des fortunes diverses en Bourse. LDLC, précurseur puisque présent sur le marché depuis juillet 2000, a vu son cours chuter depuis le début de l'année, passant de près de 25 euros début 2005 à 10 euros aujourd'hui. Quant à eBizcuss, après une chute vertigineuse entre 2000 et 2004, son titre semble se stabiliser et même enregistrer une progression depuis quelques semaines, pour flirter aujourd'hui avec les trois euros. |
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