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Erenis lève 22,5 millions d'euros pour étendre son réseau en fibre optique |
L'opérateur alternatif a bouclé un troisième tour de table auprès d'Iris Capital, AGF, Crédit Agricole et NetPartners. Son PDG, Frédéric Boutissou, revient sur l'utilisation de ces fonds.
(08/02/2006) |
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JDN.
Pouvez-vous présenter la société Erenis, son positionnement,
son offre et son parc clients ?
Frédéric Boutissou. Erenis a été créé en
octobre 2002 avec l'objectif de développer sur Paris le premier
réseau alternatif à celui de France Télécom, reposant sur une
nouvelle technologie à très haut débit : le FFTB [Fiber
to the building, ndlr]. Erenis déploie son réseau de fibre
optique jusqu'à l'immeuble, puis raccorde les logements au moyen
d'une ligne en cuivre identique à celle de l'opérateur historique,
via la technologie VSDL. Aujourd'hui, Erenis raccorde 30.000
logements dans onze arrondissements parisiens, avec un taux
d'abonnés dans les immeubles raccordés de un quart à un tiers.
Soit 6.000 clients actuellement, dont 15 % sont des professionnels,
essentiellement des petits commerçants. Nous commercialisons
quatre forfaits incluant l'accès Internet haut débit et le téléphone
illimité, allant de 30 euros pour un accès à 15 Mbits/s à 70
euros pour 60 Mbits/s. Contrairement aux autres fournisseurs
d'accès alternatifs, ce n'est pas sur le prix qu'Erenis fait
la différence mais sur la qualité de son réseau, donc des services
offerts : le téléphone est proposé via la téléphonie filaire
classique, et non en voix sur IP, donc moins de risques de problèmes
de qualité d'écoute ou d'appels qui n'aboutissent pas directement,
et le téléphone fonctionne toujours même si Internet est en
panne. Par ailleurs, la longueur moyenne de la boucle locale
du réseau d'Erenis est de 250 mètres, ce qui assure un débit
optimal à l'abonné.
Erenis vient de lever
de 22,5 millions d'euros. Est-ce votre premier tour de table ?
Comment se répartit aujourd'hui le capital de la société ?
Le lancement d'Erenis en octobre 2002 a été soutenu par une
levée de fonds d'amorçage de un million d'euros auprès d'OSEO-ANVAR
et d'EDF, ce dernier étant sorti du capital depuis. Un an plus
tard, en novembre 2003, Erenis a réalisé un deuxième tour de
table, de plusieurs millions d'euros, auprès du fonds d'investissements
européen NetPartners. Dernièrement, nous avons donc finalisé
un troisième tour de table de 22,5 millions d'euros auprès d'Iris
Capital, chef de file de l'opération, AGF Private Equity, Crédit
Agricole Private Equity et NetPartners. Les deux actionnaires
de référence sont désormais NetPartners et Iris Capital.
22,5 millions, c'est l'une des plus
importantes levées de fonds réalisée par un opérateur de télécommunications
depuis longtemps. Comment vont être investis ces fonds ?
Quelles sont les perspectives financières d'Erenis en termes
de rentabilité ?
Cette levée de fonds va permettre à Erenis d'accélérer le déploiement
de son réseau à très haut débit dans Paris et en proche couronne
avec un objectif de 85.000 foyers raccordables d'ici la fin
2006. Par ailleurs, nous allons satisfaire la demande croissante
des abonnés pour de nouveaux services vidéo en lançant en avril
prochain une offre de télévision intégrant l'un des premiers
décodeurs haute définition du marché. Enfin, nous souhaitons
proposer dans le courant de l'année une offre pour les PME et
TPE parisiennes, ce qui implique une force de vente dédiée sur
ce segment.
Pour revenir sur les 22,5 millions d'euros, ce n'est qu'une
étape dans les besoins de financement d'Erenis, estimés à 115
millions d'euros. Comme tout projet télécoms, le projet d'Erenis
consomme par définition beaucoup de capitaux. L'achat d'équipements
filaires et le déploiement d'un réseau en fibre optique sont
très onéreux. Or notre ambition est de raccorder un million
de logements d'ici 2010. Concernant les perspectives financières
de la société, nous avons mesuré qu'un immeuble raccordé est
rentable au bout de trois ans. La rentabilité étant fonction
du rythme des investissements, Erenis pourrait très rapidement
atteindre ce seuil, à conditions de stopper ses investissements.
Or Erenis a bien l'intention de continuer à investir dans le
déploiement de son réseau afin de mener à terme son projet de
raccorder un million de foyers d'ici quatre ans.
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