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P2P : la lutte contre le piratage plus rémunératrice à l'étranger
Spécialisée dans la détection et l'identification des utilisateurs de P2P, la société française CoPeerRight Agency mise surtout sur son développement en Europe du Sud et en Amérique latine.   (28/09/2006)

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CoPeerRight Agency
La loi Dadvsi sur le droit d'auteur et les droits voisins est entrée en vigueur début août. Et depuis ? Depuis, pas grand chose à signaler. Les réseaux peer-to-peer sont toujours autant utilisés, le rythme des procès n'a pas vraiment augmenté et les sociétés de droits d'auteur cherchent toujours le meilleur moyen de protéger leurs oeuvres. Illustration de la situation chez CoPeerRight Agency, l'une des sociétés qui s'est positionnée sur les logiciels de recherche et d'identification des utilisateurs de peer-to-peer. Face à la situation française, l'entreprise concentre de plus en plus son développement à l'international.

Les fondateurs de CoPeerRight Agency se sont penchés sur le peer-to-peer en 2001 et ont fondé leur société en 2003. C'est à cette date que remontent les premiers contacts avec les organisations professionnelles de la filière musicale. Dès lors, l'entreprise s'organise en trois pôles : un pôle recherche qui travaille sur les logiciels d'identification, un pôle statistiques, chargé de collecter les données de téléchargements de chaque oeuvre sur les réseaux P2P pour ensuite les exploiter, et un pôle de lutte contre la contrefaçon, qui diffuse notamment des fichiers leurres sur les réseaux P2P.

Une activité pas vraiment populaire, qui a valu à CoPeerRight Agency et aux entreprises du même secteur des critiques sévères. Il faut dire que certaines n'hésitaient pas à diffuser de faux fichiers sur les réseaux, vides ou au contenu pornographique. Pas très habile quand on sait que le P2P est très prisé chez les 12-18 ans. Depuis, certaines ont changé leurs méthodes. "Nous concevons aussi notre métier comme une aide marketing pour les organisations professionnelles et les maisons de disques, explique Deborah Signori, responsable juridique de la société. Les statistiques que nous récoltons sur le nombre de téléchargements sont utilisées en aval, et nos fichiers leurres ne contiennent que des contenus utiles : bandes-annonces ou extraits s'il s'agit d'un film, démo si nous protégons un jeu, par exemple."

Autre cheval de bataille de CoPeerRight Agency : la lutte contre les "premiers partageurs", ceux qui mettent les oeuvres à disposition des internautes à partir d'un original. "Si on coupe la diffusion à la base, on règle le problème", résume Deborah Signori. Les internautes dans ce cas seraient donc plus exposés que ceux qui se contentent de reproduire et de diffuser des oeuvres déjà copiées.

Sauf que, pour le moment, la chasse aux adeptes du P2P s'est calmée. Flou juridique persistant malgré la loi Dadvsi, juridictions différentes entre pays de l'Union européenne, professionnels qui ne sont pas sur la même longueur d'onde, autorisations auprès de la Cnil en attente... et même, conflits entre les différentes sociétés de "tracking". La traque au pirate est plutôt dans le brouillard. CoPeerRightAgency, par exemple, est en procès avec son concurrent français Advestigo, qu'elle accuse de violation de brevet. Advestigo répond que la date de dépôt des brevets concernés est postérieure au lancement de ses services.

La voie visant à impliquer les FAI dans l'identification des internautes semble elle aussi mise entre parenthèses pour le moment. Du coup, pour le moment, les coups de filet et les actions judiciaires se déroulent plutôt à l'étranger.

"En Espagne, où nous avons ouvert une filiale cette année, l'unité est de mise chez les professionnels du divertissement", affirme Romina Gonzalez, responsable du marché espagnol pour CoPeerRight Agency. Les téléchargements d'oeuvres protégées y sont aussi trois fois supérieurs que dans le reste de l'Europe. Et 17 sites proposant des liens vers ces téléchargements auraient déjà été fermés depuis le début de l'année.

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CoPeerRight Agency
Par conséquent, CoPeerRight Agency songe à se développer principalement dans le monde latin. Au premier semestre 2007, l'entreprise française ouvrira une filiale au Mexique afin de protéger ses clients espagnols sur le marché latino-américain, et aurait ensuite des vues sur le Brésil et l'Argentine. Dans les prochains mois, elle devrait aussi se lancer en Italie. "Les clients français demandaient une triple protection, en France, en Espagne et en Italie", justifie Deborah Signori. A l'avenir, l'essentiel du chiffre d'affaires de la société devrait être réalisé à l'international.
 
 
Nicolas RAULINE, JDN Sommaire Acteurs
 
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