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La TV mobile est sur les rails, mais la demande reste faible |
A la veille de l'examen du projet de loi établissant le cadre d'attribution des fréquences de diffusion de la télévision sur mobile par broadcast, tous les acteurs sont dans les starting-blocks, hormis les consommateurs.
(18/10/2006) |
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Annoncée par certains pour 2007, par d'autres en 2008, la diffusion
de la télévision par broadcasting sur mobile en France soulève
encore de nombreuses interrogations, quant à l'attribution des
licences, au modèle économique ou plus simplement aux futurs
contenus disponibles. Néanmoins, depuis un an, de nombreux obstacles
ont déjà été levés. L'avenir de la télévision sur mobile en
France, déjà présente sur les réseaux Edge
et 3G,
commence à se dessiner. C'est en tout cas le sentiment général
de la plupart des acteurs concernés - opérateurs mobiles,
diffuseurs, producteurs, acteurs publics et autorités de régulation -,
réunis mardi 17 octobre à l'occasion des troisièmes assises
de la télévision mobile, colloque organisé au Sénat par l'agence
Aromates.
"Il y a un an, nous n'étions même pas sûrs de pourvoir libérer
les fréquences nécessaires pour la diffusion par broadcast de
télévision sur mobile", a rappelé en introduction du colloque
Bernard Pauchon, directeur de développement du service de diffusion
vers les mobiles et vice-président du Forum de la Télévision
Mobile. Aujourd'hui, un an après une série d'expérimentations
concluantes, les conditions techniques semblent réunies.
Pour la
diffusion terrestre de télévision mobile, il existe plusieurs
technologies différentes. En France, les principaux acteurs
se sont associés pour mener quatre expérimentations à Paris,
le CSA leur ayant accordé le droit d'utiliser les bandes UHF
à titre expérimental (voir le reportage
du JDN). Un consensus se dessine aujourd'hui en faveur du
DVB-H,
technologie en passe de devenir également la norme européenne
puisque qu'elle a été retenue en Italie, où la télévision mobile
a été lancée commercialement au printemps 2006, en Allemagne
où elle a été expérimentée à l'occasion
de la Coupe du Monde de Football et en Finlande, où elle
sera prochainement lancée commercialement.
Par ailleurs, le 2 mars dernier, le président du CSA (Conseil
supérieur de l'audiovisuel) Dominique Baudis, a annoncé la mise
en place d'un réseau multivilles dans la bande UHF (ultra haute
fréquence, bande de radiofréquences comprise entre 300 MHz et
3 GHz, utilisée pour la diffusion de la TNT, baptisé "M7". Ce
réseau devra toutefois être complété en vue d'une couverture
nationale du territoire.
L'attribution
des fréquences de la télévision mobile
favorisera les éditeurs |
Or pour diffuser la télévision mobile en mode broadcast, sur
les fréquences de télévision, il s'agit aujourd'hui de libérer
de la place dans le spectre, par un réagencement des multiplexes
de la TNT. C'est l'un des objets du projet de loi relatif à
la modernisation de la diffusion audiovisuelle et à la télévision
du futur, présenté par le ministre de la Culture
et de la Communication aux parlementaires à la rentrée
2006 et qui devrait être examiné au Sénat
les 20, 21 et 22 novembre prochains.
Ce projet de loi a pour objectif de créer le cadre juridique
nécessaire à un basculement complet de l'analogique au numérique,
au plus tard le 30 novembre 2011, ainsi que de créer les conditions
d'introduction de la "Télévision Mobile Personnelle". L'attribution
des fréquences est confiée au CSA. Afin d'assurer une meilleure
couverture que celle mise en place pour la TNT, les candidats
devront apporter des garanties en matière de qualité de réception
technique des services, notamment à l'intérieur des bâtiments.
S'agissant de la délivrance des autorisations, le CSA est invité
à favoriser la reprise des services préalablement autorisés
par voie hertzienne terrestre en mode numérique, les chaînes
de la TNT.
"Ce projet, relativement conservateur, reste dans la logique
des éditeurs et non des distributeurs, a expliqué lors du colloque
Thibault Verbiest, avocat spécialisé TIC aux barreaux de Paris
et de Bruxelles. Toutefois, il ouvre la possibilité d'une évolution
en faveur des distributeurs commerciaux de la télévision mobile,
à savoir les opérateurs de télécommunication."
Les
opérateurs télécoms au coeur de l'écosystème
de la télévision mobile |
De fait, n'a pas manqué de rappeler Jean-Noël Tronc, directeur
général d'Orange, "la commercialisation de la télévision mobile
en mode broadcast passe par les opérateurs mobiles. Ces acteurs
sont au cur du futur écosystème de la télévision mobile, de
par leurs investissements dans le déploiement et l'extension
d'un réseau haut débit mobile Edge ou 3G, technologies qui constituent
un complément nécessaire au réseau broadcast, et par la mise
en place d'offres tarifaires basées sur l'illimité."
Le cadre technique et juridique de la télévision mobile par
broadcasting semble désormais en place en France. Reste à savoir
s'il existe un marché pour cette future offre. "Si le marché
de l'offre est en route, celui de la demande ne suit pas le
même chemin", a indiqué lors des assises Florence Le Borgne,
responsable du pôle média à l'IDATE.
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En
savoir plus |
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Selon une enquête réalisée par l'Institut de l'audiovisuel et
des télécommunications en Europe, les consommateurs français
manifestent peu d'enthousiasme à l'égard de la télévision sur
mobile : moins de 15 % se déclarent intéressés par
la possibilité de recevoir des chaînes de télévision sur leur
mobile et moins de 18 % des vidéos. Toutefois, ces proportions
augmentent fortement (respectivement 30 % pour la TV en
direct et 50 % pour de la vidéo à la demande) sur la tranche
des 15-18 ans, ce qui est positif selon Florence Le Borgne :
"Ce sont généralement les jeunes qui adoptent les nouveaux usages
des TIC en premier et participent à leur diffusion dans les
autres tranches d'âge." |
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