La filiale Internet de TF1 a
une approche singulière de
l'e-commerce. Fort de sa position leader en terme d'audience
parmi les médias généraliste en ligne
en France, TF1.fr
développe une stratégie de "centre commerciale"
virtuel, qui devrait à moyen terme prendre une part
de plus en plus importante. "Nous avons plutôt
vocation à présenter les commerçants
que les produits", résume Eric Mathez, directeur
e-commerce de TF1.fr.
Un
tirage au sort toutes les deux minutes
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Un principe
appliqué sur deux niveaux de vitrines : la plus orginale
sont les "shopping boxes" (ou Flash Shopping), des
petites fenêtres visibles dès la page d'accueil
de TF1.fr sur les colonnes de gauche ou de droite que l'on
peut retrouver de manière systématique dans
toutes les rubriques (bourse, sports, etc.). "L'objectif
avec ces shopping box est de donner un parfum aux internautes
sur l'ensemble du site", explique Eric Mathez. L'utilisateur
peut ensuite se retrouver sur l'espace shopping d'eTF1 ou
directement sur le site marchand. "Nous avons choisi
l'approche inverse de Yahoo qui tient à garder ses
utilisateurs dans son environnement", explique Eric Mathez.
Le site ne prend ainsi en aucun cas en charge la transaction
en ligne. eTF1 met à la disposition 750.000 "shopping
box" par mois [et non par an
comme précédemment indiqué]
à la disposition des
e-commerçants clients. "Nous procédons
à un tirage au sort toutes les deux minutes pour les
attribuer", indique
le responsable e-commerce. Une approche égalitaire
qui risque d'être bouleversée avec l'arrivée
de nouvelles technologies sur TF1.fr. Avec le passage sous
Vignette, ces "shopping box" seront de plus en plus
contextuelles en fonction de la page affichée. Au cours
du second semestre 2001, le portail devrait exploiter également
le logiciel Autonomy pour la personnalisation de l'offre en
fonction du profil de l'internaute.
L'autre partie concerne naturellement l'espace
shopping. Une première version avait été
ouverte en novembre 99 avec trois rubriques du type "Elle",
"Lui" et "Gastronomie". Elle s'est étoffée
depuis et comprend une dizaine de catégories (Plaisirs
Gourmands, Voyages, Maisons, Enfants, High Tech, etc.). Actuellement,
l'espace shopping comprend 35 partenaires mais le nombre peut
gonfler rapidement en cas de période de fête
comme Noël (80 clients). "Nous avons beaucoup de
clients en provenance de la VPC : Quelle, les Trois Suisses,
leGrand Livre du Mois, etc. ", constate Eric Mathez.
Se retrouvent également les poids lourds du secteur
e-commerce comme Fnac.com ou Digitall (vente de produits multimédias
du groupe Lagardère) qui cohabitent avec des "pure
player Internet" comme AlloResto.fr (restauration à
domicile) ou Decoralia.com (objets de décoration).
Il n'existe aucune clause d'exclusivité dans les secteurs
représentés. Une catégorie "finance-assurance"
devrait bientôt voir le jour.
La tendance est à la création de mini-centres
commerciaux thématiques. Plurielle, le site féminin
de eTF1, fait d'ailleurs l'objet d'une attention particulière.
"Nous
jouons franc jeu avec les marchands"
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Pour la facturation de ses prestations
(apparition dans les shopping box, visibilité sur la
page d'accueil de la galerie et un emplacement), eTF1 a opté
pour "un loyer pas de porte" de 1.950 euros HT par
mois. L'offre exclue une visibilité par le biais de
bannières publicitaires diffusées sur le portail.
Pour l'animation de leur emplacement, les
e-marchands disposent d'un outil de gestion de leurs promotions
mises en valeur sur le portail. "Nous jouons franc jeu
avec les e-marchands en leur indiquant que le trafic amené
se situe entre 1.000 et 3.000 clics par mois", indique
le responsable e-commerce. Aucune commission n'est prise sur
les ventes en ligne générées via TF1.fr.
"Notre force est de pouvoir accroître rapidement
la notoriété d'un site marchand compte tenu
de notre forte audience", explique Eric Mathez. En février
2001, l'espace shopping de TF1.fr a enregistré 650.000
pages vues [correction : et non en
visites comme précédemment indiqué],
chiffre
à comparer aux 45 millions
de pages vues de l'ensemble du portail (source
Cybermétrie).
Quant aux "shopping box", le taux de clics se situe
dans une fourchette allant de 0,15% à 0,35%. L'e-mailing
n'est utilisé pour le moment que pour des opérations
liées à des périodes de fêtes (Noël,
Saint-Valentin, etc). TF1.Fr fait notamment partie du programme
Yoptin de Consodata.
En 2000, eTF1 a réalisé un chiffre d'affaires
global de 26 millions de francs. La partie e-commerce représente
20% des revenus (soit un peu plus de cinq millions de francs).
Des résultats qui vont être de plus en plus scrutés,
compte tenu de la volonté d'eTF1 de diversifier ses
sources de revenus.
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