LE NET
Belgacom parie sur l'ADSL pour faire la différence
L'opérateur télécoms semi-public a une longueur d'avance sur ses concurrents en matière de haut débit et tente parallèlement de déployer ses activités de e-Business.   (Mercredi 18 décembre 2002)

Spécial Belgique
500.000 clients ADSL : la barre a été dépassée en ce mois de décembre par Belgacom, l'ex-opérateur historique RTT rebaptisé en 1992. Avec environ 60% du marché du haut débit, Belgacom laisse loin derrière tous les autres acteurs (les 300.000 comptes restants sont partagés entre ses concurrents opérateur télécoms ou câblo-opérateurs).

Acteur incontournable du monde des télécoms en Belgique (téléphonie fixe, téléphonie mobile et Internet), Belgacom est détenu à 50% + une action par l'Etat belge et à 50% - une action par ADSB Telecommunications, un consortium international regroupant SBC, Singapore Telecom,TDC et un groupe d'investisseurs financiers. Son chiffre d'affaires global s'est élevé à 1,917 milliard d'euros en 2001 (+22% par rapport à 2000) et la société affiche un bénéfice net de 367 millions d'euros.

Pour développer ses activités Internet, Belgacom SA s'appuyait jusqu'ici sur Belgacom Skynet, un service intégré au groupe Infosources, dont Belgacom détient 95,44%. Le site corporate de l'opérateur avance le chiffre de 634.000 clients Internet actifs. L'activité ISP représentait un CA de 57,1 millions d'euros en 2001.

En septembre, Belgacom a annoncé une restructuration : l'activité de fourniture d'accès Internet va intégrer la maison-mère mais la partie contenu reste séparée. Officiellement, elle reste "stratégique pour le Groupe Belgacom". Le portail Skynet.be constitue l'un des plus grands carrefours d'audience Internet dans le pays. L'opérateur exploite parallèlement des portails thématiques : le service communautaire Groopy.be ou le portail kidcity.belgacom.net, destiné aux enfants. Fidèle à sa stratégie haut débit, Belgacom poursuit son exploration sur d'autres supports comme le projet Netbox, un outil liant Internet et télévision. Une présentation de ce projet de convergence médias est disponible sur le portail BelgacomTV.net.

Le site
Belgacom.be

Coté e-business, Belgacom a mis en place son programme BeST (Belgacom e-Business Strategic Transformation). L'opérateur utilise son site Internet pour favoriser les transactions avec ses différents types de clientèles : ainsi, en 2001, les particuliers ont effectué plus de 50.000 commandes via belgacom.be. Sur son site, les clients peuvent consulter leur facture, envoyer des télégrammes, s'abonner à des magazines et télécharger des manuels d'utilisation et des listes de prix. Dans le BtoB, Belgacom affiche sa volonté de favoriser les transactions électroniques avec ses fournisseurs : actuellement, environ 50 % des achats effectués par l'opérateur auprès de ses fournisseurs sont réalisés en ligne. Pour le développement de ses activités en ligne interprofessionnelles, Belgacom avait lancé en 2000 3bTrade, une place de marché horizontale : il a reconnu en mai dernier que le positionnement initial n'était pas pertinent et va "réorienter" ce service.


Spécial Belgique

A l'international, Belgacom SA dispose de douze grandes branches. Belgacom est présent en France depuis 1998, où sa filiale hexagonale s'est d'abord intéressée au marché des télécoms entreprises. Très rapidement, elle a pris une position plus avantageuse en rachetant le groupe Infosources (ex-Infonie, l'un des pionniers français dans la fourniture d'accès Internet grand public en France). En janvier 2002, l'opérateur télécom belge a revendu ses actifs français à LDCom Networks. En échange, Belgacom obtient 10% du capital de l'opérateur alternatif.

Le marché de l'accès Internet en Belgique craque
la Belgique comprend entre 3,2 et 3,4 millions d'internautes (dont 800.000 connectés au haut débit). "D'ici deux ans, il ne serait pas étonnant que le nombre de FAI importants se réduise à deux ou trois." Tel est le constat de Vincent Muylle, fondateur de Freebel, le premier service d'accès Internet gratuit développé en Belgique, qui a revendu courant 2000 ses activités au groupe Tiscali. A côté du leader Belgacom Skynet (activité intégrée au sein de la maison-mère), les autres FAI se battent pour rester dans le peloton de tête. Après quatre acquisitions majeures en Belgique (dont Freebel, World Online Belgium et Yucom) dans la période 2000-2001, Tiscali Belgique dispose d'un vivier de clients qui lui permettrait de résister. Dans son rapport d'activité 2001, le FAI européen se positionne comme le numéro 2 dans la zone Benelux. En revanche, Wanadoo Belgique semble avoir abandonné la partie. La filiale belge du FAI français a récemment décidé de supprimer 56 emplois sur 70. Planet Internet, filiale de l'opérateur hollandais KPN, serait également en situation difficile. Pendant ce temps, d'autres ISP tentent de trouver une place comme Online.be (Cable & Wireless) ou Telenet.
 
 
[Philippe Guerrier, JDNet]
 
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