VoD : un marché de 500 millions d'euros en France en 2012

Si le dynamisme de la vidéo à la demande (VoD) en France se retrouve du côté de l'offre, la consommation réelle reste encore très limitée. Selon une étude de NPA Conseil en octobre 2006, seul 1 % des Français s'y était essayé (lire VoD : 1 % des Français s'est laissé séduire, du 02/10/06). Malgré tout, les acteurs du secteur s'attendent à une inévitable croissance de ce marché. Une étude du cabinet de conseil Oliver Wyman (basée en grande partie sur la reprise d'autres études) prévoit ainsi, dans un scénario optimiste, un marché français de 500 millions d'euros en 2012, soit 9 fois plus qu'en 2007.

Pour le secteur audiovisuel, la VoD pourrait être le relais de croissance attendu dans un contexte morose. La dépense moyenne des ménages en programmes audiovisuels aurait ainsi stagné entre 2004 et 2005, autour de 25 euros par mois. En particulier, les dépenses pour le cinéma, la vidéo (vente et location) et, dans une moindre mesure, la télévision payante n'auraient pas progressé. Les ventes de DVD baissent en valeur depuis 2004 et en volume depuis 2005 et les locations stagnent.

Se basant sur les chiffres du CNC de décembre 2006, l'étude rappelle le niveau actuel de consommation de VoD : les Français ont en moyenne téléchargé 2,5 titres sur trois mois, soit 10 en un an, et la transaction moyenne se situerait autour de 6 euros. En 2007, la dépense moyenne sera donc de 60 euros, soit 5 euros par mois.

Mais ce chiffre devrait augmenter significativement dans les prochaines années, sous certaines conditions. A partir d'une étude réalisée aux Etats-Unis, le cabinet Oliver Wyman a réalisé des projections pour le marché français. Le scénario optimiste prévoit une dépense moyenne mensuelle de 8,8 euros en 2012, pour 500 millions de chiffre d'affaires sur l'année. Pour cela, les auteurs soulignent le rôle de l'ergonomie des offres. "Les acteurs du marché doivent miser sur une meilleure ergonomie, en permettant une navigation directement sur l'écran de télévision", explique Jérôme Moitry, directeur associé.

En revanche, si les offres de VoD se contentent d'élargir leurs catalogues, sans améliorer l'ergonomie ni enrichir les fonctionnalités, l'étude prévoit sur un marché de 310 millions d'euros en 2012, et une dépense mensuelle moyenne de 5,5 euros. Pour profiter de cette croissance plus ou moins forte, les fournisseurs d'accès Internet auraient le plus à gagner, notamment pour augmenter l'Arpu et faire baisser le taux de désabonnement. D'où leur intérêt à voir s'aligner la fenêtre de diffusion pour la VoD (aujourd'hui de 33 semaines après la sortie en salle) sur les sorties DVD (24 semaines).