En France, on continue à voir de nombreuses valeurs Internet se payer très cher. Où se situe la limite avec une bulle ? "Il est certain qu'au vu des valorisations élevées de sociétés comme Meetic, Aufeminin ou SeLoger, on peut se demander si cela est réellement justifié, analyse Arnaud Riverain. Surtout si elles sont ramenées aux volumes d'affaires, qui restent relativement modestes. Est-ce tenable encore longtemps ? Je pense que pour ces acteurs, c'est le phénomène de la prime au leader qui est à l'œuvre. C'est une particularité en France."

 

Avec des PER supérieurs à 30 pour Meetic et Aufeminin, voire de 45 pour SeLoger, la prime au leader ne justifie pas tout. "Le marché a peut-être trop valorisé les deux ou trois années à venir, alors qu'il n'existe pas encore vraiment de recul sur ces modèles, dont l'activité est normalisée depuis deux à trois ans seulement. Il convient donc de rester prudent. Pour justifier les valorisations actuelles, il faudrait que le développement international de Aufeminin ou Meetic suivent les mêmes rails que leur développement en France."

 

Concernant les valeurs e-commerce, l'analyste de Arkeon Finance est plus catégorique. RueduCommerce et LDLC seraient purement et simplement survalorisées, au regard de leur métier : la distribution, qui ne peut se comparer avec des valeurs de croissance sur des secteurs comme l'e-marketing ou l'e-publicité. On observe d'ailleurs une chute des cours dans le e-commerce, parfois de manière brutale (Rueducommerce a perdu 50 % depuis un an). Une correction due au fait que les marchés tendent à considérer progressivement ces sociétés non plus comme des sociétés Internet, mais des distributeurs au sens classique. Avec comme perspective probable un rachat par un acteur de la grande distribution. Ce qui s'est passé avec Mistergooddeal, par exemple, qui lui n'était pas entré en Bourse.

 

D'autres valeurs apparaissent comme survalorisées, pour une autre raison. Spéculative, cette fois. Il en va ainsi de Medcost, qui se paie 35 fois ses bénéfices attendus, alors que la société a réalisé un chiffre d'affaires de 8,6 millions d'euros en 2006, pour une marge de 0,8 %. Une valorisation aberrante, pour Arnaud Riverain.

 

Les valeurs du web marketing, moins mises en avant, ne sont pour l'instant pas tombées dans ces travers. Ces valeurs se paient en moyenne 20 fois, ce qui correspond peu ou prou à la moyenne des mid caps. Come and Stay, Rentabiliweb, CRM Company sont dans ce cas de figure. "Le web marketing est un secteur sur lequel il y a encore des opportunités intéressantes, car il reste des marges de progression", conclut Arnaud Riverain.

 


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