Autant éclaircir tout de suite le sujet : la bulle n'est pas de retour. Tout d'abord car on n'observe plus massivement d'introductions en Bourse de sociétés non rentables. Ensuite, parce que le nombre d'IPO est en cohérence avec le poids économique actuel du Web, qui se retrouve logiquement sur le marché bours*ier. Ainsi, si le nombre de valeurs Internet cotées a été multiplié par près de trois en l'espace d'un an et demi, il ne faut pas y voir de signe négatif, selon Arnaud Riverain, responsable de la recherche Actions chez Arkeon Finance. L'accélération du nombre d'IPO est également liée à la création du marché Alternext, en 2005. Ainsi, on n'observe pas de signe d'emballement à ce niveau.

 

"Oui, mais..." Et la bulle 2.0 ? Pas à la Bourse de Paris, en tout cas ! "Le schéma communautaire a bel et bien acquis ses lettres de noblesse en 2006. Tous les médias utilisent désormais les technologies Web 2.0, quelles que soient les thématiques sectorielles, explique Arnaud Riverain. Ces services sont là pour attirer le chaland et fidéliser des communautés ainsi créées. Mais ils ne sont pas monétisés en tant que tels. C'est pourquoi je doute que l'on assiste à des IPO de pure players 2.0 en nombre." De fait, aucun acteur issu de cette mouvance ne s'est encore introduit en Bourse en France. Ni sur le Nasdaq, d'ailleurs. Malgré leurs succès d'audience, leur business model n'est pas assez solide. Ce qui n'aurait pas gêné les investisseurs en 1999, mais est un sérieux talon d'Achille aujourd'hui.

 

Si bulle 2.0 il y a, elle se situe au niveau des rachats d'acteurs du secteur (rachat de YouTube par Google pour 1,65 milliard de dollars en 2006, de MySpace par News Corp pour 580 millions de dollars en 2005), et du capital-risque, aux Etats-Unis. Mais pas sur les marchés. L'analyste d'Arkeon Finance tempère, cependant. "ll n'y a pas de phénomène d'emballement global. Ce qui devait être racheté a été racheté. Par ailleurs, il faut voir qui achète ce type de sociétés. La plupart du temps, ce sont des acteurs auxquels cela aurait coûté trop cher de développer ces technologies en interne." S'agissant d'investissements avant tout technologiques, ce sont des actifs valorisables. De plus, l'action Google se paye aujourd'hui 33 fois ses bénéfices attendus en 2007, ce qui n'est pas énorme au regard du prix de certaines valeurs françaises.



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