Adthink Media s'introduit en bourse après avoir trouvé son modèle

Après des débuts laborieux, la start-up s'introduit en bourse et leve 7,4 millions d'euros. Adthink Media revendique la 4ème place des réseaux publicitaires français.

Envoyer

Imprimer

Peu de monde aurait parié sur le succès de cette start-up de la banlieue lyonnaise. Créer une régie publicitaire en 2001 au moment de l'éclatement de la bulle et de l'érosion du marché publicitaire, n'était déjà pas un business des plus porteur. Et baser son modèle économique sur la publicité vidéo à l'époque où les connexions atteignaient 56kbit/s compliquait d'autant plus l'exercice. Pourtant, 6 ans après, la société vient de s'introduire en bourse sur Alternext et se voit valorisée 20 millions d'euros.

A l'origine, les deux fondateurs basent leurs espoirs sur une plate-forme publicitaire baptisée Advert Stream, du nom de la société. Une plate-forme permettant d'insérer des spots publicitaires au début de spots vidéo. Mais le marché n'est pas mûr, d'autant que le haut débit peine à se développer. "C'était un marché limité aux sites audiovisuels classiques, autant dire qu'il était limité", se remémore Sylvain Morel, président de la société. Si bien qu'en 2004 la société plafonne à 250.000 euros de chiffre d'affaires. Les dirigeants sont encore loin d'imaginer qu'ils introduiraient leur société en bourse.

"Pendant trois ans, nous avons travaillé à deux sans nous payer, résume-t-il. Il nous a fallu du temps pour trouver les ingrédients du succès." A partir de cette époque, la société décide de développer son activité aux services de monétisation d'audience et à l'édition. "En 2005, nos clients ont commencé à nous demander de faire du search engine marketing, explique Sylvain Morel. Nous avons donc commencé à en faire. C'était d'autant plus stratégique pour nous qu'il s'agissait d'une étape avant de développer notre pôle d'édition de site, et d'apprendre à générer du profit sur un site."

Edition, promotion, monétisation

La société se lance alors dans le référencement naturel et payant. Puis, mi 2006, acquiert Numerik Art, qui édite un service de rencontres payant qui totalise aujourd'hui 2 millions d'inscrits. Son principe repose sur une plate-forme d'affiliation qui permet à un webmaster de créer son propre service de rencontre en marque blanche. Connecté à une base de données d'utilisateurs commune, il s'occupe de la promotion de son service, et touche 60 % des revenus qu'il génère. Puis vient le tour de Chercher.org, un annuaire thématique d'informations pratiques. La société crée enfin un site de jeux audiotels, ludokado.com.

La stratégie est payante. En 2005, l'entreprise réalise 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires et 4,7 millions en 2006, pour un résultat net de 875.000 euros. "C'est ce qui fait notre réussite depuis deux ans, affirme le président. Nous savons éditer, donner de la visibilité et monétiser un site." Si le pôle édition pèse plus lourd que les autres suite à l'acquisition de Numerik Art, les trois divisions du groupe connaissent une croissance organique identique. Car dans le même temps, l'activité régie de la société se développe sur fonds de croissance du marché publicitaire. "Nous gérons plus de 6.000 sites sur notre propre plate-forme, contre la moitié seulement l'été dernier", affirme Sylvain Morel.

Après ces deux dernières années réussies, pour accompagner sa mutation, Advert Stream a changé de nom en janvier dernier pour se baptiser Adthink Media, et a décidé de s'introduire en bourse. Après avoir réalisé un placement privé d'un montant de 7,4 millions d'euros, son action a gagné 20 % lors de son premier jour de cotation, lundi 23 avril. "Nous avons décidé cette introduction dans le but de nous faire mieux connaître. Le tampon coté en bourse rassure les grands éditeurs et les banquiers", explique Sylvain Morel. Prochaine étape pour la start-up, continuer sa croissance externe dans ses trois métiers et conserver une croissance à 3 chiffres en 2007.

Frantz GRENIER, JDN

Sommaire Publicité