Interview
 
29/05/2007

"Nos efforts se concentrent sur la communication interactive"

Le CEO du groupe Aegis Media, Meinardo de Nardis, revient sur la stratégie du réseau Isobar, les perspectives de développement du groupe, et commente les récentes acquisitions dans le secteur de la publicité interactive.
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Mainardo de Nardis
 
 
  • CEO, Aegis Media Worldwide
 

JDN. Comment réagissez-vous aux récentes acquisitions qui ont eu lieu dans le secteur de la publicité sur Internet (lire l'article du JDN du 25/05/07 Rachats en série et rumeurs sur Internet) ?

Mainardo de Nardis. Ma réaction immédiate est très positive. Ces mouvements impliquent clairement qu'un changement est en train de se produire. Quand Aegis a créé dès 2003 son réseau de marketing interactif, qui allait devenir Isobar, c'était justement parce que nous étions convaincus que des changements profonds allaient s'opérer sur le marché. Ce qui se passe aujourd'hui prouve que nous avons bien fait de réaliser de gros investissements, et de le faire très tôt. C'était le bon moment.

 

Est-ce que Aegis Media pourrait être intéressé par le rachat de ValueClick, une des dernières grosses sociétés indépendantes du secteur ?

Je ne peux pas vous donner de réponse précise là-dessus. Ce que je peux vous dire, c'est que nous allons continuer à développer Isobar selon les trois axes stratégiques appliqués jusqu'à présent : d'une part, augmenter les revenus en signant de nouveaux clients et en proposant de nouveaux services, c'est-à-dire par croissance organique ; d'autre part, étendre notre présence à l'international ; enfin, poursuivre notre logique de croissance externe. Concernant la croissance de notre portefeuille à l'international, elle aura notamment lieu dans le domaine du search marketing. L'agence de SEM iProspect, que nous avons rachetée fin 2004, disposera d'une vingtaine de bureaux dans le monde à la fin de l'année. Pour ce qui est de la croissance externe, il ne fait aucun doute que nous procéderons à des acquisitions dans les prochains mois. Les deux derniers rachats menés par Aegis Media en 2007 sont l'agence de communication interactive sud-africaine Trigger Communications Consulting, et la plus grosse agence interactive brésilienne, AgenciaClick.

 

En France, le réseau interactif Isobar s'est repositionné en février pour devenir une agence de communication intégrée. Est-ce la stratégie internationale d'Isobar ?

Tout à fait, Isobar adopte la même stratégie partout dans le monde. Nous avons deux priorités qui peuvent paraître antinomiques, mais que nous poursuivons de front : rester spécialisés, car c'est seulement de cette façon que l'on peut optimiser la qualité ; et en même temps se positionner comme une agence intégrée, car il faut proposer aux clients des services parfaitement coordonnés dans tous les domaines. C'est pour nous la seule stratégie valable, même si elle est complexe à mettre en œuvre. A ce titre, la France est un très bon modèle car ici les agences sont très spécialisées. Ce que Isobar a mis en place pour le lancement de la Nouvelle Twingo est un parfait exemple de ce que nous sommes capables de faire.

 

De quelles compétences a besoin Aegis pour soutenir sa croissance et rester compétitif dans son nouvel environnement concurrentiel ?

"Isobar est le plus gros réseau interactif en nombre d'employés"

Nous avons beaucoup de chance, car grâce à la qualité de la réflexion stratégique de ses dirigeants, Isobar est aujourd'hui le plus gros réseau interactif en nombre d'employés, selon le dernier classement Recma, et ce sur un marché en très forte croissance. Isobar, qui contribue à hauteur de 20 % aux revenus d'Aegis Media, emploie 2.500 personnes dans le monde, et nous voulons atteindre un effectif de 3.000 collaborateurs fin 2007. De quoi aurons-nous besoin à l'avenir ? A coup sûr, d'une vision stratégique à long terme. Dans notre métier, c'est la passion qui nous pousse à nous lever tous les matins. Sinon, ça ne sert à rien de continuer. Nous avons aussi besoin de talents, des gens solides et seniors. Dans tous les cas, il est certain que l'interactif va concentrer la majorité de nos efforts. Pas parce que nous sommes faibles dans ce domaine, mais parce que dans le cas contraire nous ne pourrons pas atteindre nos objectifs.

 

Quels sont vos objectifs pour le reste de l'année 2007 ?

Comme je l'ai dit, poursuivre notre stratégie de croissance et de spécialisation. Nous souhaitons également innover dans la mesure et le mediaplanning sur Internet, et développer de nouveaux services dans le domaine des loisirs et du sport, où nous sommes très bons en France, mais pas encore en Asie, par exemple. De manière générale, nous réfléchissons beaucoup à des développements en Chine. Un autre secteur sur lequel nous souhaitons nous renforcer est la communication extérieure. Je ne parle pas de l'affichage, mais du street marketing, et de toutes les formes de communication événementielle qui peuvent renforcer la relation avec le consommateur. S'il existait un moyen de mesurer ce marché au niveau mondial, nous posséderions probablement 2 ou 3 % de parts de marché.

 

A quelles révolutions peut-on s'attendre dans les médias offline ?

Tout d'abord, dans trois ou quatre ans, plus personne ne fera la distinction entre les agences interactives, les agences CRM, etc., et les autres. L'Internet sera tellement installé qu'il sera naturel que tout le monde l'utilise dans sa communication. De même, je ne suis pas certain que la distinction entre médias traditionnels et médias interactifs sera encore pertinente. Quelle différence y aura-t-il, si tout est interactif ? Nous, les professionnels, ferons la distinction mais le consommateur ne verra plus la différence. Enfin, on ne peut plus séparer la création de la technologie. Tout est d'ores et déjà imbriqué. Cela va donner naissance à une nouvelle race d'agences.

 

 
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Et sur le secteur de la publicité en ligne, comment voyez-vous évoluer le marché ?

Nous nous dirigeons vers un marché sur lequel les frontières entre les entreprises ne seront plus aussi claires que par le passé. Prenons Google et Microsoft, par exemple. Parfois, ils sont concurrents, parfois ils sont partenaires. On voit des agences de publicité traditionnelles mener des campagnes intégrées, des agences interactives faire du offline… Tout le monde expérimente de nouveaux modèles. La définition de ce que chacun possède ou ne possède pas n'est plus si évidente.

 

Son parcours

Mainardo de Nardis est CEO d'Aegis Media Worldwide depuis octobre 2005.

Mainardo de Nardis, 45 ans, a réalisé toute sa carrière dans la publicité. Il a débuté en 1980 en Italie chez McCann Erickson, avant d'être embauché chez Young and Rubicam, et de co-fonder Albert Cremona, une agence de publicité.

En 1987, il deviant associé de MediaNetwork.

En 1993, MediaNetwork fusionne avec CIA, ce qui le conduit à prendre le poste de CEO EMEA de la nouvelle entité, basée au Royaume-Uni.

En 1997, Mainardo de Nardis rejoint le conseil d'administration de Tempus Group, la maison-mère de CIA-MediaNetwork, avant de devenir l'année suivante CEO de CIA Worldwide.

En janvier 2002, Tempus est racheté par WPP, et il est nommé CEO de Mediaedge:cia Worldwide.


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