INTERVIEW
 
23/10/2008

Petra Friedmann (Opodo)
Petra Friedmann (Opodo) : "Nous n'excluons pas de procéder à une acquisition"

La directrice France d'Opodo analyse les conséquences de la crise sur le secteur de la distribution de voyages. La baisse des marges et du pouvoir d'achat va selon elle créer des difficultés.
  Envoyer Imprimer  

 
Petra Friedmann
 
 
it friedmann
  • Directrice France d'Opodo
 

Comment se porte le tourisme en ligne face à la situation financière et économique actuelle ?

Les vacances de la Toussaint ont confirmé les changements d'habitudes de consommation que l'on observe depuis 5 ans. Tout le monde a les yeux braqués sur la crise actuelle. Mais cela fait 5 ans que le pourcentage de français partant en vacances est en baisse à cause de la pression sur le pouvoir d'achat. Et la crise ne fait qu'accélérer cette tendance. Les français cherchent à optimiser leurs budgets. Pour cela, ils privilégient les vols moyens courriers aux vols longs courriers ; ils raccourcissent la durée de leurs séjours ; et cherchent à composer eux même leurs propres packages. Ce qui explique le succès des packages dynamiques où les clients peuvent arbitrer leurs dépenses en sélectionnant une destination lointaine avec un hôtel d'entrée de gamme pour compenser. Ce que ne permettaient pas les packages classiques préparés à l'avance.

 

Comment voyez-vous le marché évoluer ?

C'est difficile à dire sans boule de cristal. Mais la crise va peser sur les départs. Les entreprises commencent à baisser leurs budgets de déplacement et cela va créer un manque chez les compagnies aériennes et l'hôtellerie. Cet effet sera peut-être bénéfique pour les particuliers car ils deviendront plus importants à leurs yeux pour assurer un bon taux de remplissage. Au minimum, je pense que les prix n'augmenteront pas. Ils auront même peut-être tendance à baisser du fait d'une plus grande compétition entre les acteurs de ces marchés. On commence d'ailleurs à voir de plus en plus de promotions. En outre, la vente en ligne est moins chère que la distribution physique. Une crise économique ferait accélérer la migration de la clientèle sur Internet. Enfin, du fait de la concurrence, les distributeurs aussi seront amenés à faire des efforts. Chez Opodo, nous avons déjà baissé nos frais de service. Nous accordons aussi depuis peu des possibilités de paiement jusqu'à 10 fois sans frais. Et en ces temps difficiles, nous proposons une assurance en cas de défaillance des compagnies aériennes.

 

Qui dit baisse des frais dit baisse des marges. Quel sera le contrecoup sur le marché de la distribution qui est déjà hyper concurrentiel ?

Toutes les entreprises qui connaissent des fragilités financières vont être en difficulté. La question est d'autant plus forte en ce moment que la période est délicate pour des raisons saisonnières. Le creux de notre activité entre septembre et novembre nécessite de la trésorerie pour passer le cap. Et la crise renforce ces difficultés. Plusieurs distributeurs ont déjà mis la clé sous la porte. Les entreprises qui passeront ce cap difficile sont celles qui maintiennent des frais de structure légers, avec des processus les mieux rationnalisés et automatisés. Ce genre de circonstance conduit souvent à une consolidation des acteurs du secteur. Dans cette optique, nous n'excluons pas de procéder à une acquisition si une opportunité intéressante se présente. Mais ce n'est pas à l'ordre du jour.


Sommaire Tourisme Envoyer Imprimer Haut de page

Sondage

Etes-vous impatient de faire vos courses dans des magasins Amazon ?

Tous les sondages