JDN.
Onze mois après votre rachat par Business Interactif, où en est
iBase ? Comment ont évolué vos activités en 2006 ?
Raphaël Aflalo. Notre positionnement a beaucoup évolué
au cours de cette année. Nous avons surtout renforcé notre pôle
location de fichiers d'adresses e-mails pour le rendre plus riche et plus exhaustif.
Aujourd'hui nous recensons, grâce à une veille active, environ 343
fichiers pour un total cumulé de 55 millions d'adresses e-mails, contre
250 fichiers et 37 millions d'adresses il y a un an. Ce qui nous permet, grâce
à une diversité de cibles et de données collectées,
de segmenter et de toucher une population donnée de manière chirurgicale.
Notre base d'adresses e-mails en propre n'a, en revanche, pas évolué.
Nous avons toujours 800.000 adresses. Qu'entendez-vous
par "exhaustif" ? Quels types de sites font appel à vous pour
commercialiser leurs fichiers ? Nous avons presque tous les
profils. Au total, nous référençons onze catégories
de sites qui vont de la mégabase de données aux sites marchands,
en passant par les sites féminins, ceux sur le sport, les sites médias,
les comparateurs, les sites boursiers, ceux consacrés à l'automobile
ou aux jeux, les sites étudiants ou encore les sites de rencontre. En vérité,
beaucoup de sites, en particulier marchands, essayent aujourd'hui de monétiser
leur fichier d'adresses e-mails. Résultat, les catalogues sont de plus
en plus impressionnants, ce qui nous permet de répondre à des demandes
sans cesse plus précises. Toutefois, ce phénomène implique
que nous puissions organiser et rationaliser ce volume.
Qu'est-ce que cela signifie pour
vous ? Cela implique, en premier lieu, de renforcer notre
activité de conseil, et parallèlement, de développer de nouveaux
outils de mail planning. Ceux-ci nous permettront, en fonction de la cible visée,
du taux de couverture attendu et du budget disponible, de déterminer sur
l'ensemble des bases qui sont à notre disposition la combinaison idéale
de fichiers. En ce qui nous concerne, nous sommes convaincus que la course au
volume, aujourd'hui à l'oeuvre sur le marché de l'e-mailing, doit
s'accompagner d'un renforcement du conseil. Ce qui implique de pouvoir bénéficier
d'une courbe d'expérience sur les rendements des fichiers et donc d'un
historique, mais aussi de moyens pour actualiser sans cesse les bases afin de
pouvoir proposer des fichiers au fil de l'eau aux annonceurs, sur des campagnes
ponctuelles. Ces nouveaux outils sont-ils
d'ores et déjà opérationnels ? En partie,
oui. Nous disposons d'une équipe chargée d'analyser les performances
des différents fichiers et de garder un historique de ces différentes
campagnes. Par ailleurs, nous avons également un laboratoire de recherche
dédié au développement. Il est rattaché à Business
Interactif, mais il travaille en synergie avec nos équipes commerciales
et techniques. Quant à notre outil de mail planning, il est déjà
en cours de développement. L'idée est de pouvoir, le plus rapidement
possible, répondre à n'importe quelle problématique. Car
aujourd'hui, le marché de l'e-mailing a vraiment décollé.
| | Seule
la grande distribution reste frileuse sur l'e-mail." |
| Il a décollé
pour tous les secteurs ou certains d'entre eux sont encore absents ?
En 2006, beaucoup de secteurs se sont lancés dans l'e-mailing. C'est le
cas notamment du luxe. Dior, Vuitton ou encore Descamps ont commencé à
vendre en ligne. Autant d'acteurs pour lesquels nous avons créé
des bases de données que nous gérons au fil de l'eau. Le secteur
des ventes privées, qui a explosé l'an dernier, a pour sa part réalisé
beaucoup d'opérations de recrutement, notamment à l'international.
Le secteur de l'automobile, lui, a accru ses efforts en développant notamment
le vidéo mail et les opérations sur mobile. Même chose pour
la VPC, qui s'est lancée dans d'importantes opérations de collecte
de données et d'enrichissement de ses bases d'adresses postales par des
adresses e-mails. Seule la grande distribution reste frileuse. Mais avec la libéralisation
de la publicité à la télévision, son attitude pourrait
changer. Les acteurs de la grande distribution pourraient notamment intégrer
leur spot dans un e-mail pour jouer, parallèlement à leur communication
sur catalogue, sur l'interactivité. Vous
évoquez le vidéo mail. Cette technique s'est-elle beaucoup développée
? Quels sont ses résultats ? Oui, cette technique commence
à trouver son marché. En 2006, nous avons opéré une
cinquantaine de films. Soit pour des entreprises qui ne pouvaient pas diffuser
leur spot à la télévision, soit pour des sociétés
qui ont été séduites par l'interactivité de cette
technique. Quant aux résultats, ils sont prometteurs. La réactivité,
c'est à dire le taux de clic sur l'offre, est deux à trois fois
plus importante que pour un e-mail classique. Et
qu'en est-il du marketing sur mobile ? Nous faisons partie
des sociétés qui croient beaucoup au marketing sur mobile, notamment
pour envoyer des vidéos ou encore des coupons, même s'il est vrai
que ce dernier format est davantage de la prospective. Le marketing sur mobile
peut répondre à de nombreuses problématiques de groupe. Il
peut aussi bien servir à créer du trafic en magasin qu'à
faire de la fidélisation. Aujourd'hui, nous disposons d'une base de 9 millions
de numéros de téléphones portables.
| |
Notre base compte 9 millions de numéros de téléphone mobile." |
| Que vous a apporté
la fusion avec Business Interactif ? Business Interactif est
une référence en matière de marketing interactif. Il dispose
d'un très large portefeuille clients pour lequel nous avons été
amenés à travailler. Par ailleurs, nous profitons du support des
différents services de la société pour compléter notre
éventail de prestations. C'est le cas notamment en matière de création
de bases de données. Ce qui nous permet de gérer de manière
globale un projet et d'assurer aussi bien les aspects techniques que créatifs.
Un des objectifs de cette fusion était
de renforcer le positionnement du groupe et d'iBase à l'international.
Qu'en est-il exactement, onze mois plus tard ? Nous avons progressé
sur cette voie. En 2005, nous n'avions que quelques campagnes internationales.
En 2006, le rythme s'est intensifié avec des budgets comme Lancôme,
Pierre et Vacances immobilier, la Sofres, ou encore Ventes privées. Jusqu'à
présent, nous avons profité des synergies avec Business Interactif
pour avancer dans ce domaine. Et depuis 2007, nous avons créé un
service international de trois personnes chargées de développer
le sourcing dans différents pays. Outre le développement à l'international
et la finalisation d'un outil de mail planning, avez-vous d'autres projets ?
Nous allons lancer, au cours du premier trimestre 2007, un site portail dédié
au couponing. |