INTERVIEW 
 
Raphaël Aflalo
Directeur général et Co-fondateur
iBase
Raphaël Aflalo
"La course au volume dans l'e-mailing implique un renforcement du conseil"
Il y a presque un an, iBase était rachetée par Business Interactif. Le directeur général de la société d'e-mailing revient sur l'évolution de ses activités ainsi que sur les transformations du marché.
(16/02/2007)
 
JDN. Onze mois après votre rachat par Business Interactif, où en est iBase ? Comment ont évolué vos activités en 2006 ?
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Raphaël Aflalo. Notre positionnement a beaucoup évolué au cours de cette année. Nous avons surtout renforcé notre pôle location de fichiers d'adresses e-mails pour le rendre plus riche et plus exhaustif. Aujourd'hui nous recensons, grâce à une veille active, environ 343 fichiers pour un total cumulé de 55 millions d'adresses e-mails, contre 250 fichiers et 37 millions d'adresses il y a un an. Ce qui nous permet, grâce à une diversité de cibles et de données collectées, de segmenter et de toucher une population donnée de manière chirurgicale. Notre base d'adresses e-mails en propre n'a, en revanche, pas évolué. Nous avons toujours 800.000 adresses.

Qu'entendez-vous par "exhaustif" ? Quels types de sites font appel à vous pour commercialiser leurs fichiers ?
Nous avons presque tous les profils. Au total, nous référençons onze catégories de sites qui vont de la mégabase de données aux sites marchands, en passant par les sites féminins, ceux sur le sport, les sites médias, les comparateurs, les sites boursiers, ceux consacrés à l'automobile ou aux jeux, les sites étudiants ou encore les sites de rencontre. En vérité, beaucoup de sites, en particulier marchands, essayent aujourd'hui de monétiser leur fichier d'adresses e-mails. Résultat, les catalogues sont de plus en plus impressionnants, ce qui nous permet de répondre à des demandes sans cesse plus précises. Toutefois, ce phénomène implique que nous puissions organiser et rationaliser ce volume.

Qu'est-ce que cela signifie pour vous ?
Cela implique, en premier lieu, de renforcer notre activité de conseil, et parallèlement, de développer de nouveaux outils de mail planning. Ceux-ci nous permettront, en fonction de la cible visée, du taux de couverture attendu et du budget disponible, de déterminer sur l'ensemble des bases qui sont à notre disposition la combinaison idéale de fichiers. En ce qui nous concerne, nous sommes convaincus que la course au volume, aujourd'hui à l'oeuvre sur le marché de l'e-mailing, doit s'accompagner d'un renforcement du conseil. Ce qui implique de pouvoir bénéficier d'une courbe d'expérience sur les rendements des fichiers et donc d'un historique, mais aussi de moyens pour actualiser sans cesse les bases afin de pouvoir proposer des fichiers au fil de l'eau aux annonceurs, sur des campagnes ponctuelles.

Ces nouveaux outils sont-ils d'ores et déjà opérationnels ?
En partie, oui. Nous disposons d'une équipe chargée d'analyser les performances des différents fichiers et de garder un historique de ces différentes campagnes. Par ailleurs, nous avons également un laboratoire de recherche dédié au développement. Il est rattaché à Business Interactif, mais il travaille en synergie avec nos équipes commerciales et techniques. Quant à notre outil de mail planning, il est déjà en cours de développement. L'idée est de pouvoir, le plus rapidement possible, répondre à n'importe quelle problématique. Car aujourd'hui, le marché de l'e-mailing a vraiment décollé.

Seule la grande distribution reste frileuse sur l'e-mail."
Il a décollé pour tous les secteurs ou certains d'entre eux sont encore absents ?
En 2006, beaucoup de secteurs se sont lancés dans l'e-mailing. C'est le cas notamment du luxe. Dior, Vuitton ou encore Descamps ont commencé à vendre en ligne. Autant d'acteurs pour lesquels nous avons créé des bases de données que nous gérons au fil de l'eau. Le secteur des ventes privées, qui a explosé l'an dernier, a pour sa part réalisé beaucoup d'opérations de recrutement, notamment à l'international. Le secteur de l'automobile, lui, a accru ses efforts en développant notamment le vidéo mail et les opérations sur mobile. Même chose pour la VPC, qui s'est lancée dans d'importantes opérations de collecte de données et d'enrichissement de ses bases d'adresses postales par des adresses e-mails. Seule la grande distribution reste frileuse. Mais avec la libéralisation de la publicité à la télévision, son attitude pourrait changer. Les acteurs de la grande distribution pourraient notamment intégrer leur spot dans un e-mail pour jouer, parallèlement à leur communication sur catalogue, sur l'interactivité.

Vous évoquez le vidéo mail. Cette technique s'est-elle beaucoup développée ? Quels sont ses résultats ?
Oui, cette technique commence à trouver son marché. En 2006, nous avons opéré une cinquantaine de films. Soit pour des entreprises qui ne pouvaient pas diffuser leur spot à la télévision, soit pour des sociétés qui ont été séduites par l'interactivité de cette technique. Quant aux résultats, ils sont prometteurs. La réactivité, c'est à dire le taux de clic sur l'offre, est deux à trois fois plus importante que pour un e-mail classique.

Et qu'en est-il du marketing sur mobile ?
Nous faisons partie des sociétés qui croient beaucoup au marketing sur mobile, notamment pour envoyer des vidéos ou encore des coupons, même s'il est vrai que ce dernier format est davantage de la prospective. Le marketing sur mobile peut répondre à de nombreuses problématiques de groupe. Il peut aussi bien servir à créer du trafic en magasin qu'à faire de la fidélisation. Aujourd'hui, nous disposons d'une base de 9 millions de numéros de téléphones portables.

Notre base compte 9 millions de numéros de téléphone mobile."

Que vous a apporté la fusion avec Business Interactif ?
Business Interactif est une référence en matière de marketing interactif. Il dispose d'un très large portefeuille clients pour lequel nous avons été amenés à travailler. Par ailleurs, nous profitons du support des différents services de la société pour compléter notre éventail de prestations. C'est le cas notamment en matière de création de bases de données. Ce qui nous permet de gérer de manière globale un projet et d'assurer aussi bien les aspects techniques que créatifs.

Un des objectifs de cette fusion était de renforcer le positionnement du groupe et d'iBase à l'international. Qu'en est-il exactement, onze mois plus tard ?
Nous avons progressé sur cette voie. En 2005, nous n'avions que quelques campagnes internationales. En 2006, le rythme s'est intensifié avec des budgets comme Lancôme, Pierre et Vacances immobilier, la Sofres, ou encore Ventes privées. Jusqu'à présent, nous avons profité des synergies avec Business Interactif pour avancer dans ce domaine. Et depuis 2007, nous avons créé un service international de trois personnes chargées de développer le sourcing dans différents pays.

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Outre le développement à l'international et la finalisation d'un outil de mail planning, avez-vous d'autres projets ?
Nous allons lancer, au cours du premier trimestre 2007, un site portail dédié au couponing.
 
 
Propos recueillis par Rédaction JDN & JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Raphaël Aflalo, 35 ans, est directeur général et co-fondateur de iBase.

1992-1999 : directeur commercial, puis directeur adjoint d'un tour opérateur de séjours de sports d'hiver.

Janvier 1999-2007 : Co-fondateur d'iBase.

  
 
 
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