JDNet.
Comment êtes-vous venu au métier de la traduction?
James Anderson.
Je suis arrivé en France
il y a sept ans et j'ai commencé à travailler
comme professeur d'anglais. On a alors commencé à
me proposer de faire quelques traductions pour des entreprises.
Puis, le nombre de ces travaux parallèles est devenu
de plus en plus important à tel point que j'ai fini
par engager une secrétaire pour m'aider. Il y a deux
ans, j'ai créé une première société
baptisée Anderson Communication. Cette société
faisait à la fois de la traduction et de la formation
aux langues étrangères. Il y a un an, j'ai décidé
de scinder les deux activités et j'ai donc créé
Medialocate pour l'activité la plus importante, la
traduction, que j'appelle plutôt localisation.
C'est-à-dire
?
Notre métier,
plus que la simple traduction, consiste à adapter des
produits, des notices de jeux vidéos ou des documentations
pour les entreprises dans chaque pays et chaque culture. Nous
ne faisons pas que de l'écrit, nous avons un studio
d'enregistrement qui nous permet de faire de la voix-off,
nous travaillons aussi quelque fois sur des doublages, de
la vidéo ou du sous-titrage.
Quelle
est la place d'Internet dans ce métier ?
Quand j'ai
commencé dans le secteur de la traduction, j'ai vraiment
eu le sentiment de travailler dans une industrie à
l'ancienne, très peu modernisée, pour laquelle
les possibilités d'amélioration étaient
très nombreuses. C'est la raison pour laquelle nous
avons conçu pour Medialocate une plate-forme en ligne
permettant de recevoir et de livrer les documents des clients,
de gérer leurs bases documentaire et de gérer
leur compte Medialocate.
Combien
de personnes employez-vous ?
Medialocate
emploi 5 personnes à plein temps pour le siège
de Bordeaux et 20 personnes pour notre implantation américaine
de Monterey en Californie où se trouve notre département
recherche et développement. Nous sommes également
présents à Londres où nous allons créer
prochainement une structure commerciale. Pour les traductions
proprement dites nous disposons d'un vivier de plusieurs milliers
de traducteurs spécialisés dans le monde entier
qui vont du chirurgien chinois bilingue à l'informaticien
russe traducteur en passant par le traducteur bilingue plus
généraliste.
Quels-sont
vos principaux clients ?
Nous travaillons
beaucoup pour des grands-comptes américains au premier
rang desquels figurent Apple, IBM, Phone.com, Husky ou Seagate.
Nous réalisons 95% de notre chiffre d'affaires sur
le marché américain et seulement 5% sur le marché
français où nous travaillons plutôt avec
des PME. L'explication est relativement simple : quand une
société américaine souhaite exporter
en Europe, il lui faut traduire ses documents en 4 ou 5 langues
alors que pour une entreprise européenne qui souhaite
pénétrer le marché américain l'anglais
lui suffit.
Comment
avez-vous financé le développement de Medialocate
?
Deux business-angels
ont investi 700 000 dollars dans l'entreprise, mais la
société est déjà quasiment rentable.
Nous réalisons 150 à 200 000 euros de chiffre
d'affaires par mois. L'objectif est de réaliser 4 millions
d'euros dans un an.
Votre implantion
à Bordeaux n'est-elle pas un handicap pour une activité,
par nature, internationale ?
Non. D'abord
j'aime beaucoup cette ville où j'ai choisi de vivre
et justement l'utilisation de notre plate-forme Internet nous
permet de tout gérer à distance sans difficultés.
Je passe quand même une journée par semaine à
Londres, une autre à Paris et près d'une semaine
par mois aux Etats-unis.
|