INTERVIEW
 
Président-Fondateur
Infonet
Alain Belvèze
"Titre"


Nantes

Grand Prix

Créée au mois de juillet 2000, Infonet est née du projet d'Alain Belvèze de constituer une SSII Web agency constituée à partir d'un réseau d'agences issues de toutes les régions de France. Infonet, Grand prix des "Trophées de la nouvelle économie à Nantes", regroupe déjà sept web agencies dont elle fédère les compétences depuis son siège nantais.
28 février 2001
 
          

JDNet. Comment avez-vous imaginé la création d'Infonet ?
Je dirigeais auparavant la société Régie Linge qui possédait 35 agences pour un effectif de 1 500 personnes. J'ai vécu de vraies difficultés liées aux systèmes d'information. J'avais toutes les peines du monde à obtenir la mise en place d'un système informatique homogène. J'avais donc fini par créer une petite société d'informatique baptisée OEE pour le développement des systèmes d'informations dont avait besoin Régie Linge. En mai dernier, j'ai été amené à céder ma société. Mais, à 52 ans, je ne souhaitais pas pour autant prendre ma retraite. Je suis donc parti aussitôt avec quelques amis sur le projet Infonet dans l'idée de créer la web agency et SSII que j'aurais aimé trouver comme dirigeant d'entreprise.

Vous n'êtes pas originaire de l'univers informatique. Comment avez-vous constitué votre équipe de départ ?

Malgré la vente de Régie Linge à Suez Industrie, j'avais conservé la société informatique OEE basée à Lanion. OEE a été le maillon embryonnaire qui m'a permis de constituer Infonet. Le gérant de la société, André Plevin, a adhéré au projet et m'a suivi dans cette nouvelle aventure. J'ai également rencontré un ingénieur chef de projet chez Cap Gémini, Pascal Marcelot, qui est venu rejoindre Infonet comme directeur général.

Quels sont les implantations actuelles d'Infonet?
Nous avons à ce jour pris le contrôle de six sociétés du secteur et je dois finaliser ces jours-ci l'acquisition d'une septième société. Infonet est aujourd'hui présent à Lyon Bordeaux, Toulouse, Nantes, Strasbourg et Lanion. Nous recherchons des sociétés qui disposent de quatre à cinq ans d'existence avec des équipes de 8 à 15 personnes et qui souhaitent intégrer un groupe pour pouvoir se développer sainement sur un marché grisé par des niveaux de croissance et de valorisation excessifs. Certain d'entre eux se retrouvaient en compétition avec de jeunes sociétés dont le projet principal était de croître afin de pouvoir se vendre rapidement sur des niveaux de valorisation de 200 fois leurs bénéfices...

Quel aspect de votre approche du marché les a convaincus ?
Les sociétés que nous achetons gardent leur autonomie dans leurs rapports avec leur clientèle. En revanche, elles bénéficient de compétences rares et pointues dans certains domaines développés par telle ou telle de nos sociétés. Elles bénéficient d'économie d'échelle dans leurs rapports avec leurs fournisseurs et éditeurs de logiciels. Les partenariats stratégiques sont centralisés à Nantes au siège du groupe. D'autre part nous avons intégré systématiquement les dirigeants de ces sociétés au sein de notre comité technologique qui est devenu un vrai lieu d'émulation entre des professionnels brillants aux cultures informatiques souvent opposés. Nous avons par exemple à la fois l'expertise de spécialistes du Cobol âgés d'une cinquantaine d'année et les jeunes informaticiens spécialistes des réseaux.

Quels intérêts peuvent retirer vos clients de cette double culture ?
Là encore, il s'agit de mon expérience de chef d'entreprise. Je ne suis pas un expert sur le plan technique, mais par exemple je ne suis pas toujours partisan de l'ERP. Je préfère l'idée d'utiliser et d'interfacer des systèmes qui ont fait leur preuve depuis des années plutôt que de tout balayer. Cette double compétence nous permet d'adapter les systèmes d'information des entreprises sans avoir besoin de procéder à telle ou telle révolution culturelle. Je suis un fervent partisan des NTIC. Lorsque j'ai vu le phénomène débarquer dans les années 1995/1996, j'ai pensé que c'était enfin le moyen d'homogénéiser l'informatique en entreprise et de rationaliser les systèmes d'informations. Mais à condition de ne pas tout bouleverser. Notre maître mot chez Infonet serait: prendre les entreprises telles qu'elles sont et muter leurs systèmes d'information vers la e-génération.

Comment financez-vous la politique de croissance externe adoptée par Infonet ?
J'ai investi personnellement 50 millions de francs pour mener à bien ce projet. Je me donne une petite décennie pour conduire Infonet et faire naître une SSII - Web agency différente sur le marché français. Je pense que nous devrions pouvoir réaliser d'ici quatre ans 150 millions de chiffre d'affaires.

Pourquoi avoir créé Infonet à Nantes ?
D'abord parce que j'habite la ville (rires). Plus sérieusement, l'implantation en province n'est pas un obstacle dans le secteur des nouvelles technologies. Bien au contraire. Nous disposons quand même d'un bureau à Paris et je n'exclus pas une future acquisition sur la capitale. Mais ce n'est pas la priorité du moment.

 
Propos recueillis par Fabien Claire

PARCOURS
 

Après un BTS d'électronicien, Alain Belvèze devient rédacteur à Ouest France Rennes jusqu'en 72. Puis il découvre la profession de loueur de linge et crée Hytex en 76. En 84, il crée le Groupe Régie Linge, qui est une fédération de sociétés équivalentes à Hytex, et sera son président de 1984 à 1994. Il vend HYTEX au groupe Suez Industries en mai 2000 pour se consacrer aux NTIC.

   
 
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