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Comment
avez-vous imaginé la création d'Infonet ?
Je
dirigeais auparavant la société Régie
Linge qui possédait 35 agences pour un effectif de
1 500 personnes. J'ai vécu de vraies difficultés
liées aux systèmes d'information. J'avais toutes
les peines du monde à obtenir la mise en place d'un
système informatique homogène. J'avais donc
fini par créer une petite société d'informatique
baptisée OEE pour le développement des systèmes
d'informations dont avait besoin Régie Linge. En mai
dernier, j'ai été amené à céder
ma société. Mais, à 52 ans, je ne souhaitais
pas pour autant prendre ma retraite. Je suis donc parti aussitôt
avec quelques amis sur le projet Infonet dans l'idée
de créer la web agency et SSII que j'aurais aimé
trouver comme dirigeant d'entreprise.
Vous
n'êtes pas originaire de l'univers informatique. Comment
avez-vous constitué votre équipe de départ
?
Malgré la vente de Régie Linge à Suez
Industrie, j'avais conservé la société
informatique OEE basée à Lanion. OEE a été
le maillon embryonnaire qui m'a permis de constituer Infonet.
Le gérant de la société, André
Plevin, a adhéré au projet et m'a suivi dans
cette nouvelle aventure. J'ai également rencontré
un ingénieur chef de projet chez Cap Gémini,
Pascal Marcelot, qui est venu rejoindre Infonet comme directeur
général.
Quels
sont les implantations actuelles d'Infonet?
Nous avons à ce jour pris le contrôle de six
sociétés du secteur et je dois finaliser ces
jours-ci l'acquisition d'une septième société.
Infonet est aujourd'hui présent à Lyon Bordeaux,
Toulouse, Nantes, Strasbourg et Lanion. Nous recherchons des
sociétés qui disposent de quatre à cinq
ans d'existence avec des équipes de 8 à 15 personnes
et qui souhaitent intégrer un groupe pour pouvoir se
développer sainement sur un marché grisé
par des niveaux de croissance et de valorisation excessifs.
Certain d'entre eux se retrouvaient en compétition
avec de jeunes sociétés dont le projet principal
était de croître afin de pouvoir se vendre rapidement
sur des niveaux de valorisation de 200 fois leurs bénéfices...
Quel
aspect de votre approche du marché les a convaincus
?
Les sociétés que nous achetons gardent leur
autonomie dans leurs rapports avec leur clientèle.
En revanche, elles bénéficient de compétences
rares et pointues dans certains domaines développés
par telle ou telle de nos sociétés. Elles bénéficient
d'économie d'échelle dans leurs rapports avec
leurs fournisseurs et éditeurs de logiciels. Les partenariats
stratégiques sont centralisés à Nantes
au siège du groupe. D'autre part nous avons intégré
systématiquement les dirigeants de ces sociétés
au sein de notre comité technologique qui est devenu
un vrai lieu d'émulation entre des professionnels brillants
aux cultures informatiques souvent opposés. Nous avons
par exemple à la fois l'expertise de spécialistes
du Cobol âgés d'une cinquantaine d'année
et les jeunes informaticiens spécialistes des réseaux.
Quels
intérêts peuvent retirer vos clients de cette
double culture ?
Là encore, il s'agit de mon expérience de chef
d'entreprise. Je ne suis pas un expert sur le plan technique,
mais par exemple je ne suis pas toujours partisan de l'ERP.
Je préfère l'idée d'utiliser et d'interfacer
des systèmes qui ont fait leur preuve depuis des années
plutôt que de tout balayer. Cette double compétence
nous permet d'adapter les systèmes d'information des
entreprises sans avoir besoin de procéder à
telle ou telle révolution culturelle. Je suis un fervent
partisan des NTIC. Lorsque j'ai vu le phénomène
débarquer dans les années 1995/1996, j'ai pensé
que c'était enfin le moyen d'homogénéiser
l'informatique en entreprise et de rationaliser les systèmes
d'informations. Mais à condition de ne pas tout bouleverser.
Notre maître mot chez Infonet serait: prendre les entreprises
telles qu'elles sont et muter leurs systèmes d'information
vers la e-génération.
Comment
financez-vous la politique de croissance externe adoptée
par Infonet ?
J'ai investi personnellement 50 millions de francs pour mener
à bien ce projet. Je me donne une petite décennie
pour conduire Infonet et faire naître une SSII - Web
agency différente sur le marché français.
Je pense que nous devrions pouvoir réaliser d'ici quatre
ans 150 millions de chiffre d'affaires.
Pourquoi
avoir créé Infonet à Nantes ?
D'abord parce que j'habite la ville (rires). Plus sérieusement,
l'implantation en province n'est pas un obstacle dans le secteur
des nouvelles technologies. Bien au contraire. Nous disposons
quand même d'un bureau à Paris et je n'exclus
pas une future acquisition sur la capitale. Mais ce n'est
pas la priorité du moment.
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