JDN.
Vous venez de signer avec plusieurs labels indépendants.
Lesquels ?
Sophie Bramly.
Il s'agit du label indépendant Naïve, qui compte de
nombreux artistes incontournables, et de deux autres
indépendants, Origin et Scorpio Music. Leurs catalogues
vont progressivement s'ajouter à l'offre de téléchargements
proposée sur e-Compil. D'autre part, la signature avec
BMG est imminente : elle devrait intervenir courant
novembre. Reste EMI avec qui les négociations avancent.
Cela devrait se faire avant la fin de l'année.
Combien
de titres comprend le catalogue d'e-Compil ?
Entre 30.000 et 40.000 titres. Mais le
nombre de titres n'est pas ce qu'il y a de plus significatif
dans l'offre d'un service de téléchargement. Il faut
savoir qu'environ 80 % des titres seulement sont
téléchargés, et que 80 % du volume des téléchargements
correspond au Top 50. Ce qui est important, et qui fait
notre spécificité, ce sont les nouveautés et les avant-premières.
Nous proposons les titres dès leur mise en radio, c'est-à-dire
jusqu'à huit semaines avant leur sortie dans le commerce.
Chaque semaine, nous ajoutons entre 1.000 et 1.500 titres
au catalogue.
Pouvez-vous
nous donner les principaux indicateurs du site ? Les
résultats sont-ils à la hauteur de vos attentes ?
Depuis le lancement du site, environ
800.000 téléchargements ont été effectués. Nous sommes
actuellement sur un rythme de 40.000 téléchargements
par mois, et à la fin octobre, nous avions 18.759 abonnés.
En 2003, nous en sommes à 19 millions de pages vues,
et plus de 4 millions de visites. Nous enregistrons
en moyenne 1.120.000 téléchargements d'extraits gratuits
en streaming et 250.000 visiteurs uniques par mois.
Nous savons que ces chiffres sont très très bons par
rapport à ceux des autres services de ce type. En revanche,
le démarrage a été plus lent que prévu.
Votre
offre se différencie des standards adoptés par tous
les derniers sites apparus aux Etats-Unis, par la vente
des téléchargements sous forme de forfaits, et le paiement
par audiotel pour le téléchargement à la carte. Quelle
est la raison de ces choix ?
Concernant les solutions de paiement,
notre objectif était de faire le plus simple possible.
Aujourd'hui, une partie de notre cible est trop jeune
pour posséder une carte de crédit ; et parmi ceux qui
en possèdent, il n'y a pas beaucoup de monde qui sort
sa carte pour un euro aujourd'hui. Il faut également
prendre en compte le problème des ayants-droits dans
la définition des moyens de paiement. Si les solutions
de paiement ponctionnent une grande partie du prix de
vente des titres, cela ne peut pas fonctionner. Nous
considérons que l'audiotel est une solution sûre
pour tout le monde. En plus, les 15-25 ans y sont habitués.
Quoiqu'il en soit, sur ce marché tout le monde tâtonne,
et nous conduisons régulièrement des études pour voir
si nous sommes sur le bon chemin.
Pourquoi
imposer une durée minimum d'engagement et ne pas proposer
d'illimité dans les abonnements ?
Pour la bonne raison que les formules
illimitées se cassent toutes la figure. Ce ne sont pas
des business models envisageables. Quant au modèle de
l'illimité qui ne dure que le temps de l'abonnement
(au-delà l'utilisateur ne peut plus écouter les titres
qu'il a téléchargés), je n'y crois pas car il n'est
pas satisfaisant pour les consommateurs. Cela revient
à louer de la musique ! Sur e-Compil, tous les titres
sont en téléchargement définitif. En ce qui concerne
la durée d'engagement, elle n'est que de six mois, et
en général tous les abonnements fonctionnent comme ça.
De toutes façons, nous avons aussi une offre sans engagement.
Les
licences sont-elles identiques sur tous les titres offerts
en téléchargement ?
Oui. Tous les titres sont gravables une
fois, et transférables sur baladeur numérique trois
fois.
En
dehors de MusicNet aux Etats-Unis, joint-venture entre
Real et plusieurs maisons de disques, e-Compil est le
seul service de téléchargement opéré par une major.
Quels sont les avantages et les inconvénients dde cette
situation ?
Le fait de faire partie d'Universal Music
nous apporte une expérience sur la partie marketing
et promotion, qui est un élément clé. Quel que soit
le support, on ne peut pas s'en passer. Dans ce domaine,
nous avons montré un vrai savoir-faire, notamment dans
les mises en avant de produits par genre et le système
de navigation qui s'apparente à la présentation des
offres en magasin. L'inconvénient, c'est que nous avons
eu plus de mal à signer les autres majors, qui étaient
réticentes au départ.
Quel
est le profil de vos consommateurs ?
Nos clients sont en majorité des 18-35
ans, et plutôt des hommes (à 74%). 51,8 % de notre
clientèle surfe en bas débit, et 48,2% en haut-débit.
51 % des utilisateurs sont diplômés de l'enseignement
supérieur. 22 % habitent en Ile-de-France. Plus
de 55 % des abonnés ont souscrit il y a plus de
six mois, ce qui représente un bon taux de fidélisation.
En moyenne, chaque abonné souscrit 1,17 offre (par exemple,
un consommateur souscrit une formule d'abonnement et
achète en plus des titres à la carte).
Quels
sont les habitudes d'achat et les goûts de vos consommateurs ?
L'achat au titre attire surtout les plus
jeunes. 15% des achats au titre sont réalisés par les
moins de 18 ans, et le reste majoritairement par une
nouvelle audience de moins de 25 ans. Au niveau des
contenus, 45 % des téléchargements appartiennent
au répertoire français. Au sein de celui-ci, 74 %
des titres ont déjà été téléchargés. Le classique est
le seul répertoire dans lequel tous les titres ont déjà
été téléchargés. 25 titres ont cumulé plus de 1.000
téléchargements. Le titre le plus vendu a été "La
liberté de penser", de Florent Pagny, qui a totalisé
plus de 2.600 téléchargements. L'artiste le plus téléchargé,
toutes chansons confondues, est Johnny Hallyday avec
plus de 10.000 téléchargements.
Les
services d'e-Compil sont accessibles depuis les sites
de votre réseau de partenaires, dont certains travaillent
aussi avec d'autres plates-formes de téléchargement.
Comment cela fonctionne-t-il ?
C'est un système d'affiliation. Nous
n'avons jamais d'accord d'exclusivité avec nos partenaires,
et je ne crois pas que cela puisse nous nuire. Pour
le consommateur, cela permet d'avoir accès à une offre
variée. Aujourd'hui, nous sommes notamment présents
sur les portails de Club Internet, Tiscali, AOL, MSN,
Yahoo, Lycos, TF1, M6, RTL, NRJ, MTV
Quelles
sont vos actions en termes de communication ?
Nous avons fait une grosse opération
cette année, qui a duré un mois, en mars. La campagne
était déclinée online sur des sites en affinité avec
notre cible (AOL, Caramail, Skyrock, TF1, Wanadoo, Yahoo
)
et offline en affichage 4x3 sur Paris. Notre budget
communication annuel brut s'élève à 600.000 - 700.000
euros.
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