INTERVIEW
 
Directeur général
Bonjour.fr
Didier Brouat
"Nous parlons de la diffusion Web et papier en terme de complémentarité et non de substitution"
Cinq après la création du site Bonjour.fr, le service en ligne de petites annonces (PA) a franchi le seuil de la rentabilité courant 2002. Un bon point que le groupe Comareg va pouvoir présenter à son nouveau propriétaire : jusqu'ici propriété de Vivendi Universal Publishing, le groupe devrait passer dans le giron de France Antilles (Groupe Hersant) si le Conseil de la concurrence donne son aval. Une décision sur ce dossier est attendue en mai. Comareg dispose d'un réseau de 150 publications (14 millions d'exemplaires diffusés chaque semaine dans toute la France). Bonjour.fr enregistre plus de 1 million de visites et 23 millions de pages vues par mois (source Cybermétrie-Médiamétrie). Une nouvelle version du service en ligne devrait faire son apparition le mois prochain : les efforts de développement porteront sur la contextualisation des offres et leurs traçabilité.
07 mars 2003
 
          
Le site
Bonjour.fr

JDN. Bonjour.fr a atteint l'équilibre financier en 2002. Peut-on avoir des précisions sur le résultat ?
Didier Brouat. Nous sommes plutôt satisfaits car nous sommes en avance sur nos prévisions de rentabilité sur un modèle économique qui est celui de Bonjour : la PA. Nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 5,4 millions d'euros avec un résultat net de 500.000 euros. Déjà en avril 2002, nous avancions une prévision de CA de cet ordre.

Quelle part
représente le dépôt de PA en ligne dans ce résultat ?
90% de notre chiffre d'affaires est réalisé avec la PA, particuliers et professionnels. 7% provient de la publicité. Le reste entre dans la catégorie "divers".

Dans votre dispositif multi-canal, Internet représente quelle part de l'ensemble des dépôts ?
Les publications gratuites restent la principale entrée. En deuxième position, ce sont les centres d'appels. Ensuite arrive le Web soit 10% des dépôts. Le Minitel est en baisse mais reste important.

Comment assurez-vous la fraîcheur des petites annonces qui sont présentes sur Bonjour.fr ?
C'est un paramètre qui s'inscrit effectivement dans la culture PA. Une annonce sur Bonjour.fr a une durée de vie maximum de trois semaines. Ensuite, elle est éradiquée automatiquement. L'objectif est d'éviter une déception de la part des internautes qui consultent nos offres.

Comment gérez-vous le décalage de délai de publication d'une PA ? La mise en ligne d'une PA sur Bonjour.fr est immédiate alors que sa parution dans un journal du réseau Comareg peut être repoussée de plusieurs jours en fonction du rythme de diffusion...
C'est un vieux débat. Les décalages ne dépassent jamais trois ou quatre jours. Cela pourrait devenir gênant si nous étions concentrés sur le thème de la location immobilière mais ce n'est pas notre point fort : c'est plutôt la villégiature. Nous parlons de la diffusion Web et papier en terme de complémentarité et non de substitution. Les cibles ne sont pas les mêmes. D'ailleurs, 57% des achats en ligne concernent des dépôts de PA couplés Internet et papier. Je trouve cela éclairant.

Le système d'alertes mail est-il adopté par les utilisateurs de Bonjour.fr ?
Le dispositif fonctionne et devient de plus en plus indispensable. Chaque mois, nous envoyons 200.000 alertes.

Par rapport au volume de PA dont vous disposez à travers le réseau de journaux Comareg, quelle est la proportion que vous affichez en ligne ?
Le taux de transformation est de 85 %. Nous avons en moyenne 300.000 offres de façon permanente en ligne. On essaie de tendre vers le 100% mais nous n'y arriverons pas.

Parmi les thématiques que vous développez, quelles sont celles que vous souhaitez privilégier ?
Les thématiques de l'immobilier et de l'automobile sont nos deux points forts. Nous avons upgradé le site emploi l'année dernière (il comprend 10.000 offres maintenant). L'objectif est maintenant d'enrichir la PA (approfondissement des texte des annonces et mises en ligne de photos).

Pourriez-vous signer des partenariats avec des spécialistes de la PA dans des domaines pointus comme l'emploi ou les rencontres ?
La question est de savoir si nous sommes généralistes ou multi-spécialistes. Notre base de données "Emploi" concerne des postes non cadres et, par conséquent, nous nous distinguons d'un service comme Cadres Online. Pour la thématique des rencontres, nous n'allons pas l'aborder comme Meetic ou Netclub. Nous allons essayer de nous rapprocher des besoins spécifiques de nos clients (pour des rencontres à but de mariage par exemple).

Pourriez-vous passer sur un mode de consultation payant des PA ? Avec notre réseau de journaux gratuits, ce n'est pas la culture de Comareg. Ce type d'évolution n'est pas à l'ordre du jour. Après, on peut discuter sur la mise en place de service à valeur ajoutée qui accompagne le dépôt d'une offre...

Actuellement, vous avez davantage d'offres issues des particuliers. Comment traitez-vous les offres en provenance des professionnels (concessionnaires automobiles et agences immobilières) ?
L'une des innovations de cette année va concerner l'univers des professionnels, pour lesquels nous allons développer des mini-sites. A côté de l'entrée de la base d'offres globale, nous allons proposer par chaînes thématiques des entrées professionnelles. Pour l'utilisateur final, il est toujours possible de distinguer les offres des particuliers de celles proposées par des professionnelles. Les intitulés et les textes permettent clairement de faire la part des choses. Actuellement, nous avons 4.000 clients professionnels. Leur participation sur Bonjour.fr est variable.

Avez-vous défini une stratégie dans l'Internet mobile ?
On y réfléchit et nous réagirons en fonction de l''évolution de la demande. Même réflexion pour les SMS-SMS +. Il y a deux ans, nous nous étions lancés dans le wap. Peut-être un peu prématurément...

Dans votre souci de proximité avec les lecteurs de vos journaux et les internautes, jusqu'où pensez-vous approfondir votre démarche
e-pub sur Bonjour.fr ? L'achat de Promoguide par Comareg en 2001 allait dans ce sens...
La publicité en ligne reste au service des publications papier. Elle est complètement contextualisée, à la fois par la géographie et par les rubriques thématiques. Nous commercialisons des bannières et des vignettes visibles sur des rubriques du site concernant des zones géographiques précises. Promoguide n'est qu'une des solutions proposée qui correspond à la mise en avant des promotions. C'est un peu différent (Lire l'article JDNet du 29/06/01).

Pourriez-vous vous inscrire dans une démarche de "city-guide" ?
Cela impliquerait des efforts éditoriaux, ce qui n'est pas notre coeur d'activité. En revanche, nous nous inscrivons déjà dans une démarche multi-locale. Lorsqu'un client cherche à acquérir un véhicule, il effectue une recherche sur plusieurs départements.

Le site
Bonjour.fr

Comme Bonjour.fr, eBay parie sur la mise en contact entre particuliers pour effectuer des transactions. Le considérez-vous pour autant comme un concurrent ?
Pas du tout. Le système est différent. Nous ne sommes par sur un mode d'enchères et de commissionnement par transaction. Et la nature des produits et biens mis en vente sont différents. Nos concurrents les plus directs ne viennent pas du Web. Ce sont des groupes comme Spir Communication (Groupe Ouest-France).

 
Propos recueillis par Philippe Guerrier

PARCOURS
 
Didier Brouat, 40 ans, a été successivement directeur commercial de l¹agence Sources (agence en communication RH et entreprises), puis directeur commercial d¹Havas Régies, en charge des petites annonces. Jusqu'en mai 2002, il menait de front la direction Générale de l'OSP et celle de Cadres Online, au sein du groupe VUP. En juin 2002, il a intégré Comareg pour prendre la direction du site Bonjour.fr.

   
 
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