JDN.
Bonjour.fr a atteint l'équilibre financier en
2002. Peut-on avoir des précisions sur le résultat
?
Didier Brouat.
Nous sommes plutôt satisfaits car nous sommes
en avance sur nos prévisions de rentabilité
sur un modèle économique qui est celui
de Bonjour : la PA. Nous avons réalisé
un chiffre d'affaires de 5,4 millions d'euros avec un
résultat net de 500.000 euros. Déjà
en avril 2002, nous avancions une prévision de
CA de cet ordre.
Quelle
part représente
le dépôt de PA en ligne dans ce résultat
?
90% de notre chiffre d'affaires est réalisé
avec la PA, particuliers et professionnels. 7% provient
de la publicité. Le reste entre dans la catégorie
"divers".
Dans
votre dispositif multi-canal, Internet représente
quelle part de l'ensemble des dépôts ?
Les publications gratuites restent la
principale entrée. En deuxième position,
ce sont les centres d'appels. Ensuite arrive le Web
soit 10% des dépôts. Le Minitel est en
baisse mais reste important.
Comment
assurez-vous la fraîcheur des petites annonces
qui sont présentes sur Bonjour.fr ?
C'est
un paramètre qui s'inscrit effectivement dans
la culture PA. Une annonce sur Bonjour.fr a une durée
de vie maximum de trois semaines. Ensuite, elle est
éradiquée automatiquement. L'objectif
est d'éviter une déception de la part
des internautes qui consultent nos offres.
Comment
gérez-vous le décalage de délai
de publication d'une PA ? La mise en ligne d'une PA
sur Bonjour.fr est immédiate
alors que
sa parution dans un journal du réseau Comareg
peut être repoussée de plusieurs jours
en fonction du rythme de diffusion...
C'est
un vieux débat. Les décalages ne dépassent
jamais trois ou quatre jours. Cela pourrait devenir
gênant si nous étions concentrés
sur le thème de la location immobilière
mais ce n'est pas notre point fort : c'est plutôt
la villégiature. Nous parlons de la diffusion
Web et papier en terme de complémentarité
et non de substitution. Les cibles ne sont pas les mêmes.
D'ailleurs, 57% des achats en ligne concernent des dépôts
de PA couplés Internet et papier. Je trouve cela
éclairant.
Le
système d'alertes mail est-il adopté par
les utilisateurs de Bonjour.fr ?
Le dispositif
fonctionne et devient de plus en plus indispensable.
Chaque mois, nous envoyons 200.000 alertes.
Par
rapport au volume de PA dont vous disposez à
travers le réseau de journaux Comareg, quelle
est la proportion que vous affichez en ligne ?
Le
taux de transformation est de 85 %. Nous avons en moyenne
300.000 offres de façon permanente en ligne.
On essaie de tendre vers le 100% mais nous n'y arriverons
pas.
Parmi
les thématiques que vous développez, quelles
sont celles que vous souhaitez privilégier ?
Les
thématiques de l'immobilier et de l'automobile
sont nos deux points forts. Nous avons upgradé
le site emploi l'année dernière (il comprend
10.000 offres maintenant). L'objectif est maintenant
d'enrichir la PA (approfondissement des texte des annonces
et mises en ligne de photos).
Pourriez-vous
signer des partenariats avec des spécialistes
de la PA dans des domaines pointus comme l'emploi ou
les rencontres ?
La
question est de savoir si nous sommes généralistes
ou multi-spécialistes. Notre base de données
"Emploi" concerne des postes non cadres et,
par conséquent, nous nous distinguons d'un service
comme Cadres Online. Pour la thématique des rencontres,
nous n'allons pas l'aborder comme Meetic ou Netclub.
Nous allons essayer de nous rapprocher des besoins spécifiques
de nos clients (pour des rencontres à but de
mariage par exemple).
Pourriez-vous
passer sur un mode de consultation payant des PA ?
Avec
notre réseau de journaux gratuits, ce n'est pas
la culture de Comareg. Ce type d'évolution n'est
pas à l'ordre du jour. Après, on peut
discuter sur la mise en place de service à valeur
ajoutée qui accompagne le dépôt
d'une offre...
Actuellement,
vous avez davantage d'offres issues des particuliers.
Comment traitez-vous les offres en provenance des professionnels
(concessionnaires automobiles et agences immobilières)
?
L'une
des innovations de cette année va concerner l'univers
des professionnels, pour lesquels nous
allons développer des mini-sites. A côté
de l'entrée de la base d'offres globale, nous
allons proposer par chaînes thématiques
des entrées professionnelles. Pour l'utilisateur
final, il est toujours possible de distinguer les offres
des particuliers de celles proposées par des
professionnelles. Les intitulés et les textes
permettent clairement de faire la part des choses. Actuellement,
nous avons 4.000 clients professionnels. Leur participation
sur Bonjour.fr est variable.
Avez-vous
défini une stratégie dans l'Internet mobile
?
On
y réfléchit et nous réagirons en
fonction de l''évolution de la demande. Même
réflexion pour les SMS-SMS +. Il y a deux
ans, nous nous étions lancés dans le wap.
Peut-être un peu prématurément...
Dans
votre souci de proximité avec les lecteurs de
vos journaux et les internautes, jusqu'où pensez-vous
approfondir
votre démarche
e-pub sur Bonjour.fr ? L'achat de Promoguide par Comareg
en 2001 allait dans ce sens...
La publicité en ligne reste au
service des publications papier. Elle est complètement
contextualisée, à la fois par la géographie
et par les rubriques thématiques. Nous commercialisons
des bannières et des vignettes visibles sur des
rubriques du site concernant des zones géographiques
précises. Promoguide n'est qu'une des solutions
proposée qui correspond à la mise en avant
des promotions. C'est un peu différent (Lire
l'article
JDNet du 29/06/01).
Pourriez-vous
vous inscrire dans une démarche de "city-guide"
?
Cela impliquerait
des efforts éditoriaux, ce qui n'est pas notre
coeur d'activité. En revanche, nous nous inscrivons
déjà dans une démarche multi-locale.
Lorsqu'un client cherche à acquérir un
véhicule, il effectue une recherche sur plusieurs
départements.
Comme
Bonjour.fr, eBay parie sur la mise en contact entre
particuliers pour effectuer des transactions. Le considérez-vous
pour autant comme un concurrent ?
Pas
du tout. Le système est différent. Nous
ne sommes par sur un mode d'enchères et de commissionnement
par transaction. Et la nature des produits
et biens mis en vente sont différents. Nos concurrents
les plus directs ne viennent pas du Web. Ce sont des
groupes comme Spir Communication (Groupe Ouest-France).
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