JDNet.
Pouvez-vous nous présenter votre société ?
Carlos Da Silva.
La société a été créée
en 1973. Je fais moi-même partie des "très
vieux" employés puisque je suis entré dans
la société à l'âge de 17 ans, en
1982. C'est là que j'ai fait mes premières armes
jusqu'en 1989. Je suis ensuite parti pour créer une
autre société qui est devenue Look Voyages.
En 1997, quand j'ai racheté Go Voyages à Air
France, nous avons véritablement relancé l'entreprise.
Internet a notamment été un point crucial dans
le processus de modernisation. Aujourd'hui, Go Voyages propose
plus de 1 000 destinations. Nous avons une base de données
qui répertorie environ 500 000 produits. En effet,
nous avons regroupé la grande majorité des compagnies
régulières qui partent de France auxquelles
nous avons rajouté notre propre production, des vols
charters. Nous avons déjà un avion et nous en
aurons un second en avril. Cela nous permet de compléter
sur certaines destinations touristiques en période
de pointe car, même s'il y a beaucoup de vols charter
qui existent pour palier les vols réguliers, la grande
majorité de ces vols sont mis en ligne pour les tour
operators pour vendre du package. Nous, notre métier,
c'est le vol sec.
Vous
travaillez avec combien de GDS (global distribution system) ?
Notre moteur est multi-GDS. Nous en utilisons quatre :
Amadeus et Galileo sont les deux principaux, mais il y a aussi
Sabre et Worldspan.
Quels sont les résultats
de Go Voyages sur Internet pour l'année 2000 ?
Il faut savoir que Go Voyages, en dehors du Net, distribue
au travers d'agences de voyages en France mais ne vend rien
directement. Depuis trois ans que Go Voyages est sur le Web,
en marque blanche mais aussi avec son propre site, nous montons
constamment en puissance. Nous avons décidé
de lancer en 2000 notre propre interface de vente directe
au public parce qu'Internet facilite tellement les relations
clients-vendeurs qu'il aurait été idiot de ne
pas ouvrir un site, d'autant plus que les coûts sont
minimes et que c'est une belle vitrine de notre technologie.
De manière globale, pour l'année 2000, nous
avons réalisé en ligne un chiffre d'affaires
de 65 millions de francs pour un total de 527 millions de
francs pour l'ensemble de Go Voyages. Cela représente
plus de 12 % de notre CA.
Quels
sont vos objectifs en terme de chiffre d'affaires pour 2001 ?
Pour 2001, Go Voyages devrait réaliser près de
700 millions de francs de chiffre d'affaires dont plus de
150 millions sur Internet (soit plus de 21 % du CA,
NDLR). Actuellement, nous sommes au-dessus des objectifs
(pour nous l'année a commencé au 1er novembre
2000).
Expliquez-nous votre coeur de métier sur Internet :
le service en marque blanche.
Nous proposons la customisation de notre site Internet aux
agences de voyage pour qu'elles aient sous leur marque et
sur leur propre site un moteur de recherche, Go Speed, à
proposer à leurs clients avec les meilleurs tarifs
du marché. Il est clair que c'est majoritairement sur
les sites des agences de voyages que notre chiffre d'affaires
est réalisé. Cela représente près
de 75 % de nos revenus sur Internet et c'est pourquoi
nous n'avons aucun budget de communication directe sur le
Web. Notre modèle est réellement destiné
à fonctionner en B to B, en grossiste.
A
combien de sites partenaires fournissez-vous votre moteur
de recherche Go Speed ?
Nous avons environ 170 partenaires sur Internet. Nos principaux
clients sont Promovacances, Voyageurs du monde, Sélectour,
Leclerc-Voyages, Casino Vacances (C-mesvacances), Accor Travel,
le Guide du Routard, 3 Suisses Voyages... A ce jour, on peut
estimer que 220 à 230 sites d'agences de voyage utilisent
des moteurs externes. Et ceux qui ont leur propre moteur de
recherche, ils se comptent sur les doigts d'une main. Pour
les moteurs externes, il y a deux moteurs de recherche pour
les vols secs, le nôtre et celui d'Anyway, et nous sommes
partenaires avec 170 des 220 sites. On est de loin le leader
sur ce type de marché et nous avons des atouts technologiques
pour pouvoir nous imposer sur l'ensemble des pays d'Europe.
Quels sont vos projets pour cette
année ?
Nous allons proposer bientôt des chambres d'hôtels
de la même manière que nous proposons déjà
de la location de voiture. Cela se fera à la carte,
ce ne sera pas englobé dans un package. Le voyageur
pourra donc choisir de manière indépendante
son vol, sa voiture de location et une chambre d'hôtel
s'il le souhaite. On pourra, chez Go Voyages, composer son
propre forfait mais de manière dissociée. Il
y a déjà 350 tour operators en France, cela
suffit. Nous ne voulons pas changer de métier et notre
position dominante dans la vente de vols secs nous convient
amplement. D'autre part, nous avons l'intention de proposer
des vols au départ de l'étranger vers la France,
ce qui n'est pas possible actuellement. Ce développement
suppose une expansion de Go Voyages, qui ne pourra se faire
sans une introduction en Bourse.
Vous
en parliez en juin dernier, cela se précise ?
Effectivement, cela était d'actualité l'année
dernière mais l'entrée d'Accor dans notre capital
à hauteur de 38,5 % a bouleversé nos plans.
Nous n'avions plus besoin de la Bourse et ce n'est toujours
pas une nécessité au quotidien mais nous voulons
nous développer en Europe et exporter notre savoir-faire.
Proposer notre moteur de réservation dans les agences
de voyage des pays étrangers nécessite des fonds
que nous n'avons pas. Nous souhaitons donc nous introduire
en Bourse en avril 2001 si le marché est favorable.
C'est la première étape dans notre calendrier.
Nous avons l'intention de mettre sur le marché environ
30 % de notre capital pour une valeur approximative de
200 millions de francs, tout dépendra de la façon
dont nous serons valorisés.
Comment
percevez-vous l'évolution du marché des sites
de voyage sur Internet ?
Des regroupements sont déjà en train de se faire.
On le voit aujourd'hui chez les Allemands et les Anglais qui
sont en train de se racheter de manière importante.
Aux Etats-Unis aussi, on a vu que les rachats se multiplient
de plus en plus. A terme, il y aura les très gros,
quelques marques ainsi que des gens qui seront très
spécialisés, qui seront sur une niche et pourront
en vivre. Nous, comme on se place comme fournisseur de solutions,
on est un petit peu en dehors de cette bataille là.
Comment
se passent les relations avec Accor ?
Accor est actionnaire minoritaire puisque le groupe ne possède
que 38,5 % du capital tandis que le reste est détenu
par huit personnes qui travaillent chez Go Voyages. Moi-même,
je détiens 56 %. Avec l'entrée en Bourse,
Accor va devoir faire un choix dans les mois qui viennent
: continuer à participer, mais de manière diluée,
se maintenir à niveau, ou prendre davantage de poids.
Quoi qu'il en soit, nous avons une forte synergie avec Accor
même s'ils ne nous dictent pas notre stratégie.
Les tour operators du groupe Accor se fournissent chez nous,
ce qui nous a apporté 50 millions de francs depuis
la prise de participation et notre système de vente
de chambre d'hôtels devrait se faire également
avec Accor et ses partenaires, même s'il ne s'agit pas
d'une alliance exclusive. De la même manière
que nous travaillons avec Carlson Wagon-Lits et Sélectour,
rien ne nous interdit de sélectionner des sociétés
extérieures au groupe.
Qu'aimez-vous
sur Internet ?
Rechercher de l'information en général et faire
mes courses. J'utilise Ooshop le plus souvent et c'est un
véritable plaisir de ne plus avoir à aller faire
ses courses le week-end ! Par ailleurs, Internet est un business
qui est d'une grande facilité de développement,
c'est réellement cela qui m'attire sur le Web.
A
contrario, qu'est-ce qui vous irrite sur le Web ?
La lenteur est vraiment rédhibitoire et il y aussi une foule
de sites qui ne servent à rien et qui sont creux. C'est
vraiement agaçant de perdre son temps à visiter
des sites inutiles.
Quels
sont vos sites préférés ?
Ooshop, TF1, Boursorama parce qu'on a besoin de connaître
en permanence les cours de changes et Yahoo pour la recherche.
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