INTERVIEW
 
PDG
Go Voyages
Carlos da Silva
"Titre"
Go Voyages, société créée en 1973, a été relancée par Carlos da Silva après son rachat en 1997. Depuis, Go Voyages a lancé son site Internet et propose surtout son moteur de recherche de vols secs en marque blanche à 170 sites. Go Voyages.com a enregistré 110 000 visiteurs uniques, 400 000 pages vues et 3 millions de francs de chiffre d'affaires en décembre 2000. En y ajoutant les requêtes réalisées sur l'ensemble des sites où Go Voyages est présent en marque blanche, on atteint 445 000 visiteurs et 1,3 million de pages vues. Sur l'année 2000, Go Voyages a vendu en ligne 26 000 billets d'avions au prix moyen de 2 500 francs.23 janvier 2001
 
          

JDNet. Pouvez-vous nous présenter votre société ?
Carlos Da Silva. La société a été créée en 1973. Je fais moi-même partie des "très vieux" employés puisque je suis entré dans la société à l'âge de 17 ans, en 1982. C'est là que j'ai fait mes premières armes jusqu'en 1989. Je suis ensuite parti pour créer une autre société qui est devenue Look Voyages. En 1997, quand j'ai racheté Go Voyages à Air France, nous avons véritablement relancé l'entreprise. Internet a notamment été un point crucial dans le processus de modernisation. Aujourd'hui, Go Voyages propose plus de 1 000 destinations. Nous avons une base de données qui répertorie environ 500 000 produits. En effet, nous avons regroupé la grande majorité des compagnies régulières qui partent de France auxquelles nous avons rajouté notre propre production, des vols charters. Nous avons déjà un avion et nous en aurons un second en avril. Cela nous permet de compléter sur certaines destinations touristiques en période de pointe car, même s'il y a beaucoup de vols charter qui existent pour palier les vols réguliers, la grande majorité de ces vols sont mis en ligne pour les tour operators pour vendre du package. Nous, notre métier, c'est le vol sec.

Vous travaillez avec combien de GDS (global distribution system) ?

Notre moteur est multi-GDS. Nous en utilisons quatre : Amadeus et Galileo sont les deux principaux, mais il y a aussi Sabre et Worldspan.

Quels sont les résultats de Go Voyages sur Internet pour l'année 2000 ?
Il faut savoir que Go Voyages, en dehors du Net, distribue au travers d'agences de voyages en France mais ne vend rien directement. Depuis trois ans que Go Voyages est sur le Web, en marque blanche mais aussi avec son propre site, nous montons constamment en puissance. Nous avons décidé de lancer en 2000 notre propre interface de vente directe au public parce qu'Internet facilite tellement les relations clients-vendeurs qu'il aurait été idiot de ne pas ouvrir un site, d'autant plus que les coûts sont minimes et que c'est une belle vitrine de notre technologie. De manière globale, pour l'année 2000, nous avons réalisé en ligne un chiffre d'affaires de 65 millions de francs pour un total de 527 millions de francs pour l'ensemble de Go Voyages. Cela représente plus de 12 % de notre CA.

Quels sont vos objectifs en terme de chiffre d'affaires pour 2001 ?
Pour 2001, Go Voyages devrait réaliser près de 700 millions de francs de chiffre d'affaires dont plus de 150 millions sur Internet (soit plus de 21 % du CA, NDLR). Actuellement, nous sommes au-dessus des objectifs (pour nous l'année a commencé au 1er novembre 2000).

Expliquez-nous votre coeur de métier sur Internet : le service en marque blanche.

Nous proposons la customisation de notre site Internet aux agences de voyage pour qu'elles aient sous leur marque et sur leur propre site un moteur de recherche, Go Speed, à proposer à leurs clients avec les meilleurs tarifs du marché. Il est clair que c'est majoritairement sur les sites des agences de voyages que notre chiffre d'affaires est réalisé. Cela représente près de 75 % de nos revenus sur Internet et c'est pourquoi nous n'avons aucun budget de communication directe sur le Web. Notre modèle est réellement destiné à fonctionner en B to B, en grossiste.

A combien de sites partenaires fournissez-vous votre moteur de recherche Go Speed ?
Nous avons environ 170 partenaires sur Internet. Nos principaux clients sont Promovacances, Voyageurs du monde, Sélectour, Leclerc-Voyages, Casino Vacances (C-mesvacances), Accor Travel, le Guide du Routard, 3 Suisses Voyages... A ce jour, on peut estimer que 220 à 230 sites d'agences de voyage utilisent des moteurs externes. Et ceux qui ont leur propre moteur de recherche, ils se comptent sur les doigts d'une main. Pour les moteurs externes, il y a deux moteurs de recherche pour les vols secs, le nôtre et celui d'Anyway, et nous sommes partenaires avec 170 des 220 sites. On est de loin le leader sur ce type de marché et nous avons des atouts technologiques pour pouvoir nous imposer sur l'ensemble des pays d'Europe.

Quels sont vos projets pour cette année ?
Nous allons proposer bientôt des chambres d'hôtels de la même manière que nous proposons déjà de la location de voiture. Cela se fera à la carte, ce ne sera pas englobé dans un package. Le voyageur pourra donc choisir de manière indépendante son vol, sa voiture de location et une chambre d'hôtel s'il le souhaite. On pourra, chez Go Voyages, composer son propre forfait mais de manière dissociée. Il y a déjà 350 tour operators en France, cela suffit. Nous ne voulons pas changer de métier et notre position dominante dans la vente de vols secs nous convient amplement. D'autre part, nous avons l'intention de proposer des vols au départ de l'étranger vers la France, ce qui n'est pas possible actuellement. Ce développement suppose une expansion de Go Voyages, qui ne pourra se faire sans une introduction en Bourse.

Vous en parliez en juin dernier, cela se précise ?
Effectivement, cela était d'actualité l'année dernière mais l'entrée d'Accor dans notre capital à hauteur de 38,5 % a bouleversé nos plans. Nous n'avions plus besoin de la Bourse et ce n'est toujours pas une nécessité au quotidien mais nous voulons nous développer en Europe et exporter notre savoir-faire. Proposer notre moteur de réservation dans les agences de voyage des pays étrangers nécessite des fonds que nous n'avons pas. Nous souhaitons donc nous introduire en Bourse en avril 2001 si le marché est favorable. C'est la première étape dans notre calendrier. Nous avons l'intention de mettre sur le marché environ 30 % de notre capital pour une valeur approximative de 200 millions de francs, tout dépendra de la façon dont nous serons valorisés.

Comment percevez-vous l'évolution du marché des sites de voyage sur Internet ?
Des regroupements sont déjà en train de se faire. On le voit aujourd'hui chez les Allemands et les Anglais qui sont en train de se racheter de manière importante. Aux Etats-Unis aussi, on a vu que les rachats se multiplient de plus en plus. A terme, il y aura les très gros, quelques marques ainsi que des gens qui seront très spécialisés, qui seront sur une niche et pourront en vivre. Nous, comme on se place comme fournisseur de solutions, on est un petit peu en dehors de cette bataille là.

Comment se passent les relations avec Accor ?
Accor est actionnaire minoritaire puisque le groupe ne possède que 38,5 % du capital tandis que le reste est détenu par huit personnes qui travaillent chez Go Voyages. Moi-même, je détiens 56 %. Avec l'entrée en Bourse, Accor va devoir faire un choix dans les mois qui viennent : continuer à participer, mais de manière diluée, se maintenir à niveau, ou prendre davantage de poids. Quoi qu'il en soit, nous avons une forte synergie avec Accor même s'ils ne nous dictent pas notre stratégie. Les tour operators du groupe Accor se fournissent chez nous, ce qui nous a apporté 50 millions de francs depuis la prise de participation et notre système de vente de chambre d'hôtels devrait se faire également avec Accor et ses partenaires, même s'il ne s'agit pas d'une alliance exclusive. De la même manière que nous travaillons avec Carlson Wagon-Lits et Sélectour, rien ne nous interdit de sélectionner des sociétés extérieures au groupe.

Qu'aimez-vous sur Internet ?
Rechercher de l'information en général et faire mes courses. J'utilise Ooshop le plus souvent et c'est un véritable plaisir de ne plus avoir à aller faire ses courses le week-end ! Par ailleurs, Internet est un business qui est d'une grande facilité de développement, c'est réellement cela qui m'attire sur le Web.

A contrario, qu'est-ce qui vous irrite sur le Web ?
La lenteur est vraiment rédhibitoire et il y aussi une foule de sites qui ne servent à rien et qui sont creux. C'est vraiement agaçant de perdre son temps à visiter des sites inutiles.

Quels sont vos sites préférés ?
Ooshop, TF1, Boursorama parce qu'on a besoin de connaître en permanence les cours de changes et Yahoo pour la recherche.

 
Propos recueillis par Florence Santrot

PARCOURS
 
Carlos da Silva a intégré Go Voyages en 1982 à l'âge de 17 ans et a progressé de la réservation à la direction jusqu'en 1989. A cette date, il quitte Go Voyages pour fonder CharterséCompagnie, un voyagiste spécialiste des vols secs, connu aujourd'hui sous l'enseigne Look Voyages. En août 1997, Carlos da Silva quitte Look Voyages et rachète Go Voyages à Air France. Il a lancé en novembre 1999 la première version du site.

   
 
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