JDNet.
Pourriez-vous
revenir sur l'historique de cette formation ?
Jacques Perrin.
Le Ceram date de 1963 avec l'Ecole Supérieure de Nice, et
cette formation a été implantée sur la technopôle Sophia Antipolis
en 1978 par décision de la Chambre du Commerce et de l'Industrie
de Nice-Côte d'Azur. A l'époque nous étions sur place le seul
établissement d'enseignement supérieur avec l'Ecole des Mines
de Paris. Ce projet avait été initié par Pierre Laffite qui
était encore directeur de l'Ecole des mines de Paris en 1978.
La chambre de Commerce a ainsi décidé de faire déménager le
Ceram du centre ville pour l'intégrer au sein d'un campus,
un peu comme ce que la Chambre de Paris avait fait en 1964
en faisant quitter le centre ville à HEC pour intégrer le
campus de Jouy-en-Josas.
Comment
s'est effectuée l'intégration du Ceram au sein de Sophia Antipolis
?
L'intégration s'est passée dans les meilleures conditions,
puisqu'à l'époque la Chambre de Commerce de Nice avait développé
un partenariat profond et important avec HEC et la Chambre
de Commerce de Paris. La conception du Ceram a été largement
inspirée par le développement du campus d'HEC. A l'époque,
j'étais jeune professeur à HEC et j'ai eu l'occasion de participer,
en 1978, à la définition des programmes du Ceram.
Et
au niveau des entreprises de la région ?
Les entreprises de la région ont été associées dès le début
par la création de cas d'études et de matériels pédagogiques
originaux qui n'existaient pas à cette époque. Je me souviens
par exemple des cas en management de la production qui étaient
réalisés chez Texas Instrument. Nous travaillions également
sur des cas dans le domaine du marketing international, réalisés
avec les grandes entreprises de parfums et d'arômes de Grasse.
Depuis les trois ou quatre dernières années les choses ont
beaucoup évolué. De grandes entreprises étrangères ont choisi
Sophia Antipolis pour implanter leur siège européen ou leurs
laboratoires de recherche. Nous avons développé, il y a trois
ans, un concept autour du développement de jeunes entreprises
dans le domaine des hautes technologies issues à la fois des
grands groupes, ou bien des laboratoires de recherche comme
l'INRA ou le CNRS, ou encore des laboratoires privés. En 1997
nous avons mis en place un pôle baptisé "Direction des pôles
de compétence technologies" avec pour objectif d'accompagner
le développement des start-up dans le cadre de la charte de
relance de Sophia Antipolis.
Quelles
sont les caractéristiques de la formation ?
Dans les nouveaux enseignements, nous avons mis en place dès
1997 une formation en troisième année baptisée : "Management
des entreprises innovantes et à forte croissance". Il s'agit
d'une formation préparant à devenir entrepreneur dans le secteur
des hautes technologies. Cette formation attire aujourd'hui
de 35 à 40 étudiants par an. De cette option sont nés des
projets d'entreprise qui ont d'ailleurs été accueillis au
sein d'un incubateur étudiant qui a ouvert ses portes l'an
dernier. Quatre projets professionnels sont actuellement en
cours de lancement par nos étudiants. Ces derniers peuvent
ainsi profiter de nos ressources en matière de locaux, de
matériel informatique, de télécom, et surtout de l'appui et
des conseils d'une équipe de professeurs.
Quels
sont ces projets ?
Le premier est une place de marché dans le domaine des arômes
et parfums. Il y a également un projet dans le domaine du
tourisme d'affaire visant à développer les achats groupés
pour les gros comptes. Le troisième est une société de production
vidéo spécialisée dans la diffusion sur Internet. Enfin, le
quatrième projet n'est pas encore totalement finalisé et les
porteurs souhaitent qu'il reste confidentiel pour le moment.
Quelles
sont les autres formations dispensées au Ceram ?
En troisième année, nous avons également développé une option
sur l'e-business et ses nouvelles applications. Cette option
accueille actuellement entre 25 et 30 étudiants en étant largement
alimentée par des collaborations avec des start-up et des
grands groupes de Sophia. Le groupe Carrefour est par exemple
présent avec son centre de formation national et international.
Cette année nous allons lancer une nouvelle option, "conception
de systèmes d'information", qui développe les compétences
des étudiants autour de la prise en compte des données sur
les clients, ainsi que les procédés pour améliorer la chaîne
de valeurs. Cette discipline permet par exemple de réfléchir
à la façon de raccourcir les délais de conception de nouveaux
produits en mettant en ligne clients et fournisseurs, ainsi
qu'un certain de nombre de maillons de la distribution.
Vous
organisez également un sommet depuis maintenant quatre ans...
Dans le cadre de notre action sur les pôles de compétences
technologiques, nous avons mis en place un sommet international
du capital-risque. Chaque année, nous réunissons entre 150
et 180 capitaux-risqueurs français et internationaux, auxquels
nous présentons pendant deux jours, 40 projets sélectionnés
parmi plus de 150 candidatures. Nos élèves peuvent être éligibles
mais il s'agit surtout de projets au niveau de la région et
également au niveau national. L'an dernier nous avons même
invité comme pays d'honneur l'Allemagne avec la collaboration
de capitaux-risqueurs allemands venus avec leurs propres projets.
Nous avons par exemple participé à l'implantation en France
d'un fond de capital-risque allemand, Venture Select, qui
s'intéresse au financement de jeunes entreprises dans son
secteur d'activité.
Quels
sont les résultats ?
Sur les 40 entreprises présentes en 2000, 80% d'entres elles
ont effectué une levée de fonds.
Pour
revenir à la formation, combien d'étudiants passent par le
Ceram chaque année ?
Aujourd'hui, le Ceram représente 1.800 étudiants, dont 1.200
en management et 600 en technologie et sciences. Nous avons
environ 300 nouvelles entrées chaque année auxquelles se rajoute
une soixantaine de diplômés de l'enseignement supérieur français,
ainsi que quarante diplômés de l'enseignement supérieur étranger
en deuxième année.
Combien
de temps dure la formation ?
Il faut compter trois ans post-prépa pour l'Ecole Supérieure
de commerce, soit une sortie à bac + 5. Du côté de la filière
technologique c'est deux ans en France et deux ans aux Etats-Unis.
Comment
se passe l'intégration de vos étudiants dans le monde de l'entreprise
?
Aujourd'hui, sur nos étudiants en troisième année, 45% d'entre
eux sont embauchés avant leur sortie de l'école, grâce aux
formules de contrat d'apprentissage ou d'alternance. Nous
avons un taux de placement de 85% dans les deux mois qui suivent
la remise du diplôme. Depuis trois ans nous enregistrons des
taux d'intégration assez extraordinaires.
Qui
sont les recruteurs ?
Nos grands recruteurs sont Nortel, Alcatel, Accenture, Arthur
Andersen ou France Télécom. Ce sont des sociétés dont la dimension
technologique est très présente. Des start-up recrutent également
beaucoup par le biais de l'apprentissage.
A
titre personnel , quels sont vos sites préférés
?
Je consulte souvent les sites de nos partenaires en Asie et
aux Etats-Unis. Dans mes favoris, j'ai environ 70% de sites
académiques. Personnellement je consulte également des sites
consacrés aux voitures anciennes et de collection.
Qu'aimez-vous
sur Internet ?
La rapidité avec laquelle je peu prendre des contacts.
Qu'est
ce qui vous déplaît sur Internet ?
Je n'aime pas ma messagerie le matin.
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