JDNet. Pouvez-vous nous présenter Devarrieux-Villaret
Zaq ?
Rémi Coullaut.
Devarrieux-Villaret
Zaq a été créé en mars 2001. Notre principal actionnaire
est l'agence Devarrieux-Villaret, Zaq est un partenaire
nord-américain. Notre société se présente comme une
agence conseil en interactivité. De par la vision de
Jean-Pierre Villaret et l'expérience en agences interactives
des quatre managers qui composent la société (Jérôme
Hennebicq, Jean-Christophe
Titus, Dario Daoud, Godefroy Riegler), nous avions
conclu que le modèle de l'ensemble des agences interactives
n'était pas le bon. En effet, il est impossible
de délivrer une réflexion stratégique, des idées, de
la créativité et du développement informatique en intégrant
toutes les compétences de ce métier. Notre positionnement
repose donc sur deux axes, l'innovation et la créativité
: l'innovation marketing et technologique et la créativité
en se rapprochant au plus près de l'idée. L'expérience
du marché nous a également confortés dans notre idée
d'un dimensionnement des équipes en fonction des sujets.
Les quatre pôles de l'agence sont marketing/business,
technologie, création et organisation. Nous avons la
chance de pouvoir puiser dans les ressources de l'agence
Devarrieux-Villaret lorsque cela est nécessaire ainsi
que dans celles de Devarrieuxvillaret/ehs (agence de
marketing relationnel). C'est l'organisation même de
l'agence qui le permet.
Quels
sont vos clients et quels types de services leur proposez-vous ?
Nos
principaux clients sont la SNCF Ile-de-France et France
Télécom, pour lesquels nous travaillons sur des sujets
encore confidentiels. Nous avons aussi travaillé
sur les campagnes online pour Netissimo et nous venons
de signer un constructeur automobile, un assureur et
un site de recrutement. En ce qui concerne les services
que nous leur proposons, nous nous sommes spécialisés
dans le conseil en interactivité en essayant
d'avoir le plus souvent une analyse stratégique fine
apportée par le planning. Nous sommes en fait sur de
l'assistance maîtrise d'ouvrage, voire de la maîtrise
d'uvre et travaillons avec plusieurs partenaires
prestataires. Le vrai problème, c'est de pouvoir,
comme dans la publicité il y vingt ans, mettre
en place des contrats cadres qui garantissent des volumes
d'affaire en agences et annonceurs. Il faut sortir de
la logique projet. Nous proposons tous les services
de ce métier en essayant d'avoir le plus souvent une
analyse stratégique fine apportée par le planning, en
se rapprochant au plus près de l'idée.
La
publicité en ligne occupe-t-elle une position stratégique
dans les activités de Devarrieux Villaret ?
Bien
évidemment. En revanche, nous ne sommes pas pressés
de réaliser des campagnes en l'état actuel. Le vrai
problème de la publicité en ligne, c'est l'approche
que l'on en a et la vision. Bien sûr, il faut
cibler, bien sûr, il faut utiliser tous les formats
et à ce sujet, les supports feraient bien de comprendre
l'intérêt des nouveaux formats que propose notamment
DoubleClick
aux Etats-Unis... Il s'agit encore à mon avis d'astuces
interactives amusantes qui cherchent du sens et de l'intelligence.
Comment voulez-vous offrir une expérience enrichissante
et utile aux utilisateurs avec l'état des réseaux et
des débits ? Il faut ré-insufler du sens publicitaire
dans les réseaux, c'est primordial ! Alors comment faire?
Je citerai l'exemple de bmwfilm.com aux Etats-Unis.
Le téléchargement d'un player vous permet de découvrir
cinq films publicitaires réalisés pour la marque par
de grands réalisateurs mondiaux (Guy Ritchie, Hong-Kar
Waï, etc...). Nous touchons à la véritable réalité de
la publicité en ligne : du sens, des sujets et du réve
et surtout un bénéfice utilisateur.
Vous
trouvez que la publicité en ligne manque singulièrement
de créativité ?
Absolument,
il y a un manque certain de réflexion suffisamment
poussée au niveau de la conception/rédaction
des bannières Toutefois, nous commençons
à travailler avec des scénaristes interactifs,
c'est-à-dire des gens qui réalisent un
story-board d'une bannière ou d'un skyscraper
en cherchant précisément ce que la publicité
va raconter. C'est un souffle créatif qui n'est
pas négligeable pour les mois à venir
et il faut espérer que cela sera suffisamment
probant pour limiter la tendance actuelle, qui est à
la duplication pure et simple de publicités développées
pour d'autres médias. Parce que cela ne valorise
pas le média, cela ne nous valorise pas aux yeux
des annonceurs. Et, surtout, il ne faut pas s'attendre
à des taux de clic intéressants... Le
challenge est de trouver un sens et donc d'intéresser
les créatifs à ce média pour qu'ils
s'impliquent comme ils le font pour d'autres supports.
Comment
travaillez-vous concrètement ?
D'abord, il faut identifier un problème. C'est souvent
une problème de communication par rapport au média Internet,
il est difficile d'émerger aujourd'hui. Ensuite, nous
travaillons sur des sujets. Nous définissons des angles,
des conceptions/rédactions et des créations. Il nous
arrive d'aller jusqu'à la conception et à la réalisation
lorsque c'est très innovant en terme d'interface ou
lorsque cela nous plaît particulièrement sur le plan
créatif. Mais, et c'est notre challenge, nous sommes
capables sur des dossiers d'envergure de piloter une
SSII, un fournisseur de solutions de marketing interactif,
un fournisseur de solutions de SMS, etc.
Quelle
est votre vision du marché actuel de la publicité
en ligne ?
J'ai découvert professionnellement Internet en 1992,
alors jeune commercial. J'ai eu la chance de croiser
des hommes passionnants créatifs avec une envie de réaliser
et de se réaliser comme je n'aurais jamais pu l'imaginer
dans le monde du travail. Je citerai Patrick Robin,
Frédéric Pie et Xavier Blanchot qui m'ont influencé.
Tout ça pour dire que nous sommes plusieurs à penser
encore et toujours à une profonde révolution industrielle,
organisationnelle, culturelle et sociétale. Il est donc
logique de vivre toutes ces phases évolutives et notamment
celle qui consiste à un moment d'arrêter de rêver pour
repartir sur des bases saines. Le bain de sang qui a
secoué la nouvelle économie va bientôt s'arrêter et
le marché, comme en général celui de la communication,
devrait repartir après les élections. De quelle déprime
parle-t-on ? Dans tout principe économique il faut être
rentable, un point c'est tout.
Et
quelles sont vos prévisions pour 2002 ?
2002
sera une bonne année, après les élections qui vont monopoliser
l'attention de tous. Les conditions pour la reprise
sont les mêmes que d'habitudes : il faut des annonceurs
qui s'engagent maintenant qu'ils ont appris et testé
ce nouveau support. Il faut des agences toujours plus
créatives, l'idée, l'idée et encore l'idée... même pour
un site de ressources humaines, un intranet ou un simple
message SMS.
Alors,
quels sont, selon vous, les critères pour réussir dans
l'e-pub aujourd'hui ?
Pour réussir dans l'e-pub, il faut d'abord retirer le
"e" devant pub et changer pub par communication sur
nouveau média. Ne réinventons par la roue d'un métier,
celui de la publicité, très professionnel, et enfin
pensons à ce à quoi pourraient rêver les gens qu'il
y a derrière les machines. Je vous rappelle la définition
de l'interactivité au sens théorique et selon Norbert
Wiener, le cybernéticien : "L'interactivité à pour objectif
de dépasser la simple fonction/outil en l'homme et la
machine pour devenir idéalement un véritable partenaire
de l'utilisateur..." Enfin, pour réussir dans la communication
sur Internet, il faut peut-être plus penser programmes
courts que bandeaux, il faut peut-être penser plus sens
et don de la marque plus que "clic" et traffic. Il est
temps que les créatifs s'approprient ce média.
Qu'est-ce
que vous aimez sur Internet ?
Tout
ce que ça a permis de créer depuis sa
création et son essor. Cela a été
véritablement un souffle après les années
90, les années marquée par le sida, le
cancer et le chômage. Les gens ont vu apparaître
une nouvelle révolution industrielle, faussement
rapide au départ et maintenant plus longue. C'est
vraiment un souffle en terme de création d'entreprises
et cela donne envie aux gens de se projeter dans le
futur. En dehors de cet aspect émotionnel, et
sur le plan pratique, il est clair que maintenant je
serais incapable de travailler sans Internet. C'est
devenu un partenaire, un outil.
Quels
sont vos sites préférés ?
Tous les sites d'information m'intéressent, comme Le
Figaro, Libération, Le Monde, le Financial Times...
Et puis je m'intéresse aussi à tous les programmes interactifs
de contenu haut débit, même alternatifs, comme Heavy.com
aux Etats-Unis ou les portails suédois dédiés au haut-débit.
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