JDN.
Votre agence s'est spécialisée sur de
la production en Flash. Pour quelles raisons ?
Lionel Curt.
Dès notre lancement, fin 1998, nous avons souhaité
nous orienter vers une technologie forte. Il y avait
à l'époque trois grandes écoles :
l'html, Shockwave (Director) et Flash. Nous avons misé
sur cette dernière car elle nous semblait être
celle du futur. De plus, nous ne voulions pas seulement
être une agence de communication mais une véritable
web agency. C'est pourquoi nous avons dès le
départ intégré une compétence
de SSII avec une équipe d'ingénieurs et
la capacité de gérer des bases de données
en Flash. Ce positionnement très spécifique
nous a permis de travailler tout de suite avec des marques :
Mobalpa, Perrier-Vittel (Intranet) puis ensuite Salomon
International (groupe Adidas). En 2000, nous avons constaté
un ralentissement de la demande de création de
sites, donc nous nous sommes orientés sur ce
marché émergent qu'était l'advertainment.
Les marques ont très vite compris qu'il ne suffisait
pas d'avoir un beau site, il fallait aussi l'animer
pour attirer les internautes.
Aujourd'hui,
quel est votre positionnement ?
Nous restons une équipe pluri-disciplinaire
même si l'advertainment gagne du terrain.
Cette activité a représenté 30 %
de notre chiffre d'affaires en 2002, contre 20 %
en 2001. Nous continuons aussi à réaliser
des sites Internet en Flash ainsi que des campagnes
publicitaires pour en faire la promotion. En fait, la
technologie Flash nous a ouvert plusieurs voies de développement,
notamment dans le domaine de la création de contenus
multi-supports. Le meilleur exemple est notre partenariat
avec Alcatel Mobile Phone. Nous nous occupons du lancement
international de leurs téléphones, nous
réalisons tout le contenu présent sur
leurs téléphones mobiles (iconographie,
screensavers, fonds d'écran, etc.). Nous avons
aussi produit le film BtoB qui va être présenté
sur DVD lors du salon du CeBit, réalisé
le site Internet et le jeux-concours online. Enfin,
nous nous chargeons de la communication en ligne.
Y
a-t-il d'autres supports que vous pouvez toucher avec
le Flash ?
Ayant un partenariat avec e-TF1 pour
le site destiné aux enfants, Tfou.fr, nous avons
été amenés à créer
de petites animations (jingles) en télévision
pour l'émission jeunesse de la chaîne.
Le Flash a cela d'intéressant qu'il est facilement
adaptable à de multiples supports. Nous travaillons
actuellement avec les toutes dernières versions
de la technologie : Flash MX et Flash Communication
Server. Elles permettent d'intégrer de la vidéo
en streaming dans une interface Flash. Le poids des
créations n'est donc plus un problème.
Ces derniers développements permettent de lier
vidéo et animation virtuelle et nous ouvrent
de nombreuses perspectives, tant dans le domaine de
la publicité en ligne que des présentations
institutionnelles, par exemple. Nous avons dernièrement
réalisé un module pour l'intranet d'EDF
avec une présentation vidéo liée
à des animations virtuelles. Cela offre la possibilité
de faire des présentations bien plus vivantes
qu'auparavant.
L'"advertainment"
a souvent été assimilé à
la simple réalisation de jeux-concours en ligne.
Est-ce toujours le cas ?
Il a eu de fortes évolutions dans
ce domaine depuis un an. Aujourd'hui, nous proposons
150 produits d'advertainment. Sur ce total, une
grande partie sont des jeux mais il y a aussi du rich
media. L'animation d'un site ne passe pas que par du
jeu, il existe bien d'autres possibilités d'apporter
de la valeur ajoutée à l'internaute. Nous
avons par exemple réalisé une interface
baptisée "movie maker". L'internaute
a la possibilité, via un petit module en Flash
d'importer ses propres vidéos ou images, de les
monter et d'ajouter de la musique s'il le souhaite.
Au final, il obtient un véritable petit film,
qu'il peut partager avec ses amis. Ce produit d'advertainment
peut être par exemple intégré sur
le site d'une marque de produits de sport (snowboard,
roller, etc.) qui souhaite communiquer à destination
de sa communauté. Dans le même esprit,
nous avons mis au point un sampler musical... Il est
certain que ces approches ne vont pas toucher une vaste
population mais elles s'adressent à des clients
ou propects qui seront fidélisés puisque
ce type de produits renforce fortement une image de
marque.
Avec
votre spécialisation Flash, n'avez-vous pas peur
de n'attirer que des annonceurs intéressés
uniquement par un beau design ?
Dès le début nous avons
voulu aller plus loin que le front office. Aujourd'hui,
nous avons comme clients quelques sites marchands. Nous
sommes capables de leur proposer la gestion d'un catalogue
en huit langue via un back-office en Flash très
simple d'utilisation. Pour le cas de notre client Salomon,
les produits du catalogue sont présentés
en anglais, puis chaque bureau local n'a plus qu'à
traduire le nom des produits dans sa langue et cela
apparaît immédiatement sur le site. Par
ailleurs, pour nos produits d'advertainement, nous avons
développé, avec l'aide de l'Anvar, un
logiciel de gestion statistique en temps réel
baptisé GS, GameStat. Accessible pour nos clients
en extranet, il permet de visualiser le taux de transformation,
le nombre d'inscriptions, etc.
Les
sites en Flash sont réputés être
très beaux mais souvent très compliqués...
Il est vrai qu'il y a quelques années,
nous ne pouvions pas nous empêcher de faire apparaître
un bouton sur une page sans qu'il n'ait fait deux looping
et sans acompagnement musical. Aujourd'hui, nous avons
évolué et nos sites se rapprochent de
plus en plus de la navigabilité des sites en
html... tout en conservant les points forts du Flash.
Cette maturité se traduit particulièrement
dans une de nos réalisations : le site de
la ville de Megève (megeve.com).
Il allie ergonomie et astuces, comme par exemple pour
le bouton "Accès direct" qui permet
d'accéder à l'ensemble des rubriques du
site via un seul menu couvrant. En html, ce serait impossible.
Volkswagen
lance à partir de lundi prochain sa New Beetle
Cabriolet et vous avez en charge la réalisation
du site et la promotion en ligne. Comment avez-vous
abordé ce projet ?
Cela s'est fait très vite. Nous
avons eu un mois pour réaliser le projet. Il
sera très différent des autres sites de
Volkswagen qui sont tous réalisés sur
un même modèle. Il sera aussi très
différent des sites automobiles existants. Nous
avons opté avec le constructeur pour une présentation
façon magazine féminin. La présentation
technique de la New Beetle Cabriolet ne sera pas le
seul point central du site. Volkswagen a signé
un partenariat de six mois avec Nova pour l'animation
d'un espace "bons plans". Dans 18 villes,
des sorties seront proposées et les internautes
pourront soumettre eux aussi leurs "bons plans".
Sur la présentation de la voiture elle-même,
nous avons choisi un angle humoristique plutôt
que le système habituel de personnalisation.
Les caractéristiques de la voiture sont présentées
de manière ludique : roman-photo, pseudo
mouvements de gym, etc. Enfin, un espace sera proposé
en collaboration avec l'émission "Nova club"
. Durant l'opération, la chroniqueuse Aline sillonnera
Paris au volant d'une new beetle cabriolet et proposera
sur le site des vidéos, des chroniques en mp3, etc.
L'originalité du site n'empêchera pas
la présence de fonctions classiques comme la
pré-commande en ligne ou la prise de rendez-vous
avec son concessionnaire le plus proche.
Lorsque
vous faites de la veille sur les derniers développements
en Flash, quels sites consultez-vous ?
Je consulte régulièrement
le site Praktica.net qui est une mine pour découvrir
de nouvelles tendances d'utilisation du Flash. Mais
nous avons aussi notre propre forum interne que chacun
alimente avec ses trouvailles. Cela permet à
tous de se tenir au courant.
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