JDNet.
Plus de six mois après votre nomination à
la présidence de LibertySurf/Tiscali France,
estimez-vous avoir réalisé la plus grande
partie du chantier de la
restructuration ?
Rafi Kouyoumdjian.
Il me semble que nous avons fait l'essentiel. La restructuration
est terminée à 90% et nous voulons maintenant
tourner cette page. Les six derniers mois, nous nous
sommes concentrés sur la véritable création
de Tiscali France. Parallèlement à la
réorganisation, nous avons réduit notre
masse salariale de 35% : il reste environ 500 salariés
chez Tiscali France. Nous avons créé des
synergies dans le but de parvenir à des échéances
de rentabilité prévues en fin d'année.
Avez-vous
réglé tous les problèmes liés
aux différents plans sociaux qui ont frappé
plusieurs de vos entités (Freesbee, World Online,
RESpublica) ?
Les
plans sociaux ont été réalisés.
Les négociations ont été menées
en toute transparence et les conditions étaient
humainement acceptables. Toute cette partie est derrière
nous et je ne perçois pas de difficultés
particulières qui persitent sur ce plan-là.
Comment
mesurez-vous le chemin parcouru depuis votre prise en
fonction chez Tiscali France ?
Je
pense que les décisions prises ont été
nécessaires. C'est un véritable travail
de construction dans une logique industrielle et nous
avons essayé d'aller le plus vite possible. La
période de développement commercial, sous
la houlette de Pierre Besnainou, a eu un succès
certain. Dorénavant, depuis fin mars, nous nous
efforçons de transformer ce succès commercial
en un succès industriel et économique.
N'est-ce
pas déroutant pour vos abonnés FAI d'orienter
la communication autour d'une seule marque ?
Le
projet global évolue et c'est une occasion de
rebondir. Vis-à-vis de nos clients, la marque
phare est Tiscali/LibertySurf. C'est un co-branding
que nous garderons le temps qu'il faut. Nous passerons
ensuite à une phase ultime autour de la seule
marqueTiscali. Toutefois, la réorganisation des
entités a été réalisée
en début d'année 2001, à un moment
où le marché des FAI était plutôt
mou. Je ne pense pas que nous ayons perdu beaucoup de
terrain.
Comptez-vous
développer vos activités en conservant
les deux grandes activités FAI/Télécom
et média ?
Notre
métier de groupe de communication Internet inclut
ces deux pôles. Nous voulons rester sur les deux
marchés car ils sont complémentaires.
Le
pôle média de Tiscali France doit-il également
atteindre la rentabilité d'ici la fin de l'année
?
Le
même objectif a été assigné
au pôle FAI et à celui dédié
aux médias. Mais c'est le premier pôle
qui atteindra en premier la rentabilité. Les
actifs médias seront proches de cet objectif
en fin d'année. Ils deviendront réellement
rentables en terme d'exploitation sur l'année
2002. L'organisation que nous avons mise en place nous
a permis de générer des économies
en terme de coûts : mise en commun de moyens,
réduction de la masse salariale, etc.
En
terme d'offres d'accès Internet, comptez-vous
transformer tous vos abonnés gratuits en membres
payants ?
Nous
pensons que les deux formes d'abonnement vont
co-exister. Elles ont un intérêt pour nous
et pour nos clients. La formule "vous payez ce
que vous consommez" a clairement un marché
et elle est rentable pour nous. Nous respectons la liberté
des internautes qui ne souhaitent pas s'engager dans
la durée ou sur des volumes. Est-ce que cela
correspond à 40 ou 60% du marché ? Nous
verrons. Il est vrai qu'au cours du premier semestre
2001, nous avons insisté sur le forfait. Aujourd'hui,
un tiers de notre base est en forfait (soit environ
300.000 clients). Mais les deux formules vont cohabiter.
Vis-à-vis de nos clients, nous allons nous engager
sur quatre points : la liberté de choisir son
accès, la confiance (programme de fidélisation
réciproque), l'accompagnement (avec notamment
des minutes de hotline gratuite pour les nouveaux abonnés
et la gestion de comptes en ligne), et l'innovation
qualité. Un directeur en charge de la qualité
des services a été nommé en août
au sein de Tiscali/LibertySurf France.
Vous
comptez mettre l'accent sur le haut débit, à
l'instar de Club-Internet ?
Nous pensons que nous avons
un bon positionnement. Maintenant, nous avons des conditions
règlementaires qui permettent d'avoir un produit
rentable. Nous allons développer notre offre
d'ici la fin de l'année. Actuellement, nous avons
2.500 abonnés haut débit. [NDLR, le
pack haut débit de Tiscali/LibertySurf a été
récemment distinguée par L'Internaute]
Quelle
importance accordez-vous au développement de
vos offres BtoB ?
C'est une activité qui existe au niveau de Tiscali
International. Le marché de l'entreprise est
en croissance en France. Fin 2001, le BtoB va représenter
5% de notre chiffre d'affaires. L'année prochaine,
son poids devrait atteindre 10%.
Dans
le domaine de la téléphonie, vous avez
signé un accord d'opérateur virtuel avec
Bouygues Télécom. Comment comptez-vous
exploiter ce type de service ?
C'est
un accord qui a été signé au départ
avec Intercall. Depuis juin, nous commercialisons des
mobiles sous la marque Tiscali/Intercall, disponibles
chez des distributeurs comme Phone House. Notre produit
est basé sur une tarification simple et moins
coûteuse, notamment pour les appels vers l'étranger.
Il va évoluer vers l'Internet avec des offres
SMS et des liens avec le portail mobile qui devrait
ouvrir fin octobre. Globalement, le groupe Tiscali a
une stratégie d'opérateur virtuel. Il
est présent au Danemark et est en cours de négociation
en Grande-Bretagne et en Italie.
Vous
attendez beaucoup de l'interconnexion forfaitaire illimitée
(IFI) et du dégroupage ?
L'IFI
est en oeuvre. Nous avons été l'un des
premiers opérateur à la mettre en oeuvre,
avec Télécom Développement. Mais
ce n'est pas vraiment ce que le marché attendait.
L'IFI ne va pas nous permettre de proposer des offres
d'accès illimité attractives auprès
du grand public. Quant au dégroupage, nous l'attendons
toujours. Lorsque je regarde l'état du marché
actuellement, je me dis qu'il n'y aura pas d'accès
illimité à court terme.
Personnellement,
de combien de comptes d'accès Internet disposez-vous
?
Deux
: un chez nous et un chez l'un de nos concurrents.
Et
combien de boîtes mail ?
Quatre
boîtes mails, mais j'en utilise surtout trois.
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