JDN.
Où en est Egg France aujourd'hui ?
Marc Luet.
Au point de vue chiffres, je ne peux malheureusement
pas vous donner d'informations car nous appartenons
à une société cotée à
Londres. Nos résultats semestriels seront publiés
le 23 juillet. Tout ce que je peux vous dire, c'est
que le plan de marche est respecté. L'investissement
total de Egg en France sera de 300 millions d'euros
et le break even est toujours prévu aux alentours
de 2006. Il faut trois ans d'investissement avant d'arriver
à un point de rentabilité.
En revanche, je peux vous parler de l'évolution
de Egg France sur le plan qualitatif. Nous avons désormais
une notorité bien installée (près
de 60 % de notoriété auprès
de la population française) et les valeurs qui
nous sont attribuées sont généralement
celles de l'innovation, de la nouveauté et de
la différence. Alors que les services bancaires
des banques traditionnelles sont bien souvent indifférenciés
aux yeux du public, Egg sort du lot.
En
ce qui concerne vos clients, quel est leur profil et
de quelle manière utilisent-ils la carte Egg ?
En ce qui concerne le profil de nos clients,
ce sont à 45 % des CSP+ (cadres moyens,
cadres supérieurs, etc.) avec une moyenne d'âge
proche de la quarantaine. C'est une population plutôt
urbaine, ce qui correspond à la pénétration
de l'Internet en France. Et ils sont naturellement sensibles
à l'aspect de la nouveauté. Nous avons
à peu près tous les profils en terme d'utilisation
de la carte mais 50 % de nos clients utilisent
la carte Egg comme carte de paiement principale. Les
autres en font plutôt un usage inégal selon
les périodes. Un mois, ils vont beaucoup s'en
servir, le mois suivant, elle ne sera quasiment pas
utilisée. Enfin, pour ce qui est de l'utilisation
de la carte comme carte de crédit ou exclusivement
comme carte cash-back, je ne peux pas vous donner de
répartition précise aujourd'hui, mais
je peux vous dire que c'est très balancé.
Au
premier trimestre, les résultats de Egg France
n'avaient pas été aussi bons que prévu,
avec notamment un nombre de cartes Egg créées
inférieur aux attentes. Qu'en est-il aujourd'hui ?
En France, il y a toujours une période
d'attentisme du public face à un nouveau service
ou produit. Ce fut le cas pour la téléphonie
mobile ou Internet. Mais, une fois le cap passé,
le produit décolle rapidement. Je pense que c'est
la même chose pour la carte Egg, qui est un produit
innovant pour la France. Quant à nos objectifs
de résultats en terme de nombre de clients, nous
visons toujours les 700-800.000 clients d'ici 2005.
Et nous sommes pour l'instant sur la trajectoire de
notre objectif pour 2003, c'est-à-dire un peu
moins de 200.000 clients d'ici la fin de l'année.
Le
fait d'abaisser fin mars le TEG annuel de 12,99 %
à 9,9 % a-t-il également permis de
convaincre un plus large public ?
Il est certain que cela y a contribué
mais ce n'est pas la seule explication. Je crois vraiment
que notre produit correspond à une attente du
public. Surtout, les efforts de clarification et de
transparence que nous menons depuis plusieurs mois portent
leurs fruits. Nous avons modifié avec BBDP &
Fils notre communication auprès du public afin
de mieux présenter les caractéristiques
de la Carte Egg. Nous avons aussi opté pour un
taux unique (de 9,9 %), quand d'autres concurrents
proposent une fourchette de taux. Enfin, nous avons
rencontré différentes associations de
consommateurs (AFUB, UNAF, INC, UFC Que Choisir...)
afin de recueillir leur avis sur notre produit et la
façon dont nous communiquions autour.
Quand
allez-vous lancer de nouveaux produits et de quoi s'agira-t-il ?
Nous allons à nouveau permettre
la création de comptes courants dans les prochaines
semaines. Notre compte d'épargne est bien placé
par rapport à la concurrence et nous avons lancé
une nouvelle version plus performante de notre plate-forme
Bourse. Pour ce qui est des nouveaux produits, il faudra
attendre le quatrième trimestre pour voir de
nouvelles initiatives. Jusque là, les éventuelles
nouveautés se feront exclusivement dans le domaine
du crédit à la consommation.
Egg
France annonce régulièrement l'arrivée
de nouveaux collaborateurs dans l'équipe dirigeante
: vous en janvier, Charles McArthur en février,
Jérôme Mercier en juin.... Quelle est la
stratégie en la matière ?
Pour le lancement de Egg en France, la
maison-mère britannique avait envoyé une
partie de ses équipes épauler l'ancienne
équipe dirigeante Zebank. Puis cette période
transitoire passée, nous avons construit une
équipe spécifiquement française
avec, notamment, Charles McArthur, directeur général
adjoint et directeur financier et ancien trésorier
groupe chez Orange, et Jérôme Mercier,
notre nouveau directeur commercial et marketing, ancien
de chez IBM et Kelkoo. Maintenant, la nouvelle équipe
dirigeante française est entièrement constituée
et opérationnelle.
Qu'est
devenue l'ancienne équipe dirigeante de Zebank,
notamment Olivier de Montety, son président ?
Olivier de Montety nous a quittés,
ainsi que le reste de l'équipe dirigeante issue
de Zebank. En revanche, les employés Zebank ont
été conservés et travaillent aujourd'hui
pour Egg.
Vos
objectifs de recrutement (1.000 personnes d'ici 2004)
sont-ils toujours d'actualité ?
Egg emploie aujourd'hui 480 personnes
(120 à Paris et 360 à Tours). Nous sommes
moins attachés à un nombre précis
de recrutements de nouveaux collaborateurs. Nous verrons
en fonction du développement de notre activité.
Allez-vous
continuer à communiquer aussi fortement autour
de la carte Egg dans les mois à venir ?
Absolument. Nous allons sans doute lever
un peu le pied pendant l'été mais nous
reprendrons notre campagne à la rentrée,
avec une accentuation de notre plan média au
quatrième trimestre. Nous continuerons à
communiquer sur tous les supports (TV, affichage, radio,
web, etc.), avec une légère préférence
pour Internet où nous obtenons nos meilleurs
résultats.
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