JDN.
Quelle place occupe Internet dans la vente à
distance aujourd'hui ?
François Momboisse.
Une place très
importante. Le chiffre d'affaires du commerce électronique
BtoC a atteint en 2002, 1,7 milliard d'euros, soit une
progression de 61 % par rapport à 2001. Chez
certains grands VADistes généralistes,
Internet a représenté 10 % des revenus
en 2002. Et les premiers chiffres recueillis sur le
premier trimestre 2003 confirment cette tendance avec
une croissance de 50 % du chiffre d'affaires en ligne.
Internet devient vraiment incontournable, simplement
parce que le processus d'achat des consommateurs devient
de plus en plus multi-canal.
Justement, quelle est la contribution
des pure players, des VADistes et des "click et
magasin" au chiffre d'affaires Internet français
en 2002 ?
Les pure players représentent
encore la majeure partie, avec 40 % du chiffre d'affaires
Internet. Les VADistes traditionnels représentent
35 % et les click et magasin, 25 %.
Quelle
est la proportion de VADistes traditionnels qui ont
adopté Internet comme canal de distribution ?
Actuellement, tous les VADistes historiques
font de la vente en ligne. La prise de commandes par
Minitel a très certainement facilité cette
transition. Par ailleurs, Internet représente
pour eux une économie certaine dans le traitement
d'une commande. Le Web leur permet également
de développer les opérations croisées
entre leurs différents supports. L'impact du
catalogue sur les ventes peut être renforcé,
par exemple, par l'envoi d'un e-mail. Le catalogue reste
d'ailleurs un outil indispensable pour les VADistes
traditionnels, auquel ne peut pas se substituer entièrement
Internet. Par ailleurs, contrairement aux click et magasin,
l'édition d'un catalogue pour les VADistes historiques
ne représente pas un coût supplémentaire.
Le
multi-canal est donc entré dans les moeurs et
continue à se développer?
Tout à fait. Et pas seulement
pour les VADistes historiques. Les pure players sont
également touchés par le phénomène.
En 2002, Lastminute a réalisé 20 % de
ses ventes via le téléphone. Et un cybercaviste
a finalement décidé d'éditer un
catalogue papier pour permettre à ses clients
et propects de consulter son assortiment sans se connecter
à Internet. Il faut à présent apprendre
à gérer ces différents canaux d'un
point de vue marketing. Evaluer correctement quel outil
sera le plus efficace en matière de relance par
exemple, et déterminer le niveau optimal de pression
publicitaire.
Dans
une logique multi-canal, Internet a-t-il un rôle
spécifique ?
Oui. Il permet de réaliser des
opérations de destockage et des ventes flash.
C'est un média très réactif qui
oblige les marchands à répondre très
rapidement. Par contre, côté produit, je
pense qu'Internet tend à se démocratiser.
Alors qu'au début il était fortement utilisé
pour vendre des produits technologiques, aujourd'hui
nous constatons une progression des ventes de produits
textile. Cette tendance est d'ailleurs beaucoup plus
importante aux Etats-Unis.
Quel
est l'apport d'Internet pour des commerçants
traditionnels ?
Un chiffre d'affaires additionnel bien
sûr. Des paniers moyens plus élevés
que dans le commerce offline et une fidélisation
accrue. Le Web permet également d'augmenter la
fréquence des contacts avec les clients.
Peut-on
dire qu'Internet a donné un coût de fouet
à la vente à distance ?
Je pense que oui. C'est en tout cas le
canal de vente qui croît le plus en matière
de vente à distance. Et la marge de progression
est encore importante. Aux Etats-Unis, les ventes en
ligne ont généré 20 % du chiffre
d'affaires de la vente à distance en 2002.
Quels
sont vos sites préférés ?
Fnac.com et Boursorama, que je trouve
très clairs.
Qu'est
ce qui vous séduit le plus dans Internet ?
La
rapidité des informations et l'exhaustivité
des produits que l'on y trouve.
A
contrario, qu'est ce que vous détestez le plus
?
Les
sites sophistiqués qui mettent du temps à
se charger et qui n'offrent aucune possibilité
pour passer à l'étape suivante. Et puis
je n'aime pas les relances commerciales trop agressives.
|