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Dans cette bataille de FAI pour l'ADSL, quels sont les
enjeux ?
Roland Montagne.
Il s'agit de capter le marché grand public. Jusqu'ici,
l'objectif était de capter les "heavy users",
c'est à dire les internautes très consommateurs
de services en ligne. C'était la population la
plus facile à toucher pour les opérateurs
et les FAI. Maintenant, il faut élargir la cible
et capter un profil d'internaute plus traditionnel.
Peut-on
s'attendre à une bataille des prix autour des
offres grand public ?
Elle a déjà commencé.
L'offre câble-modem NoosNet Primo, lancée
en mars derrnier, a constitué un premier signe.
Du côté des FAI, l'annonce de l'offre de
Free début octobre a été perçue
comme un coup de semonce. L'ensemble des ISP ont positionné
leurs offres sur celle de Free. Wanadoo propose dorévanant
une palette d'offres haut débit qui s'adresse
à tous les internautes selon leurs usages. AOL
France et Tiscali ont suivi. Mais on trouve également
des acteurs plus petits comme la société
NetUltra avec son offre NetPratique.
A
quoi sert la segmentation des offres ADSL par débit
?
L'objectif pour
des opérateurs comme France Télécom
est de rentabiliser les infrastructures déployées
comme les DSLAM*, qui délivrent une bande passante
partagée par les utilisateurs finaux. En segmentant
les offres, les FAI peuvent proposer à leurs
abonnés de changer de débit. C'est une
tactique pour mieux habituer les internautes au haut
débit. Plus les internautes auront accès
à des services multimédia audio et vidéo,
plus ils se tourneront vers des offres d'accès
haut de gamme.
Comment
va évoluer le marché de l'ADSL à
moyen terme ?
Les FAI cherchent à grignoter
des parts de marché à Wanadoo, mais l'opérateur
historique, qui a déployé les infrastructures
nécessaires, a une sérieuse avance.
Le
mouvement de dégroupage va-t-il permettre aux
FAI d'atteindre la rentabilité des offres haut
débit ?
On a longtemps cru au dégroupage
pour favoriser la concurrence entre opérateurs
et FAI. Aujourd'hui, si l'on fait une comparaison au
niveau européen, les opérateurs historiques
laissent moins de 10% d'accès ADSL via une ligne
dégroupée, à l'exception du Danemark.
Aujourd'hui, il y a deux options : soit le dégroupage
de la paire de cuivre (option 1), mais c'est économiquement
assez prohibitif, soit passer par de l'achat de gros
et exploiter l'option 3. Dans ce cas, l'opérateur
historique propose des offres comme Connect ATM ou Turbo
DSL. La plupart des opérateurs alternatifs semblent
davantage opter pour de l'achat de gros. Après
avoir déployé une infrastructure DSLAM,
France Télécom la met à disposition
des autres opérateurs via l'option 3 à
des conditions économiques souvent plus avantageuses
que s'il fallait déployer soi-même un réseau.
Free a lancé un mouvement de dégroupage
sur des zones spécifiques assez porteuse d'un
point de vue économique. Par exemple, le dégroupage
sur des grandes villes comme Paris, Lyon ou Marseille
peut justifier cet engagement.
En
parallèle à l'ADSL, quelles technologies
haut débit pourraient émerger ?
La technologie concurrente est souvent
le câble-modem. Au Benelux et au Grande-Bretagne,
sa place est importante. Ce n'est pas le cas en France,
pays dans lequel le câble TV a une faible pénétration.
L'ADSL a de beaux jours devant lui sur le marché
résidentiel. Des évolutions tehcnologiques
peuvent arriver avec plus de débit disponible.
D'autres technologies se profilent comme le FTTH (Fiber
To the Home), qui consiste à proposer un accès
abonnés directement en fibre optique. En Suède
et en Italie, on compte plusieurs milliers d'abonnés,
mais il faut encore du temps pour valider l'équation
économique du modèle. Enfin, dans les
technologies sans fil Wi-Fi et Wlan, le terrain règlementaire
et économique est à baliser.
France
Télécom lance une expérimentation
VDSL à Lyon. Pensez-vous que cette technologie
va monter en puissance ?
Toute la famille des DSL (Digital Subscriber
Line) se décline. L'ADSL (A pour Asymetric) est
la plus répandue, mais le SDSL (S pour symétric)
arrive en France par les opérateurs alternatifs
et France Télécom doit lancer son offre
SDSL au niveau national d'ici la fin de l'année.
Ce type d'offres s'adresse aux professionnels en raison
de ses niveaux tarifaires. Dans cette lignée,
on trouve le VDSL (V pour Video), dans une optique plus
lointaine. Mais ce type d'offres s'adresse à
une cible professionnelle dans un premier temps.
Quelles
sont les perspectives de développement haut débit
via le poste de télévision ?
Compte tenu du faible niveau du parc
de PC en France, il est clair que le poste de télévision
présente un attrait évident pour les acteurs
de l'internet. Des offres DSL autour du poste TV vont
sortir mais vont se heurter à la concurrence
des câblo-opérateurs et les opérateurs
satellites. Le positionnement doit être très
adroit.
Comment
expliquer que les FAI se concentrent sur les offres
et beaucoup moins sur les contenus haut débit
?
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On
a toujours pas trouvé la bonne équation
économique pour lancer ce type de services packagés.
Les offres ADSL sont déjà élevées,
difficile donc d'expliquer au consommateur qu'il doit
payer en plus pour du contenu exclusif, alors que beaucoup
de contenu est gratuit sur Internet. Mais il est déjà
difficile pour les acteurs de rentabiliser des accès
haut débit à 35-40 euros, alors s'ils
doivent rajouter une couche de services en conservant
les mêmes niveaux de prix... Pourtant, ce serait
pertinent. Il reste à trouver des modèles
de reversement intéressants entre FAI et acteurs
du contenu. Le Minitel les avait bien trouvés...
*DSL
access multiplexer, équipement situé à l'autre bout
de la ligne téléphonique, reliant tous les modems ADSL
reliés à ce central
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