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Eric Morgain
Associé en charge du développement
Deloitte & Touche |
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Eric Morgain
"Les entreprises technologiques veulent garder le contrôle sur leur activité"
Eric Morgain, associé du Cabinet Deloitte & Touche à l'origine du Prix Fast 50, analyse les nouvelles stratégies des entreprises de croissance : les start-up grandissent tout en chassant en permanence les lourdeurs, en limitant les risques et en travaillant en terrrain connu. Les inscriptions pour la quatrième édition du Technology Fast 50 France seront closes le 10 septembre prochain.
(30/08/2004) |
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JDN. Dans cette quatrième édition du Technology Fast 50, vous insistez sur la notion de "croissance agile". Qu'entendez-vous par là ?
Eric Morgain. Il nous semble qu'aujourd'hui, nous sommes dans une phase de redressement du marché. Dans ce contexte, il est important pour les entreprises de ne pas avoir de lourdeur et d'avoir une grande capacité de mouvement. C'est en ce sens que nous parlons de "croissance agile". Le concept d'agilité signifie rapidité de mouvement, mais aussi préparation et sécurisation. Un peu comme un alpiniste. Nous avons d'ailleurs pensé inviter l'alpiniste Catherine Destivelle à notre soirée de remise des prix.
Sur quelles données ou observations vous basez-vous pour faire un tel constat ?
Ces conclusions sont issues des enquêtes que nous réalisons auprès des dirigeants d'entreprises technologiques aux Etats-Unis, en Europe et en Asie. Ces études montrent clairement que les entreprises optent pour des managements très différents de ceux que nous constations l'année dernière. Ils ont tiré les leçons du passé et veulent, à présent, disposer d'un meilleur contrôle sur leur activité. En même temps, ils sont plus optimistes qu'auparavant.
Qu'est-ce que le concept de croissance agile signifie en termes de stratégie pour les entreprises ? Et quelles sont les bonnes pratiques à respecter ?
La rentabilité reste et doit rester l'objectif numéro un. Il y a deux ans, nous avions tiré la sonnette d'alarme. Aujourd'hui, les dirigeants l'ont compris. Leur problème à présent est plutôt de définir une stratégie et d'effectuer des arbitrages en matière d'allocation de ressources. Quelques tendances se dégagent pourtant. On se rend compte, par exemple, que le marché domestique est devenu prioritaire afin d'éviter l'aventure et d'avoir un meilleur contrôle de la situation. Les entreprises françaises et européennes vont se concentrer sur le marché européen, tandis que les entreprises américaines se focalisent sur les Etats-Unis. Si Netsize continue son expansion internationale, il le fait en Europe et en particulier dans les pays d'Europe centrale. Même chose pour Floreane, une entreprise lyonnaise spécialisée dans l'équipement médical. Plutôt que de viser l'international, elle préfère éprouver d'abord son modèle en France et en Europe. L'agilité se traduit aussi ici. Il s'agit de garder le contrôle des opérations pour adapter ses moyens.
La croissance agile implique-t-elle d'autres pratiques ?
Oui. Nous en avons identifié trois autres. La première concerne les ressources humaines. Si tous les dirigeants déclarent qu'ils vont recruter, on s'aperçoit, in fine, que les entreprises recrutent assez peu. Celles-ci ont appris par le passé que recruter en masse nuit à l'adaptation. De fait, elles ne se surchargent pas en ressources humaines.
La deuxième tendance que nous avons identifiée concerne la politique client. Alors que dans les années précédentes les entreprises ont focalisé leurs efforts, en raison de la crise, sur la fidélisation de leur clientèle,
elles déploient de nouveau aujourd'hui, un marketing offensif orienté vers la conquête de nouveaux clients. Toute la difficulté consiste alors à concilier ces deux objectifs afin de ne pas déstabiliser la croissance de la société.
Enfin, il semble que le problème pour les entreprises technologiques n'est plus de faire des acquisitions, mais de faire des alliances. En fait, il y a relativement peu de croissance externe. Par contre, nous assistons au développement d'alliances stratégiques avec des partenaire afin, par exemple, de s'implanter à l'international en minimisant les risques. Cette même logique conduit également les PME à avoir recours à l'outsourcing.
Est-ce que l'évolution du management des entreprises technologiques françaises est différente de celle des entreprises américaines ?
Non. Ces évolutions existent de part et d'autres de l'Atlantique. La seule différence réside dans la taille des marchés et la facilité de les atteindre. Les Etats-Unis représentent un marché gigantesque et cohérent en termes de langue, de culture ou de fiscalité. De fait, il est plus facile de l'exploiter que le marché européen, et les taux de croissance y sont supérieurs.
Dans ce contexte, quel est l'apport du Fast 50 pour les entreprises ?
L'intérêt du Fast 50 est d'abord de faire ressortir de manière claire et exhaustive, les bonnes pratiques en matière de management, grâce à un large échantillon d'entreprises performantes dans le monde. En France, nous touchons environ 300 entreprises purement technologiques, soit près de 80 % des sociétés sur ce marché. Le Fast 50 permet également aux entreprises qui y participent d'accroître leur notoriété, notamment auprès de la population des financiers. Enfin, ce challenge permet souvent d'accroître la motivation des équipes en interne.
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Propos recueillis par Anne-Laure BERANGER, JDN |
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PARCOURS
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Eric Morgain est titulaire d'une maîtrise de Lettres et est diplômé du Celsa. Il a commencé sa carrière chez Colgate Palmolive.
1974 : il rejoint le Groupe Valéo où il a exercé des responsabilités dans les Ressources Humaines puis à la Direction du Réseau Commercial.
1981 : il intègre le Groupe Bernard Julhiet où il dirige différentes filiales dans le domaine du conseil ou du Télémarketing et dont il était le numéro deux avant de rejoindre le Cabinet d'audit et de conseil Calan Ramolino.
1997 : il rejoint le Cabinet Deloitte & Touche où il est depuis associé en charge du développement, spécialisé plus particulièrement sur le marché des midcaps et entreprises de croissance.
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Dossier 
