JDNet.
Vous venez de réaliser une profonde restructuration
de Real Media France. Quels en étaient les motifs
?
Antoine Schouman.
Cette restructuration coïncide avec la fusion au
niveau mondial de Real Media avec 24/7 Media. Si cette
fusion a eu un fort impact aux Etats-Unis, elle se fait
moins sentir en Europe où les bureaux de la régie
24/7 Media étaient déjà fermés.
Nous avons profité de cette occasion pour restructurer
le bureau français, revoir notre stratégie
et notre positionnement. Nous conservons nos deux principales
activités : régie publicitaire et
éditeur de logiciel de gestion publicitaire,
avec Open AdStream notamment. En terme de chiffre d'affaires,
les deux activités sont à peu près
équivalentes aujourd'hui. Pour gérer ces
deux branches, il y a deux responsables en France :
Laurent Nanchino se concentre sur notre activité
logiciel et je m'occupe de la partie publicitaire.
Quelles
sont les conséquences de cette restructuration ?
Aujourd'hui,
nous avons fondé une stratégie basée
sur l'audience et l'environnement qui sont demandés
par le marché. Nous essayons d'identifier certaines
audiences et environnements et, à partir de là,
d'offrir une palette d'outils de communication. Nous
allons offrir à la fois du réseau pour
faire de la couverture, du couplage avec un raisonnement
en part de voix sur visiteur unique, avec de l'intégration,
de l'e-mailing et de la création de trafic.
Qu'entendez-vous
par création de trafic ?
Nous
lançons sur l'Europe Website Result, un produit
qui existe depuis déjà cinq ans aux Etats-Unis.
Il est fondé sur une double technologie, propriété
de 24/7 Media. Il permet de créer du trafic qualifié
en mettant en avant les sites des annonceurs sur les
moteurs de recherche. L'outil se fonde sur une base
de données de 30 millions de mots-clés.
En 5 ans, nous avons établi un lien très
fort avec les sociétés qui font les moteurs
de recherche. Website Result est par exemple le premier
partenaire d'Inktomi, moteur de recherche déployé
en France sous les marques MSN, AOL, etc.
Vous
essayez d'attaquer marché par marché ?
Nous
avons effectivement certains centres d'intérêt
comme la finance professionnelle, les actionnaires et
le patrimoine, les systèmes d'information, l'informatique
techno, le secteur médical et les seniors...
Sur ces cibles, nous offrons différents moyens
de communication aux annonceurs.
Avez-vous
réduit votre portefeuille de sites ?
Nous
avons effectivement indiqué à certains
sites que, nécessairement, nos routes allaient
peut-être s'éloigner. C'était ensuite
à eux de juger. Aujourd'hui, nous avons une trentaine
de sites français en régie pour 5,5 millions
de visiteurs uniques . En nombre de pages vues, nous
sommes au-dessus des 250 millions par mois. Nous regardons
beaucoup moins le nombre de sites que leur qualité
en terme d'audience ou de taille.
Quelles
sont vos méthodes de commercialisation ?
Nous
essayons d'avoir une large palette puisque nous savons
qu'aujourd'hui les annonceurs achètent aussi
bien au clic qu'au CPM. Nous avons développé
aussi des coûts au visiteur unique pour des opérations
très haut de gamme. Real Media France a réalisé
par exemple une opération sur le New York Times,
car nous avons une grosse activité internationale
depuis Paris. Nous avons garanti à l'annonceur
75 000 visiteurs uniques avec des critères
de ciblage démographique et une exclusivité
de l'annonceur sur une visite avec cinq pages minimum,
soit une répétition de 15 affichages,
et un post-test inclus dans l'opération. En dessous
de 5 pages, la visite n'était pas comptée,
on considérait qu'il s'agissait juste d'un "internaute
nomade". Avec ces méthodes, on se rapproche
des méthodes d'évaluation des médias
traditionnels en couverture, répétition,
environnement avec une exclusivité, etc. Tous
ces facteurs sont très bien compris par les directions
marketing car ce sont des données qu'elles ont
l'habitude de manipuler.
Où
en sont les tarifs ?
Le
CPM évolue entre 10 euros pour de l'achat en
réseau sur une cible généraliste
et 110 euros pour de la communication financière
par exemple. Pour le coût au clic, les prix varient
entre 0,2 et 4- 5 euros. Enfin, pour notre offre au
visiteur unique, nous avons opté pour une rémunération
au forfait. Pour le New York Times par exemple, le deal
était de 25 000 dollars.
Vous
avez l'intention de multiplier ces opérations
au forfait ?
Oui
car nous sommes persuadés que cela correspond
aux attentes des annonceurs, en tout cas des annonceurs
traditionnels. Le forfait correspond surtout à
une garantie pour l'annonceur. Aujourd'hui, la demande
est plus sur une logique de prestation que de CPM.
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