INTERVIEW 
 
Thierry Spencer
Directeur marketing
Pizza Hut France
Thierry Spencer
"Internet devrait représenter 10 % de nos investissements publicitaires en 2007"
Opérations de buzz, recrutement de clients, programme CRM, e-commerce : le point sur les projets Internet de la marque de pizzas à domicile avec le directeur marketing de la filiale française.
(26/05/2006)
 
JDN. Depuis quand Pizza Hut France est-il présent sur Internet ?
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 Thierry Spencer
 Business Lab
Dossier Agroalimentaire
  Le site
Pizza Hut
Thierry Spencer. La première version de Pizzahut.fr remonte à janvier 2000. Le site actuel date de mai 2004.

Comment s'intègre le média Internet dans la communication de Pizza Hut ?
Jusqu'à récemment, le site Internet de Pizza Hut servait de simple relais pour les opérations offline et de vitrine de consultation des recettes de pizzas.

Pourquoi ?
Le marché de la pizza à domicile en France investit historiquement sur deux supports clés : les imprimés sans adresse et l'affichage. Un dispositif traditionnellement soutenu par la publicité sur les Mobylettes qui transportent les pizzas et par des campagnes de presse magazine occasionnelles. Je ne crois pas connaître d'exemples de marques de pizzas à domicile qui ont déjà massivement investi le Web. Mais l'année 2005 a marqué un tournant.

C'est-à-dire ?
Nous constatons que les médias traditionnels de communication utilisés par Pizza Hut commencent à s'essouffler, les rendements stagnent. Il était donc urgent de diversifier et surtout de renouveler notre communication. Or la cible des 18-25 ans, sur-représentée dans la population internaute, l'est également au sein de la clientèle de Pizza Hut. D'où notre légitimité sur le Web. Internet est un nouveau canal pour entrer en contact avec le client. Aujourd'hui, nous voulons faire d'Internet un outil de conquête et de fidélisation.

Se différencier pour notre première prise de parole sur le Web"
D'où l'opération "Pan-X-Large". Pouvez-vous nous en décrire le dispositif et les objectifs ?
Pan-X-Large est la première campagne de marketing viral de Pizza Hut en France. Elle s'inspire de la campagne "Cheesy Bites" aux Etats-Unis en janvier dernier, avec Jessica Simpson. Les bons résultats de cette campagne ont donné le feu vert à Pizza Hut France pour une communication plus poussée et plus osée sur le Web. Si le thème de la campagne est complètement différent, l'opération Pan-X-Large exploitant les codes de l'humour avec le thème de la méchanceté, les mécanismes du viral restent les mêmes : des vidéos à transférer à des amis, du recrutement d'adresses e-mail, des jeux-concours (instants gagnants, concours de vidéos et de photos). Un partenariat avec NRJ Mobile, avec qui nous partageons la cible, vient compléter le dispositif.

Pourquoi avoir choisi un dispositif viral pour communiquer sur Internet  ?
Pour notre première prise de parole sur le Web, il nous a semblé important de se différencier. L'avantage de Pizza Hut est d'être une marque à forte notoriété. Nous revendiquons près de 35 % de part de marché en France sur la livraison de pizzas à domicile. Mais aujourd'hui cela ne suffit plus. Il nous faut assurer la "préférence" de nos clients. Le marketing viral permet d'adopter un ton décalé et humoristique, qui n'est pas de mise dans la communication traditionnelle du secteur, plus axée sur le produit que sur les registres d'expression. Avec cette campagne sur le thème "ne soyez pas si méchants", nous avons cassé les codes du marché.

Une opération test de moins de 16.000 euros."
Avec quelles agences avez-vous travaillé sur cette opération ?
Le site, mis en ligne le 12 avril dernier, et les vidéos ont été réalisées par Business Lab. Le tout a été orchestré par notre agence de services marketing K agency, une filiale du groupe HighCo.

Quel a été le dispositif de soutien du site viral mis en place ?
Aucun. Nous avons uniquement communiqué par courrier électronique auprès de nos clients opt-in, soit environ 40.000 envoi d' e-mails. L'opération Pan-X-Large était un premier test modeste pour la filiale française.

Quel a été le budget de la campagne ?
Un peu moins de 16.000 euros.

Pour quels résultats ?
Nous avons enregistré un taux de livraison supérieur à 90 % sur les e-mails envoyés et un taux d'ouverture de près de 40 %. Depuis sa mise en ligne, le site viral totalise environ 90.000 visiteurs uniques. Le taux de transfert des films viraux est de 50 %. Le jeu-concours a reçu deux vidéos et une dizaine de photos.

Nous travaillons à un site e-commerce pour 2007."
Ces résultats vous satisfont-ils ?
Certes, les chiffres ne sont pas impressionnants, mais au regard du plan média déployé et du contenu du site, ces résultats sont encourageants. Selon une enquête menée après l'opération auprès de 600 de nos clients, Internet est un support publicitaire légitime pour Pizza Hut. Nous ne sommes qu'au tout début de notre communication sur le Web. Nous lançons d'ailleurs pour la Coupe du Monde de football, événement majeur pour les ventes et le chiffre d'affaires de la société, une nouvelle opération de communication virale baptisée "Supporter attitude". Un site dédié sera mis en ligne début juin, avec des films viraux et des jeux concours.

Quel est la part d'Internet dans le budget de communication de Pizza Hut France ?
7  % en 2006. C'est deux fois plus qu'en 2005. Nous allons tendre vers les 10 % l'an prochain.

Allez-vous également exploiter les autres outils du marketing online comme l'achat d'espace pour développer la notoriété de la marque Pizza Hut sur le Web ?
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 Thierry Spencer
 Business Lab
Dossier Agroalimentaire
  Le site
Pizza Hut
Nous sommes plutôt frileux en achat d'espace sur Internet. La problématique marketing de Pizza Hut est très orientée vers la rentabilisation des investissements, vers le ROI. Chaque investissement publicitaire est l'objet d'une étude d'efficacité du média et de la campagne. C'est pourquoi nous préférons le marketing ciblé via de l'e-mailing opt-in. Nous menons d'aileurs un premier projet visant à refondre la stratégie CRM du groupe. Nous venons de choisir l'agence de conseil et services en gestion de la relation client sur le canal Web Soft Computing, qui réalise actuellement un audit de nos bases de données clients, afin de construire une base de données marketing unifiée. L'objectif est double  : optimiser nos campagnes et nos investissements publicitaires sur le média ; et multiplier par cinq notre base de données, à savoir passer de 40.000 adresses aujourd'hui à quelque 200.000 à la fin de l'année 2006.

Quel est le deuxième chantier ?
Le lancement d'un site e-commerce dans le courant de l'année 2007. Aux Etats-Unis, où le site est déjà marchand, les ventes en ligne représentent près de 10 % des revenus annuels sur le matrché domestique de la filiale du groupe agro-alimentaire Yum.
 
 
Propos recueillis par Emilie LEVEQUE, JDN

PARCOURS
 
 
Voir la fiche de Thierry Spencer dasn le carnet des managers du JDN.

   
 
 
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