INTERVIEW
 
PDG
easyGroup
Stelios Haji-Ioannou
"Titre"
Le roi du discount aérien décline ses "easy" (easyRentacar, easyEverything, easyJet et bientôt easy.com, easyMoney et easyValue), dans le monde réel et sur la Toile. Au menu des nouveautés : deux cybercafés géants qui s'installent à Paris et un comparateur de prix en ligne.14 novembre 2000
 
          

JDNet. Vous ouvrez deux cybercafés à Paris, un en décembre et un début 2001. Pourquoi la France est un des derniers grands pays d'Europe à se doter d'un easyEverything ?
Stelios Haji-Ioannou. C'est seulement une question de calendrier si la France vient derrière d'autres pays européens. En revanche, notre compagnie aérienne easyJet et notre service de location de voitures easyRentacar se sont implantés en France très tôt.

Vous développez de nombreux sites et services avec une logique de discounter. Est-ce autant un avantage concurrentiel sur Internet que dans l'économie traditionnelle ?

EasyGroup a adapté ses méthodes commerciales aux nouvelles technologies, en particulier l'Internet, afin de gagner en compétitivité et de surpasser ses concurrents. Le Web nous permet de sensiblement diminuer le prix des marchandises et des services que nous proposons. De plus, easyJet est une ligne aérienne "sans chichis" : nous n'avons pas d'accueil au sol, pas de billets, pas de services gratuits à bord, une seule classe et aucun siège réservé. EasyEverything fonctionne sur le système de l'économie d'échelle et ne peut pas être comparé aux autres cybercafés de petite taille. De même, easyRentacar est purement virtuel et possède une flotte uniforme de voitures (des Classe A de Mercedes).

Quelles sont exactement vos ambitions en Europe ?
Toutes nos sociétés sont déjà réparties à travers l'ensemble de l'Europe. En ce qui concerne easyJet et easyRentacar, ces deux sociétés vont se borner à l'Europe pour l'instant mais easyEverything est destiné à devenir une marque mondiale dès l'année prochaine. Nous ouvrons un café à New York le 28 novembre.

Vous êtes sur le point d'ouvrir trois nouveaux sites : easyValue, easyMoney et easydotcom, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
EasyValue sera lancé la semaine prochaine. C'est un service en ligne, impartial, de comparaison des prix qui ne concernera dans un premier temps que le marché britannique. Il comparera les prix des produits chez les marchands online. Nous avons entièrement créé le site et sa technologie. EasyMoney sera mis en ligne en 2001. Ce sera un service de prêts en ligne. Quant à easy.com, ce sera un prestataire d'adresses e-mail privées gratuites.

Il y a déjà des concurrents déjà bien implantés sur lesecteur des shopbots...
Si jamais j'avais eu un jour peur de la concurrence, je n'aurais jamais ouvert une ligne aérienne il y a cinq ans.

Et en ce qui concerne easyMoney, comment comptez-vous vous faire face aux nombreux sites de prêts en ligne ?
Beaucoup de grandes banques se sont précipitées pour se mettre en ligne et pour offrir tous leurs services à toutes les personnes. EasyMoney vise uniquement le crédit à la consommation, c'est là que nous pouvons être concurrentiels.

Comment percevez-vous le secteur des ventes de voyages sur Internet? Comment expliquez-vous que easyJet soit un tel succès ?
EasyJet offre un service très simple pour se rendre d'un point à un autre. Cela se prête idéalement à la vente sur Internet. Avec les prix très bas que nous pratiquons, nous vendons maintenant plus de 75% de nos sièges on line.

Avez-vous l'intention d'étendre votre service voyage à des produits plus complets ?
Effectivement, nous nous sommes rendus compte que le logement était le lien manquant du produit offert par easyJet. L'easyHotel est à l'étude à l'heure actuelle.

Combien avez-vous investi pour créer EasyGroup et qu'attendez-vous de tous les investissements que vous avez réalisés?
J'ai investi 5 millions de livres sterling dans easyJet, 10 millions pour easyEverything et 10 millions pour easyRentacar. Toutes ces compagnies gagnent en valeur et elles fournissent toutes aux consommateurs des prix nettement plus compétitifs que ce à quoi ils étaient habitués avant la création d'easyGroup.

Pouvez-vous nous dire quand est-ce que votre groupe sera bénéficiaire ?

Chaque cybercafé nécessite 4 à 6 mois avant qu'il ne commence à rapporter de l'argent. Toutes les compagnies d'easyGroup sont indépendantes en terme de financement et de gestion. EasyJet est d'ores et déjà bénéficiaire et va être introduit en bourse ce mois-ci. EasyRentacar est sur la même voie.

Essayez-vous de développer l'Internet en Grèce, et plus en particulier à Chypre, l'île dont vous êtes originaire ?
Athènes est assez grand pour prendre un café easyEverything. Je suis un businessman et non un politicien donc mon premier objectif est d'implanter un cybercafé en plein centre de la capitale.

Quels sont vos passe-temps, sans parler d'Internet ?
Je n'ai pas beaucoup de temps pour les loisirs mais je sors mon yacht en Méditerranée quelques week-ends par an.

Quels sont vos sites préférés ?
Je vais sur les sites tels que ft.com, cnn.com et bbc.co.uk. Ce sont des sites qui m'aident à être au courant de tout ce qui se passe.

Qu'est-ce que vous aimez sur Internet ?
La facilité d'accès.

 
Propos recueillis par Florence Santrot

PARCOURS
 
Stelios Haji-Ioannou est le fils d'un armateur grec milliardaire. Après un diplôme de la City University Business School en 1988, il a rejoint son père dans les affaires et a fondé en 1992 sa première entreprise dans le secteur de l'industrie navale. En 1995, il a créé easyJet airline, une compagnie aérienne sur Internet, en profitant de la dérégulation. Trois ans plus tard, easyGroup a été créé dans le but de développer d'autres services à bas prix et liés à Internet. EasyEverything a vu le jour en 1999 puis ce fut le tour , en avril 2000, pour easyRentacar. Aujourd'hui, la marque "easy" gagne en notoriété et les efforts de Stelios Haji-Ioannou semblent se porter sur l'Amérique.

   
 
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