JDNet. Pouvez-vous
nous présenter Wunderman Interactive ?
Xavière
Tallent.
Nous sommes une filiale à 100% de Wunderman (groupe
Young & Rubicam), une agence de marketing relationnel.
A l'origine, Wunderman avait créé en août
2000 un département de communication interactive
qui s'appelait The Brand Dialog. Puis cette société
a racheté une SSII baptisée Net-Valley.
De là est née Wunderman Interactive. Cette
fusion avec Net-Valley nous a permis d'intégrer
une dimension technologique dans nos activités
en étant capables de lancer des sites avec des
technologies assez avancées, sous Vignette, avec
de la gestion de contenu ou avec des modules d'administration.
Plus largement, au sein de l'agence, outre l'équipe
de développement, se trouvent une équipe
de conseil marketing, une équipe créative
et un important pôle en systèmes d'information
& marketing. Cette équipe conçoit
des bases de données et s'occupe de leur gestion
et de leur exploitation.
Comment
avez-vous vécu l'année 2001 chez Wunderman
Interactive ?
Nous avons plutôt bien résisté en
raison de nos clients. Ils nous font énormément
confiance et nous consolidons énormément
sur nos références : nous avons une
base de clients fidèles et ce sont eux qui nous
apportent le plus grand volant de 'new bizz'. Nous avons
une quinzaine de clients de très grande renommée dont
Astra-Zeneka, Coca-Cola, Danone, Ford, Eurostar, Générale
des Eaux, Quick, Unilever, etc. Nous n'avons perdu aucun
client. Au contraire, le groupe a gagné IBM comme
client au niveau mondial ainsi que Land Rover. L'intérêt
de travailler avec tous ces grands comptes, c'est d'être
moins touché par des revers de tendance. Du moins,
cela met plus de temps. Certes, quelques projets ont
été arrêtés en cours d'année,
mais ce n'étaient pas des chantiers déjà
engagés.
Les
types de projets ont-ils évolué depuis
12 mois ?
Pas réellement. Ils ont eu tendance à
grossir de manière globale. Ce sont en général
des dossiers de marketing relationnel, des choses assez
lourdes qui font que, chaque année, nous construisons
un peu plus. C'est plutôt sur du moyen ou du long
terme. Sur le plan financier, les budgets s'échelonnent
entre 50-60 000 euros et 1,5 million pour les plus
gros, sans grosse baisse de tarifs par rapport à
2000. Nous allons d'ailleurs réaliser 5,8 millions
d'euros de marge brute en 2001, contre 4,6 millions
de chiffre d'affaires l'année précédente.
Comment
voyez-vous l'année 2002 ?
Je pense que tout le monde va être prudent. Nous
ne prévoyons pas une croissance à deux
chiffres mais nous ne prévoyons pas, non plus,
de récession. Nous restons sur le trend de cette
année, peut-être un petit peu plus. Plus
globalement pour le marché, je pense qu'en 2001,
il y a eu un nécessaire 'élagage'. Après
la folie de l'année 2000, pour atteindre la maturité,
il fallait que le marché se nettoie. Cela va
sans doute continuer à s'assainir encore un peu
cette année, mais 2001 a véritablement
été l'année charnière. Le
deuxième semestre 2002 devrait permettre de relancer
un peu le, mais ce sera des pojets plus réfléchis.
Quelles
sont les types de réalisation dans lesquelles
Wunderman Interactive s'est spécialisée ?
Il y a des réalisations plutôt de type
CRM, puisque Wunderman Interactive est
spécialisée dans ce domaine depuis le
départ. On travaille de façon conjointe
avec Wunderman sur des grandes comptes comme Danone,
Ford ou Unilever. Là, en tant qu'agence interactive,
nous faisons surtout de la gestion des bases de données,
de l'exploitation des systèmes, du conseil ou
du développement de sites Web. En fait, nous
sommes en charge du pendant Internet d'un programme
CRM offline. A l'autre bout du spectre, il y a des clients
qui seront purement focalisés sur le système
d'information. C'est le cas de très gros laboratoires
comme Astra-Zeneka et Merck ou des clients comme Eurostar,où
il faut faciliter la mise à jour des contenus
par des modules d'administration. Et puis il a des clients
intégrés entre Young & Rubicam, Wunderman
et nous, comme Quick. Young fait la publicité,
Wunderman fait notamment toute la communication enfant
et nous faisons toute la communication interactive.
Est-ce
que vos clients sont en majorité déjà
clients d'une autre branche du groupe Young & Rubicam
et plus précisément de Wunderman ?
Nous avons des clients en propre comme Eurostar, Astra-Zeneka,
Merck, Art et Décoration. Mais beaucoup de clients
arrivent aussi par le biais de Wunderman car, forcément,
quand on fait du CRM aujourd'hui, on fait du multicanal.
Il n'est plus pensable de ne pas utiliser les nouvelles
technologies au sens large pour faire les programmes
CRM.
Comment
vos clients jugent-ils l'e-CRM ? Est-ce à
la hauteur de leurs espérances ?
Je pense que, globalement, l'e-CRM a été
la tarte à la crème de 2001. Mais je pense
qu'il y a très peu de gens qui savent vraiment
ce que c'est, notamment côté annonceurs.
Nous, nous avons la chance d'avoir des clients comme
Danone ou Unilever qui sont très avancés
dans ce domaine. Ils savent parfaitement ce que c'est.
Mais, le mot CRM est très galvaudé et
il y a finalement très peu de vrais projets de
CRM. Les marques industrielles et les distributeurs
qui ont besoin du CRM commencent seulement aujourd'hui
à avoir réellement un niveau de maturité
suffisant pour développer ces projets en France.
Ce n'est que maintenant que nous voyons apparaître
les vrais cas d'e-CRM, c'est-à-dire du management
de la relation client. Cela consiste à construire
une relation de respect et d'apport mutuel de valeur
ajoutée entre une marque et ses clients. Cela
consiste également à entretenir une relation
avec un coeur de communication, c'est-à-dire
un noyau de personnes. Car l'objectif final reste toujours
le retour sur investissements et que la relation avec
un individu permette de développer le chiffre
d'affaires incrémental sur son foyer.
Que
vous apporte Internet dans le CRM ?
Il nous facilite énormément la vie. Nous
pouvons vraiment avoir une communication personnalisée,
ce qui était impossible en 'print' pour des questions
de retour sur investissements. Sur Internet, nous pouvons
personnaliser énormément ce que nous allons
proposer au consommateur mais aussi enrichir le discours.
Cela demande aussi plus d'exigeance : si le consommateur
nous interpelle, il faut savoir lui répondre
rapidement. Le gros avantage d'Internet est indéniablement
que la communication est très fluide, et à
moindre coût comparé au 'print'. L'internaute
pose une question par mail, nous y répondons
en 24 à 48h. En outre, l'information n'est pas
perdue puisque nous pouvons garder le mail. Internet
permet aussi de faire des sites CRM où, grâce
à la technologie Vignette par exemple, il est
possible de personnaliser le contenu en fonction du
profil d'un individu, s'il s'est identifié, ou
de son comportement de navigation. Il est ainsi possible
d'afficher des pages dynamiques qui vont correspondre
à ses centres d'intérêt.
A
contrario, Internet a-t-il des inconvénients ?
Aujourd'hui, je dirai que c'est surtout sa représentativité.
Le taux de pénétration s'améliore
mais nous sommes encore loin des 100 % de la population.
Et de toute façon, je pense que dans un programme
CRM, on ne tuera jamais le 'print' : quand une
personne reçoit un magazine ou un document de
qualité chez elle, cela provoque un rapport qui
n'a rien à voir avec celui que peut provoquer
un écran. C'est aussi pour cela que nous essayons
de développer les supports avec la possibilité
de télécharger des éléments
sur des agendas électroniques, par SMS ou par
le biais de la télévision interactive.
Ce sont des canaux complémentaires qui ont tous
des point forts et des points faibles. Et, en tout état
de cause, il faut apprendre à manier ces différents
supports car ils exigent des messages différents
et des formulations bien distinctes sur les messages.
On ne communique pas de la même manière
sur la télévision interactive que sur
SMS ou par mail.
Où
en sont justement vos projets pour la télévision
interactive ?
Nous travaillons depuis six mois sur la télévision
interactive. Aujourd'hui, c'est en cours de développement.
Jusqu'à maintenant, les annonceurs s'intéressaient
principalement à Internet. Nous avons déjà
fait des réalisations pour Ford mais la plupart
des projets verront le jour dans le courant de l'année
2002. Ce seront des réalisations dans le prolongement
d'une campagne publicitaire ou dans le prolongement
d'une campagne CRM. La télévision interactive
est un pôle qui est destiné a prendre de
l'ampleur dans nos activités. Les annonceurs
y croient de plus en plus et même les opérateurs
se rendent compte de cet enjeu. Tout le monde fait en
sorte que le marché mûrisse.
Qu'aimez-vous
sur Internet ?
C'est un marché où l'on s'amuse. Il n'y
a pas de règles très précises,
c'est justement à nous de les inventer. Et nous,
en tant qu'agence conseil, nous avons un rôle
très important à jouer dans l'invention
du futur de ce média et des autres technologies
qui arrivent. Internet est aussi un outil passionnant :
nous pouvons tout mesurer, tout le temps. Dès
que nous faisons quelque chose, il est possible d'en
évaluer l'impact, que ce soit sur le plan qualitatif
ou quantitatif. C'est assez magique.
Qu'est-ce
que vous n'aimez pas sur Internet ?
Je n'aime pas du tout le spam, au sens très global
du terme. Je peux tout à fait recevoir un mail
qui ne m'intéresse pas, mais il faut que l'on
me donne la possibilité immédiate de me
désabonner. Pour moi, le spam est le fait de
recevoir un message, de savoir que je vais en recevoir
d'autres, mais que je n'ai aucun moyen d'arrêter
la machine.
Avez-vous
un site préféré ?
En fait, ce que j'aime particulièrement, c'est
en découvrir de nouveaux. J'adore découvrir
des sites très pointus sur de la décoration
ou sur des designers qui sortent des chemins battus.
Et puis Internet ça permet aussi de gagner du
temps. Par exemple, j'ai fait mes cadeaux de Noël
sur Internet cette année. Cela c'est passé
sans problème et cela m'a permis d'échapper
aux magasins bondés.
|