INTERVIEW
 
Directeur général
Covefi
Thierry Vittu
"Titre"
La Banque Covefi a été créée en 1987 à l'initiative du groupe 3 Suisses International et de Cetelem qui détiennent aujourd'hui 100 % du capital de la structure. Après avoir orienté à l'origine son activité sur le crédit, cette banque à distance a obtenu un agrément bancaire en 1992 et n'a depuis cessé d'étoffer son offre. Revendiquant 240 000 clients à la fin 2000, Banque Covefi, qui emploie 240 personnes, a dégagé en 2000 un PNB (produit net bancaire) de 46,9 millions d'euros pour un résultat avant impôts de 6,86 millions d'euros. Thierry Vittu, son directeur général, détaille le positionnement de la banque et l'utilisation d'Internet dans la stratégie du groupe.20 septembre 2001
 
          

JDNet. Quels sont les ambitions de Banque Covefi sur Internet ?
Thierry Vittu. Ce n'est qu'un canal supplémentaire de communication. Nous sommes avant tout une banque à distance et nous voulons donc utiliser tous les canaux pour toucher le client final. La majorité de nos clients actuels utilisent principalement le téléphone, le courrier et le minitel. Notre site, créé avec l'aide de La Cité numérique, également filiale des 3 Suisses, n'est donc qu'un maillon supplémentaire de la chaîne, contrairement à d'autres banques en ligne qui se sont lancées l'an dernier. En revanche, il est clair que pour les clients de la banque Covefi depuis le début de l'année, les courbes d'utilisation du Minitel et Internet sont en train de se croiser. Mais nous ne privilégierons aucun canal au détriment d'un autre pour ne pas léser une catégorie particulière de clients.

Beaucoup d'analystes ont émis des doutes l'an dernier sur la capacité des banques en ligne à devenir rentables. Or votre banque à distance dégage des bénéfices. Comment expliquez-vous ce décalage?
Nous sommes rentables car la stratégie a été basée sur la rentabilité immédiate et non pas sur une conquête de masse. Avec une banque à distance, la réduction des charges existe. L'absence de réseaux d'agences, la centralisation des informations, sont un ensemble d'atouts qui permettent de réduire les coûts. Seulement il ne faut pas rajouter des coûts supplémentaires comme le marketing. Nos budgets pour ce poste n'ont ainsi jamais flambé : ils restent constants depuis 1992. Je crois qu'une banque en ligne doit avant tout être pensée dans la durée. La confiance du client ne s'acquiert pas en une année et on ne doit pas faire des coups ponctuels. Je rappelerai par exemple que nous avons été les premiers l'an dernier à proposer un taux à 5,25% sur les livrets. Entretemps, beaucoup d'acteurs ont fait de la surenchère. Or si l'on regarde actuellement, nous sommes de nouveau le taux le plus avantageux. Toute mesure doit obligatoirement avoir été étudiée à la loupe. Cela passe par des enquêtes de satisfaction, des audits ou des propositions commerciales adaptées. En résumé, c'est paradoxalement dans la banque à distance qu'il faut être le plus proche du client.

Vous affirmez que tout client vous intéresse et ne pas viser une clientèle particulière. Cet avis n'a pas été partagé par tout le monde l'an dernier...
C'est une erreur. Parce que tout dépend de l'investissement fait pour conquérir ce client. Avec un seul produit comme le crédit ou l'assurance, mon client est rentable quel que soit son profil. Tout simplement parce que l'investissement pour acquérir ce nouveau client a été calculé pour ne pas être supérieur à ce qu'il rapporte. Quant nous proposons le livret à 5,25%, nous ne gagnons pas d'argent mais nous n'en perdons pas non plus. Par ailleurs la Banque Covefi ne vend pas à ses clients une banque en tant que telle mais des produits. La banque à distance est un vrai métier de commerçant. Le client peut très bien être intéressé par le livret mais pas par l'assurance. C'est à nous de nous adapter. Je crois vraiment que les points d'entrée de la banque doivent être multiples.

A la différence d'autres acteurs, vous ne proposez d'ailleurs pas de services de courtage en ligne. Vous ne croyez pas au modèle de la banque "tout en un" ?
Non, ce n'est pas lié à une croyance ou à une incroyance. Nous avons fait nos enquêtes auprès de nos clients et ils se trouvent que la demande n'existait quasiment pas. Nous n'allions donc pas proposer un produit uniquement parce que la mode le commandait. Actuellement il y a effectivement un frémissement de la demande sur ce type de produit. Nous réfléchissons à l'opportunité de développer un service en partenariat avec un acteur du secteur ou, pourquoi pas, à procéder à une opération de croissance externe. Mais si cela n'apporte pas un service supplémentaire au client, nous ne le ferons pas.

Est-ce qu'Internet vous a servi pour recruter de nouveaux clients ?
C'est un excellent canal notamment quand nous avons mis notre taux d'épargne à 5,25%. Mais sur Internet je reste plutôt sceptique sur l'idée du partenariat. Nous l'avons fait et les résultats ont été très décevants.

Qu'est ce que vous aimez sur Internet ?
Picorer l'information. J'adore me balader de site en site pour m'informer. Je n'ai d'ailleurs aucun site de prédilection.

 
Propos recueillis par Jérôme Batteau

PARCOURS
 

 

Thierry Vitu, 37 ans est directeur général de la Banque Covefi depuis 1998.


   
 
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