JDNet. Quels sont les ambitions de Banque Covefi sur
Internet ?
Thierry Vittu.
Ce n'est qu'un
canal supplémentaire de communication. Nous sommes
avant tout une banque à distance et nous voulons
donc utiliser tous les canaux pour toucher le client
final. La majorité de nos clients actuels utilisent
principalement le téléphone, le courrier
et le minitel. Notre site, créé avec l'aide
de La
Cité numérique, également filiale
des 3 Suisses, n'est donc qu'un maillon supplémentaire
de la chaîne, contrairement à d'autres
banques en ligne qui se sont lancées l'an dernier.
En revanche, il est clair que pour les clients de la
banque Covefi depuis le début de l'année,
les courbes d'utilisation du Minitel et Internet sont
en train de se croiser. Mais nous ne privilégierons
aucun canal au détriment d'un autre pour ne pas
léser une catégorie particulière
de clients.
Beaucoup
d'analystes ont émis des doutes l'an dernier
sur la capacité des banques en ligne à
devenir rentables. Or votre banque à distance
dégage des bénéfices. Comment expliquez-vous
ce décalage?
Nous sommes rentables car la stratégie a été
basée sur la rentabilité immédiate
et non pas sur une conquête de masse. Avec une
banque à distance, la réduction des charges
existe. L'absence de réseaux d'agences, la centralisation
des informations, sont un ensemble d'atouts qui permettent
de réduire les coûts. Seulement il ne faut
pas rajouter des coûts supplémentaires
comme le marketing. Nos budgets pour ce poste n'ont
ainsi jamais flambé : ils restent constants depuis
1992. Je crois qu'une banque en ligne doit avant tout
être pensée dans la durée. La confiance
du client ne s'acquiert pas en une année et on
ne doit pas faire des coups ponctuels. Je rappelerai
par exemple que nous avons été les premiers
l'an dernier à proposer un taux à 5,25%
sur les livrets. Entretemps, beaucoup d'acteurs ont
fait de la surenchère. Or si l'on regarde actuellement,
nous sommes de nouveau le taux le plus avantageux. Toute
mesure doit obligatoirement avoir été
étudiée à la loupe. Cela passe
par des enquêtes de satisfaction, des audits ou
des propositions commerciales adaptées. En résumé,
c'est paradoxalement dans la banque à distance
qu'il faut être le plus proche du client.
Vous affirmez que tout client vous intéresse
et ne pas viser une clientèle particulière.
Cet avis n'a pas été partagé par
tout le monde l'an dernier...
C'est une erreur. Parce que tout dépend de l'investissement
fait pour conquérir ce client. Avec un seul produit
comme le crédit ou l'assurance, mon client est
rentable quel que soit son profil. Tout simplement parce
que l'investissement pour acquérir ce nouveau
client a été calculé pour ne pas
être supérieur à ce qu'il rapporte.
Quant nous proposons le livret à 5,25%, nous
ne gagnons pas d'argent mais nous n'en perdons pas non
plus. Par ailleurs la Banque Covefi ne vend pas à
ses clients une banque en tant que telle mais des produits.
La banque à distance est un vrai métier
de commerçant. Le client peut très bien
être intéressé par le livret mais
pas par l'assurance. C'est à nous de nous adapter.
Je crois vraiment que les points d'entrée de
la banque doivent être multiples.
A la différence d'autres acteurs, vous ne proposez
d'ailleurs pas de services de courtage en ligne. Vous
ne croyez pas au modèle de la banque "tout
en un" ?
Non,
ce n'est pas lié à une croyance ou à
une incroyance. Nous avons fait nos enquêtes auprès
de nos clients et ils se trouvent que la demande n'existait
quasiment pas. Nous n'allions donc pas proposer un produit
uniquement parce que la mode le commandait. Actuellement
il y a effectivement un frémissement de la demande
sur ce type de produit. Nous réfléchissons
à l'opportunité de développer un
service en partenariat avec un acteur du secteur ou,
pourquoi pas, à procéder à une
opération de croissance externe. Mais si cela
n'apporte pas un service supplémentaire au client,
nous ne le ferons pas.
Est-ce
qu'Internet vous a servi pour recruter de nouveaux clients
?
C'est un excellent canal notamment quand nous avons
mis notre taux d'épargne à 5,25%. Mais
sur Internet je reste plutôt sceptique sur l'idée
du partenariat. Nous l'avons fait et les résultats
ont été très décevants.
Qu'est ce que vous aimez sur Internet ?
Picorer l'information. J'adore me balader de site en
site pour m'informer. Je n'ai d'ailleurs aucun site
de prédilection.
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