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Pierre Pastor, Cnam |
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Evaluer
l'essentiel des situations en un clin d'oeil, connaître les pièges
tendus par l'urgence, savoir à quel point son intuition est fiable, jauger
la part de risque acceptable... Prendre rapidement de bonnes décisions
relève d'un état d'esprit fait de prudence et de dynamisme. Voici
les conseils d'un spécialiste pour se tirer avec les honneurs de ces situations
pas toujours faciles.
Bien se connaître
Un prérequis à la prise rapide d'une décision
est de connaître ses propres tendances : est-on plutôt
impulsif ? illogique ? Pierre Pastor, auteur de Décider,
oui mais comment ? aux Editions Liaisons et enseignant
au Cnam, recommande un travail préalable : "Il
faut se situer sur quatre axes. Intuitif ou logique, aimant
le risque ou non, impulsif ou réfléchi, maître
de soi ou émotif. Puis déterminer si le problème
posé dépend de l'environnement extérieur
ou si l'on dispose de tous les éléments pour
trancher." A chaque caractéristique correspond
un danger : quelqu'un qui n'aime pas le risque tendra
à prendre
une décision "molle" qui ne sert à
rien, un impulsif pourra faire un choix allant à
l'encontre du consensus, un émotif devra se surveiller
s'il doit faire du management de crise
Bien se connaître
donne une idée des pièges que, dans l'urgence,
on risque de se tendre.
"Si l'on a deux solutions, chercher la troisième" |
Prendre du recul
La
deuxième difficulté d'une prise de décision rapide vient
de ce que l'on est tenté de ne considérer la problématique
qu'avec son propre regard. "Chacun a été façonné
par son éducation, sa culture et son milieu. Chaque cerveau lit la réalité
d'une certaine manière et trie l'information d'une façon unique."
Il convient donc d'être particulièrement vigilant vis-à-vis
de ce filtre culturel.
Dans un deuxième temps, pour se forcer à
acquérir une vue d'ensemble du problème posé, on pourra bien
sûr aller rechercher de l'information sur Internet, "dont la rapidité
en fait un outil incontournable", mais également se tourner vers ses
pairs et vers des experts : "Consulter des spécialistes permet
de préciser la problématique, de limiter le périmètre
du questionnement", recommande Pierre Pastor. Le principe : ils ont
déjà été confrontés à des problématiques
proches. Si ce n'est pas trop compliqué, bénéficier de leur
expérience peut faire gagner un temps précieux lorsque l'on se trouve
dans l'urgence.
"Et en tout état de cause, si l'on a deux solutions,
chercher la troisième." Car le premier risque d'une décision
rapide est de se limiter aux évidences. Lire
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