L'un des premiers tests de QE - et l'un des plus utilisés -, le Bar-On
EQ-i, a été mis au point par le psychologue américain Ruben
Bar-On peu après la publication de l'ouvrage fondateur de Goleman. Présenté
comme "la première mesure d'intelligence émotionnelle validée
scientifiquement", il est couramment employé aux Etats-Unis depuis
une dizaine d'années mais n'a été introduit en France qu'en
2005. Il se développe toutefois rapidement, des grands groupes comme L'Oréal,
Philipps, Accor, Décathlon ou Yves Rocher y ayant massivement recours lors
de leurs recrutements.
"Celui qui dit préférer travailler
seul possède sûrement une intelligence émotionnelle plus basse" |
Le Bar-On est constitué de 133 affirmations qui touchent à la
vie en général ("la vie me semble compliquée et imprévisible",
"que j'analyse mes bons ou mes mauvais côtés, je me sens à
l'aise"
) par rapport auxquelles le candidat se situe sur une échelle
de 1 à 5. Un ordinateur compile les réponses et les compare avec
celles de toutes les autres personnes ayant passé le test jusqu'à
aujourd'hui, conservées dans une base de données multiculturelles.
Le QE est alors calculé sur cinq échelles : intrapersonnel,
interpersonnel, adaptabilité, gestion du stress et humeur générale.
Chacune est déclinée en quinze composants : conscience de ses propres
émotions, affirmation de soi, considération pour soi, réalisation
de soi, indépendance, empathie, aptitude à entretenir des relations
interpersonnelles, responsabilité sociale, aptitude à résoudre
les problèmes, épreuve de la réalité, flexibilité,
tolérance au stress, contrôle des impulsions, joie de vivre et optimisme.
"On apprendra toujours quelque chose sur
soi d'un test de QE" |
"En gros, explique Gilles Azzopardi, à la question 'travaillez-vous
seul ou en équipe ?', on soupçonnera celui qui répond 'seul'
de posséder un plus faible niveau de convivialité et d'extraversion,
donc une intelligence émotionnelle plus basse."
Comment se préparer à passer un tel test ? Pour le spécialiste,
"On ne peut pas changer sa propre personnalité". De plus, ces
tests comportent, comme la plupart des questionnaires de personnalité,
des indicateurs d'omissions et d'incohérences. Une seule attitude est donc
possible : la sincérité.
Finalement, les conclusions d'un test de QE devront bien évidemment
être mises en regard avec le poste à pourvoir. "Si un commercial
doit avoir un taux de convivialité et d'extraversion haut, c'est moins
important pour un programmateur. De même, la personne qui fait du contrôle
de gestion n'a pas besoin de savoir entretenir des relations interpersonnelles
d'excellente qualité."
Et en tout état de cause, "que l'on se découvre plus sympathique
ou moins ouvert qu'on ne le pensait, on apprendra toujours quelque chose sur soi
d'un test de QE".