La production d'électricité de Theolia est aujourd'hui concentrée sur la France
et l'Allemagne, où la PME s'est solidement implantée. Viennent ensuite
les pays de l'Europe du Sud (Italie, Espagne et Portugal), qui devraient générer
d'ici 2010, une part croissante de la production totale du groupe.
Une alliance avec General Electric, sur un marché
européen concurrenciel
L' Europe de l'Ouest, souligne Jean-Marie Santander, est un marché sans
difficulté. Les tarifs stables et subventionnés, auxquels les opérateurs
nous rachètent l'électricité, et la pérennité des contrats, assurent la rentabilité
de notre activité." Mais il est loin le temps où l'éolien ne rassemblait
que quelques pionniers. Les géants de l'énergie ont investi le secteur ces dernières
années, à l'image d'EDF et de sa filiale EDF Energies Nouvelles. Cet engouement
s'est aussi traduit par une course à aux acquisitions dans laquelle se sont lancés
les grands groupes : Suez a ainsi acheté Ventus Energy, pour 86 millions d'euros,
l'Allemand E.ON s'est offert, pour plus de 700 millions d'euros, l'espagnol Energi
E2 Renovables Ibericas et Areva a même proposé un milliard d'euros pour
racheter le fabricant RePower, finalement acquis par l'Indien Suzlon, pour 1,2
milliard.
|
Conséquence : la concurrence est plus rude pour Theolia, d'autant que
ses nouveaux adversaires sont des poids lourds du secteur. La PME a d'ailleurs
anticipé un léger repli de ses parts de marché dans les années à
venir, malgré la forte croissance attendue. Ce qui m'empêche pas la PME
de contre-attaquer : elle s'est ainsi rapprochée depuis fin 2006 de General
Electric, via sa filiale GE Energy Financial Services. Une opération qui prévoit
à la fois la session d'une partie du parc détenu par le conglomérat américain
en Allemagne et une importante prise de participation par augmentation de capital.
"Ce partenariat a aussi une valeur stratégique majeure, rappelle Jean-Marie
Santander, car il nous permettra ponctuellement de répondre de façon conjointe,
à de gros appels d'offres en constituant des consortiums."
Des réservoirs de croissance importants
Lorsqu'on lui parle de "bulle verte" sur les marchés boursiers, où
la course aux acquisitions dans le secteur de l'éolien a entraîné une prodigieuse
surenchère des cours, Jean-Marie Santander balaie les craintes. "Les investisseurs
ont découvert les opportunités du secteur sur le tard et il y a sans doute
eu un effet d'emballement. Mais notre activité est pérenne, les concessions d'exploitation,
comme le cycle de vie des turbines éoliennes est supérieure à 20 ans et de plus,
de nouveaux marchés vont rapidement se développer. En Europe de l'Ouest, le repowering,
c'est-à-dire le remplacement des anciennes turbines par de nouveaux modèles quatre
à cinq fois plus puissants, devrait rapidement offrir de nouvelles opportunités."
En outre, Jean-Marie Santander compte beaucoup sur les marchés émergents. "D'abord
parce que je veux prouver que l'on peut faire de l'énergie propre dans les pays
du Sud, ensuite, parce que si ces marchés ne bénéficient pas des généreuses subventions
qui existent en Europe en faveur des énergies renouvelables, il est possible d'actionner
plusieurs autres leviers, comme la mutualisation de la taxe carbone ou le soutien
d'ONG, pour rendre les projets rentables. Enfin, parce que sur ces marchés, plus
qu'ailleurs, Théolia bénéficie pleinement des avantages que lui procure sa petite
taille. Nous sommes plus souples, plus adaptables et finalement plus réactifs
que nos gros concurrents." Un avantage lorsqu'il faut se positionnement le
plus rapidement possible sur des appels d'offres.